VEILLE ANTHROPOCENE #44

berenice gagne
Anthropocene 2050
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16 min readOct 23, 2020

Du 16 au 23 octobre 2020

Une nouvelle étude confirme l’hypothèse de la Grande Accélération à partir de 1950 : la vitesse et l’ampleur extraordinaires des augmentations de la consommation d’énergie, de la productivité économique et de la population mondiale ont fait basculer la Terre vers l’Anthropocène. Ces changements physiques, chimiques et biologiques sont observables dans les couches rocheuses de la Terre. Pendant ce temps en ville, les communes allemandes achètent des zones entières des centres-villes pour lutter contre la désertification et faire revenir la vie.

Rose du désert © Marcus Gaiotti / 2020 GDT European wildlife photographer of the year

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URBAIN

- A écouter : une réflexion sur l’aménagement du territoire. « Depuis une trentaine d’années, le rural — y compris celui le plus éloigné des villes — se repeuple : la dynamique rurale est à l’œuvre. Mais c’est seulement le cas de certaines campagnes plutôt résidentielles, touristiques, situées dans le sud, l’ouest, ou à proximité de la métropole parisienne » (France culture, 22/10/2020).

- « L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de son influence sur les communes environnantes. En France, les 699 aires d’attraction des villes regroupent plus de 9 personnes sur 10 » (INSEE, 21/10/2020).

- Une recension de Marion ERNWEIN, Les natures de la ville néolibérale : Une écologie politique du végétal urbain (Éditions de l’Université Grenoble Alpes, 2019) par Nicolas Szende (Cybergeo : European Journal of Geography, 21/10/2020).

- Présentation des recherches menées par les universités de Newcastle et de Northumbria (Royaume-Uni) pour rendre les constructions vivantes, pour de vrai ! Concevoir des maisons « qui grandissent, vivent, respirent et même se reproduisent », une manière de « repenser radicalement notre façon d’habiter et de concevoir notre environnement » (The Conversation, 20/10/2020).

- « Le confinement, révélateur de l’attrait de la nature en ville » : retours sur les résultats de l’enquête « Le confinement et ses effets sur le quotidien » menée entre le 23 mars et le 10 mai 2020 en France. « Ce qui est remarquable au cours de cette période, c’est l’accent mis sur le lien entre la nature et la ville, comme si une prise de conscience s’opérait dans la société française, comme si les individus découvraient qu’ils faisaient partie de la nature, qu’ils ne pouvaient pas s’en extraire » (The Conversation, 19/10/2020).

- Une réflexion sur les villes et la pandémie : le rôle de la densité, de la pauvreté, de la connectivité, de l’encombrement, les transformations des mobilités, de l’immobilier (métropolitiques, 19/10/2020).

- Pour lutter contre la désertification des centres-villes, la Fédération allemande des villes et des communes recommande le rachat de zones entières, « même temporairement, afin de pouvoir les proposer à moindre coût à des commerçants, des artisans, des artistes, ou pour en faire des logements. Tout usage susceptible de faire revenir de l’animation » (Le Monde, 19/10/2020).

- Lecture de Collectif Rosa Bonheur, La ville vue d’en bas. Travail et production de l’espace populaire (Editions Amsterdam, 2019) : « Un collectif de sociologues propose une ethnographie des quartiers populaires de Roubaix. Cette enquête minutieuse restitue la force des solidarités pratiques qui se nouent dans ces zones où le salariat ne procure plus ni revenus ni intégration sociale » (la vie des idées, 16/10/2020).

- « Réfléchir l’avenir urbain africain ensemble » : un dossier interactif de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur l’urbanisation du continent africain.

