Qu’est-ce que l’Urbex ?

Mélissa Benon — Artopic Gallery
Artopic Gallery
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4 min readApr 13, 2019

Depuis que nous exposons le photographe K-Arty, vous êtes nombreux à réagir au sujet de cette pratique. Certains adorent, d’autres se demandent ce qu’est l’Urbex.

Artopic Gallery a décidé de répondre pour vous à toutes les questions !

Qu’est-ce qui se cache sous le nom d’Urbex ?

Le mot “Urbex” est une abréviation de l’anglais “Urban Exploration” signifiant “exploration urbaine” en français.

De quoi s’agit-il exactement ?

L’exploration urbaine n’est pas une simple promenade en ville. Bien au contraire, il s’agit d’une exploration de lieux abandonnés.

Les personnes pratiquant l’Urbex sont à la recherche de lieux inédits, de lieux en friche, de vieilles usines, d’hôpitaux abandonnés, de maisons ou de châteaux qui ne sont plus habités depuis bien longtemps.

Ces lieux abandonnés réservent plein de surprises mais font souvent l’objet de squat pour les personnes sans abri et beaucoup de ces lieux sont souillés et pillés. C’est pourquoi ils sont généralement interdits au public. De plus, il y a un fort risque que certaines parties du lieu s’écroulent avec le temps et le passage des hommes. Il est donc très difficile de trouver des lieux abandonnés et en bon état. Le mystère est souvent gardé sur leur localisation pour éviter davantage de dégradations.

© Artopic Gallery

Que dit la loi face à cette pratique ?

En France, visiter ces lieux est interdit au public et entraîne des risques de poursuites judiciaires pouvant aller jusqu’à accusation d’espionnage. Cependant, ces attaques judiciaires ne peuvent être formées que par quelques décrets, arrêtés préfectoraux, ou règlements internes de certaines administrations. Ils restent donc rares et n’empêchent pas toujours les visiteurs de pénétrer dans ces lieux.

Le code Pénal réprime la violation de domicile. Cependant, cette notion disparaît une fois le lieu abandonné. L’urbex est donc une activité qui touche aux limites de la légalité.

C’est pourquoi, si un urbexeur entre sans dégrader ni détruire une clôture et qu’aucune pancarte n’indique qu’il s’agit d’une propriété privée, tout semble indiquer qu’il n’est pas en tort et donc, aucune poursuite pénale ne peut avoir lieu.

Il faut donc bien s’informer en entrant dans ces lieux sur le fait que ce soit un lieu privé ou abandonné. Si le lieu est privé, il y aura donc une violation de domicile pouvant entraîner des poursuites pénales. Dans le cas contraire, aucune poursuite ne pourra être engagée.

Les règles à connaître pour pratiquer l’Urbex

Pour ceux qui souhaiteraient tout de même visiter des lieux abandonnés il y a quelques points à connaître :

  • Vérifiez que le site ne soit pas un lieu privé
  • Ne pas dégrader le lieu
  • Ne pas voler quoi que ce soit
  • Respecter le lieu
  • Faire attention à ce qu’il n’y ait aucun danger de type écroulement, moisissure, rouille, agressions…
  • Faire preuve de discrétion, que ce soit dans le lieu ou envers sa localisation

L’exploration urbaine, une pratique à la mode

La pratique de l’Urbex est de plus en plus courante chez les jeunes en quête de sensations fortes.

Certains d’entre eux ont l’impression d’entrer dans un film d’horreur, d’autres cherchent à savoir si des esprits habitent le lieu. Certaines personnes sont même des spécialistes d’Urbex et publient des photographies sur Instagram. D’autres en font carrément une thématique principale de leur chaîne YouTube.

Avec les influenceurs, depuis 2 ans, la pratique de l’Urbex est en pleine augmentation chez les jeunes dès l’âge de 15 ans. Mais attention, comme nous l’avons mentionné précédemment, ces pratiques sont dangereuses car les lieux menacent souvent de s’écrouler à tout moment.

Les lieux abandonnés comme oeuvre d’art

Outre les influenceurs, ces lieux abandonnés servent aussi de décor aux photographes et aux artistes.

C’est le cas de K-Arty, un photographe qui se démarque par son thème de prédilection nommé « l’Urbex Cartoon ». Avec un style unique et décalé, l’artiste met habilement en scène des personnages de BD dans des lieux abandonnés, mêlant humour et dérision. Ces personnages qui s’inscrivent parfaitement dans le décor permettent de redonner du sens et de la vie aux lieux abandonnés. C’est ainsi que Jessica Rabbit, Betty Boop, les Simpsons… sont devenus les gentils fantômes des friches taguées, redonnant un nouveau souffle à ces lieux.

De plus, l’artiste aime donner de la résonance entre les détails des lieux et les personnages qu’il y intègre. Par exemple, dans l’espace contenant des barreaux, il a ajouté le personnage de Betty Boop tenant des menottes dans ses mains. Betty Boop crée un décalage entre sa pose aguicheuse et le lieu abandonné, en friche, faisant penser à une prison.

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Pour en savoir davantage sur l’artiste, vous pouvez retrouvez son interview exclusive en cliquant juste ici.

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Nous espérons avoir répondu à toutes vos questions concernant l’Urbex !

L’exposition sur K-Arty est jusqu’au 18 avril, il est donc impératif que vous veniez au plus vite afin de découvrir son travail !

Merci pour votre lecture et à la semaine prochaine pour un nouvel article !

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Mélissa Benon — Artopic Gallery
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Directrice d’Artopic Gallery, une galerie d’art 100% Pop Art, 100% Street et 100% toulousaine — www.artopic-gallery.com