La fraude en assurance

Axel Clermont
Assurone Group
Published in
3 min readDec 11, 2017

L’assurance, un secteur touché par la fraude

Le secteur de l’assurance est un secteur exposé fortement aux risques de fraudes. Par définition, l’assuré détient plus d’informations que l’assureur car ce dernier n’est pas présent lors du sinistre. Il peut alors être tentant de ne pas dire la vérité à l’assureur, en omettant une information, ou en modifiant les évènements survenus par le passé. Le client peut de plus, frauder à deux moments différents au cours d’un contrat. Lors de la souscription du contrat, en cachant des informations qui augmenteraient sa prime de risque (sinistres responsables, facteurs de risques, …), ou bien lors de la déclaration d’un sinistre, en mentant sur la suite des évènements qui ont conduit au sinistre afin d’augmenter son indemnité, ou tout simplement d’en avoir une.

On estime de nos jours que 25% des demandes de remboursement en France contiennent une part de fraude, ce qui se traduirait par un surcoût moyen des indemnités de 10%, surcoût se répercutant sur l’ensemble des assurés via des majorations de prime.

Comment peut-on lutter contre cette fraude ?

Il paraît difficile d’éradiquer totalement la fraude, mais l’explosion du nombre de bases de données et de leur volumétrie ces dernières années offrent de nouvelles armes pour lutter contre ce fléau. Notamment :

· Lors d’un sinistre, il est possible de vérifier la présence de l’assuré sur les lieux du sinistre grâce aux réseaux sociaux à partir desquels on peut avoir accès aux données de géolocalisations des téléphones portables et e-mails. Il est aussi possible de repérer d’éventuels contacts entre l’assuré et le tiers engagé lors du sinistre.

· Les modèles d’analyses prédictives pour repérer les fraudeurs. Ils se basent sur les comportements observés chez les clients fraudeurs et non fraudeurs. On peut ensuite estimer la probabilité de fraude d’un futur client.

· Le « Text Mining » pour repérer les fraudeurs. En effet, parmi les déclarations de sinistres, certains mots sont plus employés que d’autres par les fraudeurs. Une déclaration de sinistres contenant ces mots avec une fréquence élevée indiquerait une potentielle tricherie.

· Il existe maintenant des algorithmes spécialisés pour repérer des fraudes organisées.

· L’assureur peut proposer des formules digitales aux clients, permettant de prendre des photos de son véhicule lors de la souscription du contrat, photos qui serviront de preuves de l’état du véhicule avant le sinistre.

· L’abondance d’informations recueillies parmi les multiples sources de données classiques et moins classiques par le biais du big data permettent d’affiner encore les techniques de scoring, et donc par-là identifier les clients à risques ou susceptibles de frauder.

Actuellement dans les sociétés d’assurances non vie, l’utilisation des bases de données sert principalement à la tarification, la souscription et la sélection du risque. Mais celles-ci prévoient de changer leur priorité d’ici les deux prochaines années pour se concentrer davantage sur le contrôle des souscriptions et des sinistres.

Avec l’augmentation de la multiplicité des sources de données, (notamment les réseaux sociaux et les box domotiques qui donnent toujours plus d’informations sur la vie du client), conjugués à l’amélioration constante des outils informatiques, la traque des fraudeurs promet d’être toujours plus intensive.

Sources :

http://www.revue-banque.fr/banque-detail-assurance/article/big-data-modifie-visage-assurance

http://www.statsoft.fr/industries/detection-de-fraudes.php

http://www.atlas-mag.net/article/l-assurance-a-l-heure-du-big-data

https://www.polytechnique.edu/fr/la-fraude-lassurance-detectee-grace-au-big-data

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