- Publication : Sylvain GRISOT, Manifeste pour un urbanisme circulaire. Pour des alternatives concrètes à l’étalement de la ville (Dixit, 2020). Pour sortir de l’impasse actuelle de l’étalement urbain qui menace notamment la souveraineté alimentaire, l’urbaniste consultant propose un « urbanisme circulaire dont les trois grands principes sont : l’intensification des usages (usage des lieux vacants, optimisation fonctionnelle des lieux utilisés, mixité des programmes et des temps d’occupation, etc.), la transformation de l’existant (surélévation, extensions, densification pavillonnaire, serres urbaines, etc.) et le recyclage des espaces (réhabilitation de friches, végétalisation d’espaces urbanisés, etc.) (Cairn, 27/07/2020).

POLITIQUE

- Les politiques environnementales, enjeux de la lutte géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine : à peine un mois après la publication par le département d’Etat des Etats-Unis d’une note sur les dégâts environnementaux commis par la Chine, le ministère des affaires étrangères chinois réplique avec une note sur les dégâts environnementaux commis par les Etats-Unis (19/10/2020).

- A écouter : une série de 4 émissions sur les enjeux géopolitiques de l’eau : « gestion des eaux usées, ressources halieutiques, énergie, agriculture » (France culture, 19–22/10/2020).

- A écouter : « Crise écologique : la politique est-elle le problème ou la solution ? » : « comment la politique va accompagner la transition qui semble indispensable ? » (France culture, 17/10/2020).

- Le numéro d’automne de la revue Middle East Report, « Nature & Politics » (n°296) est consacré aux liens qu’entretiennent les peuples et leur environnement : une plongée dans les enjeux cruciaux de l’énergie, de l’eau et du changement climatique. Un aperçu des luttes politiques entre les États et leurs citoyen·nes en matière de gestion de l’environnement, de souveraineté et d’allocation des ressources. Et des enquêtes sur des espaces d’interaction entre l’humain et l’environnement peu étudiés : les marchés aux oiseaux, les paysages irakiens contaminés par des toxines, les fossés autour de la mer Morte et les zones humides turques regorgeant d’animaux sauvages.

“Coletivo 3” © Cássio Campos Vasconcellos

DROIT

- La Ligue des droits et libertés (Québec, Canada) consacrait son numéro printemps/été 2020 à « Écologie et droits humains. Penser les crises ». Une réflexion sur les relations et les enjeux de l’écologie et des droits humains : « transition socioécologique juste ; participation citoyenne ; rôle des municipalités; militarisme ; travailleurs et travailleuses et écologie décoloniale ».

SOCIETE

- « La mort à l’heure de l’Anthropocène » : une discussion autour du deuil, des rites, de faire société dans l’Anthropocène (Rue89Lyon, 19/10/2020).

SANTE

- Une étude, commanditée par un consortium d’ONG regroupées dans l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA) et réalisée par le cabinet d’audit CE Delft, évalue les coûts socio-économiques liés à la pollution de l’air : frais médicaux pour traiter des asthmes ou des bronchites chez les enfants, hospitalisations pour des pathologies respiratoires ou cardiaques, baisse de l’espérance de vie, journées de travail perdues, etc. (Le Monde, 21/10/2020).

- Un point très instructif sur l’approche « One Health », une stratégie essentielle pour prévenir une future pandémie : elle souligne les interconnexions entre la santé humaine et la santé animale, mais aussi entre l’intrusion humaine dans un écosystème, l’érosion de la biodiversité, le changement climatique et l’émergence d’une nouvelle épidémie. One Health est une approche multidimensionnelle et pluridisciplinaire qui prend également en considération le contexte socio-économique, politique, religieux et culturel pour gérer une épidémie (The Conversation, 19/10/2020).

- Les recommandations de stérilisation des biberons à haute température mènent à une consommation de millions de particules de plastique chaque jour par les bébés : les conséquences sur la santé sont encore inconnues (The Guardian, 19/10/2020).

AGRICULTURE

- « Le Parlement européen a voté, jeudi 22 octobre, en faveur d’un rapport demandant à la Commission de présenter un cadre juridique européen pour mettre fin à la déforestation mondiale provoquée par l’Union européenne. Il pousse la Commission à légiférer pour garantir aux consommateurs de l’UE du soja, du bœuf, de l’huile de palme ou encore du caoutchouc produits sur des terres déjà défrichées » (Reporterre, 23/10/2020).

- « Négociations tendues autour de la nouvelle politique agricole commune européenne » : « une réforme à haut risque politique, aux multiples aspects économiques, sociaux et environnementaux » (Le Monde, 21/10/2020).

- A écouter : « Agroécologie : une solution pour l’agriculture de demain », un entretien avec l’agronome Marc Dufumier pour qui le « modèle agricole actuel productiviste est à bout de souffle et ne permet plus à nos agriculteurs de vivre correctement. De plus l’agriculture industrielle a mené à une crise écologique majeure » (France inter, 20/10/2020).

- Une étude d’images satellites de l’Afrique du Sud pendant 11 ans montre que les nuages de poussière qui menacent la qualité de l’air proviennent principalement des activités humaines : la mise en jachère des cultures de maïs en raison de la sècheresse accentue l’érosion, appauvrit les sols et menace également la sécurité alimentaire (The Conversation, 19/10/2020).

- Extraits sur l’agroforesterie de Maxime DE ROSTOLAN, En Avant ! (Michel Lafon, 2020) : « l’entrepreneur et militant écologiste avance quelques pistes pour faire de la « lucidité écologique » et de « l’action politique » les fondements d’une « société désirable et résiliente » » (Usbek & Rica, 19/10/2020).

- « Les techniques high-tech des agronomes pour préparer l’agriculture au changement climatique » : « Dans la Vienne, des chercheurs de l’Inrae ont développé un simulateur du climat de demain, le Siclex. Ils y testent les plantes fourragères pour savoir comment pérenniser ces cultures essentielles à l’élevage » (Le Monde, 19/10/2020).

ALIMENTATION

- Insécurité alimentaire : au Tchad, des banques de céréales gérées par les villageois·es et des formations aux techniques agroécologiques par des « paysans engagés » (Le Monde, 20/10/2020).

HUMAIN/VIVANT/NON-VIVANT

- Dans un monde de frontières et de murs, une étude analyse les conséquences des clôtures sur les écosystèmes : blocage des migrations, modification du comportement des animaux, déplacement d’un conflit. « Si on mettait bout à bout toutes les barrières du monde, on couvrirait au moins la distance entre la Terre et le Soleil, soit bien plus que la longueur de toutes les routes du monde » (Anthropocene, 21/10/2020).

“Il Fuoco della Terra”. Le Feu de la Terre : Jharia, dans l’État du Jharkhand (Inde), l’une des plus grandes réserves de charbon au monde © Stefano Schirato

PLANETE TERRE

- Planter des arbres est devenu LA solution pour lutter contre le réchauffement climatique, même pour les compagnies aériennes ou pétrolières : un point sur la complexité que revêt une reforestation soutenable qui tienne notamment compte des essences correspondant au climat futur de chaque région (Anthropocene, 22/10/2020).

- Tribune de 7 scientifiques suédois·es qui alertent l’Union européenne sur la nécessité de réduire drastiquement l’exploitation forestière, notamment en renonçant aux biocarburants issus du bois pour favoriser d’autres biocarburants, tels que le biogaz issu des déchets alimentaires (Le Monde, 21/10/2020).

- Un rapport de l’ONG Oxfam dénonce la faiblesse de l’aide financière publique réellement fournie par les pays riches, historiquement responsables du dérèglement climatique, aux pays pauvres qui paient le plus lourd tribut du réchauffement. Les financements climat, auxquels se sont engagés les pays du Nord à Copenhague en 2009 puis à Paris en 2015, constituent pourtant « la base de la confiance entre Etats et l’un des moteurs de l’action climatique » (Le Monde, 20/10/2020).

- Selon l’évaluation de l’état de la nature dans l’Union Européenne entre 2013 et 2018, réalisée par l’Agence européenne pour l’environnement, la grande majorité des espaces protégés en Europe sont considérés comme étant en mauvais état : les espèces animales et leur habitat continuent à décliner (The Guardian, 19/10/2020). En français : « Non seulement l’érosion de la biodiversité n’a pas été enrayée au sein de l’Union européenne ces dernières années mais sa détérioration s’est encore aggravée, notamment en raison des activités agricoles » (Le Monde, 20/10/2020).

- Quelles stratégies chinoises pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 ? Une production d’énergie plus propre (énergies renouvelables, nucléaire et hydroélectricité), des technologies de séquestration du carbone et une compensation des émissions de carbone (nature, 19/10/2020).

- Géoingénierie : « Peut-on réparer la terre grâce à la technologie ? » : « Cette question dépasse le simple clivage entre technophiles et technophobes. C’est le solutionnisme technologique qu’il faut déconstruire, c’est à dire l’idée que la technologie pourrait résoudre ce qu’elle a elle-même causé » (Usbek & Rica, 16/10/2020).

- Publication : Philippe VION-DURY, Rémi NOYON, Face aux chocs écologiques. 12 entretiens pour comprendre l’Anthropocène (Marabout, 2020). Entretiens avec des philosophes, économistes, sociologues ou militant·es pour explorer les grandes questions soulevées par la catastrophe écologique et les bouleversements à venir : Glenn Albrecht — Bertrand Guillaume — Catherine Larrère — Corinne Morel Darleux — Baptiste Morizot — Agnès Sinaï — Virginie Maris — François Gemenne — Philippe Bihouix — Serge Morand — Gaël Giraud — Malcom Ferdinand.

- Publication : le premier rapport sur l’état du climat en Afrique par la World Meteorological Organization paraît le 26 octobre : tendances du changement climatique, phénomènes extrêmes, impact sur les secteurs économiques et pistes pour l’action.

ECONOMIE

- Ecologie, capitalisme et croissance : l’économiste Jean Pisani-Ferry estime que l’acceptabilité sociale de la transition écologique passe par le soutien au « pouvoir d’achat en stimulant la productivité » et que l’urgence commande de faire avec le capitalisme qui, « adéquatement canalisé, intègre la contrainte environnementale et en fait un ressort de développement » (Le Monde, 17/10/2020).

- A écouter : une analyse de la situation économique et de la décroissance dans une perspective de transition écologique, par Antoine Monserand, doctorant en économie qui étudie la décroissance dans un cadre post-keynésien (Apéros de l’Anthropocène).

ENERGIES

- En Guyane, dans le projet controversé de centrale thermique du Larivot, le fioul sera remplacé par de la biomasse liquide sans dissiper toutes les craintes des associations de protection de l’environnement, notamment quant à la provenance de cette biomasse (Le Monde, 20/10/2020).

- La société Bridgeoil, qui exploite aujourd’hui 2 puits de pétrole dans la commune de Nonville dans le Sud de la Seine-et-Marne (à moins de 70 kilomètres au sud de Paris), projette le forage de 10 puits supplémentaires au sein de l’aire d’alimentation des sources de Villeron et Villemer, deux captages d’eaux souterraines stratégiques pour l’alimentation en eau de la capitale (Le Monde, 20/10/2020).

- 2 projets portés par Total par des filiales en Ouganda et en Tanzanie sont accusés de générer des violations des droits humains en lien avec l’accaparement des terres nécessaire à la réalisation de ces projets (L’Humanité, 20/10/2020).

- ReconAfrica, une entreprise canadienne, prévoit d’explorer les ressources en gaz et en pétrole dans des zones protégées en Afrique australe (Angola, Botswana, Namibie, Zambie, Zimbabwe) en recourant notamment à la fracturation hydraulique qui menace les ressources en eau (The Conversation, 18/10/2020).

- Qui va payer pour le nettoyage des « puits orphelins », ces vestiges de l’exploitation de pétrole et de gaz de plus en plus nombreux en Alberta, en Colombie-Britannique et au Saskatchewan (Canada) ? Le principe du nettoyage par les entreprises exploitantes est difficile à appliquer à l’heure du ralentissement de la croissance du secteur et les contribuables risquent de devoir prendre le relais. En attendant, les risques de fuite menacent les sols et les nappes phréatiques (The Conversation, 15/10/2020). En complément : Radio-Canada, 16/10/2020.

MOBILITES

- Une tribune pour décarboner la mobilité : une régulation et une offre de transports riche et de qualité pour le périurbain des métropoles (Le Monde, 20/10/2020).

Kongo Astronauts, Sans Titre — série “After Schengen”, 2019 © Courtesy Kongo Astronauts & Axis Gallery, New York

ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX / PEUPLES AUTOCHTONES OU ORIGINAIRES

- Les insurgé·e zapatiste publient un long communiqué sur l’état du Monde (féminicides, pandémie, capitalisme etc.) et annoncent la venue en Europe d’une délégation composée essentiellement de femmes au printemps 2021 : « Nous irons à la rencontre de ce qui nous rend égaux » (lundimatin, 19/10/2020).

- En Alaska (Etats-Unis), alors que les communautés autochtones de l’Arctique voient leurs conditions de vie se dégrader, l’entreprise pétrolière ConocoPhillips sécurise ses installations menacées par la fonte du permafrost en refroidissant le sol (The Guardian, 19/10/2020).

- Jeu vidéo : « Urumangi Generation », un jeu vidéo de photo conçu par Naphtali Faulkner, un designer de jeux vidéo Ngāi Te Rangi (tribu Māori), pour explorer la résilience autochtone et le changement climatique dans un décor cyberpunk (CBC, 16/10/2020).

- Les Premières Nations Saulteau et West Moberly Lake en Colombie-Britannique (Canada) utilisent leurs connaissances traditionnelles en ethnobotanique pour restaurer l’environnement contaminé par les « puits orphelins », ces vestiges de l’exploitation de pétrole et de gaz de plus en plus nombreux (Radio-Canada, 16/10/2020). En complément : The Conversation, 15/10/2020.

ARTS ET CULTURES

- A voir (aussi en ligne) : « La vie quantifiée », une conférence, performée par une comédienne, un sociologue et un plasticien, sur la mise en chiffres généralisée et consentie de nos vies (La Gaîté lyrique, 29/10/2020)

- « Entre utopie et dystopie, créer un langage végétal » : une recherche transdisciplinaire entre des chercheurs en sciences végétales spécialistes de la valorisation durable des ressources végétales et une artiste plasticienne « qui questionne la fragilité de notre société en puisant son inspiration dans l’interaction des plantes avec la matière » (The Conversation, 18/10/2020).

- Présentation de la nouvelle exposition permanente de la Cité de Sciences et de l’industrie sur le biomimétisme : “Bio-inspirée : une autre approche”. « J’ai découvert toute une philosophie derrière l’approche du biomimétisme : le fait de se réintégrer nous, êtres humains, dans le monde du vivant, et de se repenser comme faisant partie d’un équilibre global » (socialter, 16/10/2020).

- Exposition : « Kinshasa Chroniques » (du 14 octobre 2020 au 11 janvier 2021) à la Cité de l’architecture & du patrimoine. 70 artistes congolais·es interrogent la ville et ses représentations. « Avec ses quelques treize millions d’habitants et 85% de sa surface auto-planifiée et auto-construite, Kinshasa peut, en effet, être perçue comme le révélateur d’une nouvelle façon de produire la ville ».

- A écouter : une émission sur l’ouvrage Nos futurs (Éditions ActuSF, 2020) dirigé par Aline AURIAS, Roland LEHOUCQ, Daniel SUCHET, Jérôme VINCENT : un recueil de textes de vulgarisation et de fiction qui fait dialoguer des scientifiques et des auteurs & autrices de science-fiction autour du rapport du GIEC pour imaginer à quoi pourrait ressembler nos sociétés demain (France culture, 02/10/2020).

- Un recueil de textes de vulgarisation et de fiction qui fait dialoguer des scientifiques et des auteurs & autrices de science-fiction autour du rapport du GIEC pour imaginer à quoi pourrait ressembler nos sociétés demain.

NUMERIQUE

- « Le think thank The Shift Project publie un rapport sur le déploiement de la « sobriété numérique ». Objectif : concilier nouveaux outils technologiques et réduction de leur empreinte écologique » (Usbek & Rica, 16/10/2020).

SCIENCE

- Une expérience réussie de restauration d’écosystème par la réintroduction sur 20 ans de plantes aquatiques sur les côtes de Virginie (Etats-Unis) : forte augmentation du nombre de poissons et d’invertébrés, eau limpide et grandes quantités de carbone séquestrées dans les sédiments des fonds marins (The Conversation, 20/10/2020).

- Une étude sur l’évaluation par le public des financeurs de la recherche sur la gestion du rayonnement solaire (solar radiation management SRM : consiste à réfléchir le rayonnement solaire pour limiter ou inverser le réchauffement climatique, avec des conséquences sociales, éthiques et environnementales incertaines) (The Anthropocene Review, 19/10/2020).

- Publication : Cameron MUIR, Kirsten WEHNER, Jenny NEWELL (ed.), Living with the Anthropocene: Love, Loss and Hope in the Face of Environmental Crisis (NewSouth Publishing, 2020): une quarantaine de contributeurs et contributrices chroniquent leur chagrin commun face à la perte de l’habitabilité de la planète dans un recueil d’essais d’avant le coronavirus (le jeu de mots BC, Before Coronavirus est plus drôle en anglais !), issu d’un projet de l’Australia Research Council (2016–2019) (The Canberra Times, 17/10/2020).

- Une nouvelle étude met en évidence la vitesse et l’ampleur extraordinaires des augmentations de la consommation d’énergie, de la productivité économique et de la population mondiale qui ont fait basculer la Terre vers l’Anthropocène : des changements physiques, chimiques et biologiques sont visibles dans les couches rocheuses de la Terre à partir de 1950 (Science Daily, 16/10/2020).

- « Construction de matrices de flux de matières pour une prospective intégrée énergie-matières-économie », un rapport sur le modèle MatMat : « un modèle Input-Output à méso-échelle qui a été développé pour comprendre la place de la matière dans la transition énergétique et son impact sur l’atteinte des objectifs de neutralité carbone de l’économie française à l’horizon 2050 » (ADEME, septembre 2020).

“Contêineres” © Cássio Campos Vasconcellos

IDEES

- “The Shape of a Practice”: la Haus der Kulturen der Welt (HKW à Berlin- Allemagne) propose une programmation entre le 26 octobre et le 30 novembre pour mettre en évidence les connexions et les interdépendances entre le local et le global dans l’Anthropocène : plus de 100 participant·es issu·es de la recherche, de l’art, du militantisme vont partager leurs projets, leurs terrains et leurs méthodes, et créer une base commune d’expérience et d’action. 2 chercheurs associés à l’EUL participent : Stéphane Grumbach & Olivier Hamant tenteront le 29 octobre de résoudre le paradoxe selon lequel la recherche dans les institutions scientifiques reflète rarement les urgences vitales de la crise climatique à venir.

- A écouter : « Comment définir la nature ? », un entretien avec Frédéric Ducarme, chercheur en philosophie de l’écologie au Muséum National d’Histoire Naturelle (France inter, 21/10/2020).

- Quelques extraits de Stéphane CORDOBES, Si le temps le permet. Enquête sur les territoires du monde anthropocène (Berger-Levrault, 2020). Postface de Michel LUSSAULT. Une enquête prospective et photographique menée à Saint-Pierre-et-Miquelon qui évoque autant la situation singulière de l’archipel français subarctique qu’elle dresse un portrait archétypal des territoires confrontés à l’entrée dans l’anthropocène (Anthropocene2050, 20/10/2020).

- Publication : Rocco RONCHI, La Ligne mineure. Pour une philosophie de la nature (Editions Mimésis, 2020). « Depuis trois siècles un modèle majeur propose une philosophie humaniste, moraliste et anthropocentrique. Au sein de ce modèle, l’auteur repère un modèle mineur, celui de William James aux États-Unis, Henri Bergson en France, Giovanni Gentile en Italie, Alfred North Whitehead en Grand Bretagne, le seul capable de répondre à la vocation la plus urgente de la philosophie contemporaine : celle de tourner notre attention vers la nature, vers la splendeur de son immanence absolue. Une lecture originale des courants dominants de la philosophie occidentale, un traité qui relève les défis essentiels de la pensée contemporaine : renoncer à l’idée d’une supériorité de l’homme sur le vivant et découvrir la nature comme horizon d’enquête » (Les Livres de Philosophie, 20/10/2020).

- A écouter : « Un temps inédit a récemment surgi : l’anthropocène. Comment appréhender ce nouveau régime d’historicité alors que nous sommes encore pris dans le présentisme ? L’historien François Hartog a mené l’enquête. Il rejoint par l’écrivain Philippe Djian qui, lui revient, de 2030 » (France culture, 17/10/2020).

- Publication : Serge AUDIER, La cité écologique. Pour un éco-républicanisme (Le découverte, 2020). Un essai à contre-courant dans lequel le philosophe appelle à réinventer nos grands idéaux de liberté, d’égalité et de solidarité pour affronter collectivement la crise écologique. L’enjeu est de créer une cité écologique, de proposer ainsi une vision et un récit communs, l’éco-républicanisme, capables d’inspirer une politique de solidarité élargie avec la Terre. « Contre l’immense majorité des penseurs contemporains de l’écologie, prêts jeter aux orties l’héritage de la Renaissance et des Lumières, que notre tradition politique républicaine offre de précieuses ressources pour affronter les problématiques environnementales » (philosophie magazine, 13/10/2020).

- Feral Atlas. The More-Than-Human Anthropocene, une magnifique et prolifique création numérique conçue et dirigée par Anna L. Tsing, Jennifer Deger, Alder Keleman Saxena et Feifei Zhou (Standford Press, 2020). Une exploration de l’Anthropocène perçu à travers la féralisation (le marronnage) d’écosystèmes favorisés au départ par des infrastructures humaines, et qui ont prospéré en dehors de tout contrôle humain. Le projet rassemble 79 enquêtes de terrain de scientifiques, d’humanistes et d’artistes.

- Publication : Tim INGOLD, Correspondences (Wiley, 2020). Avec affection et avec soin, l’anthropologue se livre à une correspondance avec des paysages et des forêts, des océans et des cieux, des monuments et des œuvres d’art (the more than humans). « C’est ce que signifie correspondre, joindre notre vie à celle des êtres, des matières et des éléments avec lesquels nous habitons sur la terre ». Il en résulte une enquête sur les façons de rétablir notre parenté avec une terre abîmée.

- La revue de sciences humaines Sens-dessous consacre son numéro 26 au « Végétal », avec au sommaire des articles comme “Peut-on penser l’individu à l’aune du végétal?”, “Végéter”, “Sociabilités végétales?”.

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berenice gagne
Anthropocene 2050

🔭Veille & valorisation scientifique - Changement global, habitabilité, Anthropocène, justice sociale et environnementale