Aurore Lalucq — Penser la transition social-écologique

Damien Detcherry
Atterrissage
Published in
4 min readJun 19, 2018

Avec la porte-parole de Générations, le parti de Benoît Hamon, nous imaginons comment rendre la transition à la fois sociale et écologique.

Se repérer dans l’épisode

  • (02:27) Comment elle a rejoint le mouvement de Benoît Hamon
  • (07:55) La vision de Générations à propos de la transition écologique
  • (13:59) Générations prône-t-il une baisse de la consommation ?
  • (16:52) Face à la transition, comment éviter les blocages?
  • (26:12) Transition écologique et numérique
  • (30:38) Comment gérer la fin de la croissance du PIB ?
  • (47:12) Transition écologique et Union Européenne

Références citées

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Extraits

  • Dans les années 90, il y avait un groupe qui s’appelait Asian Dub Foundation. A la question “vous êtes un groupe de musique politisé”, ils répondaient toujours par “Britney Spears, c’est aussi de la politique. Elle est juste différente”.
  • Au lancement de la primaire, Benoît Hamon m’a proposé d’intervenir avec plusieurs autres invités (Claude Alphandéry du labo de l’ESS, Lisa Lewis qui travaille énormément sur les questions de démocratie et Emmanuel Poilane de la Fondation Mitterrand).
  • Il m’a dit “Est-ce que cela vous dirait de parler de tout ce dont on devrait parler lors de la campagne présidentielle mais dont on ne va pas parler parce qu’on va être axé sur les questions sécuritaires ?”.
  • Ce qui est intéressant dans Générations, c’est que c’est une espèce de mix avec des gens qui viennent de plusieurs partis politiques (PS, EELV, …etc).
  • 60 à 70% des militants n’ont jamais été encartés (ce qui est mon cas).
  • Parfois, on a du mal à se comprendre sur des mots parce qu’on n’a pas le même corpus idéologique.
  • Sur les questions de démocratie, certains partis parlent de 6ème République alors que leur fonctionnement interne reste extrêmement vertical. Nous, on essaye vraiment de créer un mouvement démocratique où les membre ont leur mot à dire .
  • Le mot “socialisme”, c’est un mot que je n’utilise jamais. Je viens plutôt d’une tradition liée à l’écologie politique.
  • A Générations, notre point principal, c’est que la transition écologique est avant tout une question sociale (davantage que technologique).
  • Nous avons, nous les pays développés, une responsabilité historique dans le dérèglement planétaire.
  • Ce sont pas les technologiques qui vont nous sauver. Au contraire ! Certaines technologies peuvent accélérer le processus de pollution en l’externalisant (comme en Chine par exemple).
  • Parce qu’elles sont facilement réparables et recyclables, il va falloir revenir à des technologies simples.
  • Le problème aujourd’hui, c’est qu’on est dans une sorte de démesure. Il faut revenir à quelque chose de plus raisonnable.
  • Pour réduire les consommations, il ne s’agit pas d’avoir une ou deux mesures magiques. C’est une refonte totale du système qu’il faut opérer et cela va prendre du temps.
  • La Suède est l’un des pays qui a la plus grosse taxe carbone. Il a fallu 10 ans de négociations pour pouvoir le faire.
  • Sur la question des bonnets rouges, même si je ne suis pas forcément d’accord avec le message qu’ils portaient, ils avaient quand même raison sur un point: on était sur une rupture fondamentale du contrat social.
  • Avec l’éco-taxe, on allait rompre un aspect plus ou moins implicite du contrat social Français, qui est le fait de disposer d’une énergie pas chère, d’être propriétaire en périurbain, …etc.
  • Pour l’instant, la fiscalité dite écologique a été faite en impactant surtout les plus pauvres. Or c’est ce qu’il faut absolument éviter.
  • Les plus pauvres ne peuvent pas être les grands perdants de la transition écologique. Sinon on n’arrivera jamais à la faire.
  • Quand vous êtes pauvres, vous ne pouvez compter que sur votre environnement pour vivre. Donc c’est vraiment une question sociale.
  • Il vaut mieux perdre — entre guillemets — 6 mois / 1 an pour créer des discussions favorables à un nouveau consensus plutôt que de mettre en oeuvre des mesures très brutales qui ne fonctionneraient pas à terme parce qu’elles seraient mal vécues.
  • Sur la question du numérique, de la robotisation, de l’intelligence artificielle, l’idée n’est pas de regarder ces évolutions de manière impuissante, peu importe leur impact écologique.
  • Nous ne devons pas réitérer l’erreur de la fin des années 90 / début 2000. Le numérique a participé à l’accroissement des inégalités en mettant à mal une partie des professions intermédiaires et en créant en parallèle des sur-cadres qui, parce qu’ils savent maîtriser les outils numériques, deviennent beaucoup plus performants.
  • On ne dit pas que le PIB doit décroitre mais qu’il faut arrêter d’être obsédé par lui.
  • Depuis les années 70, dans les pays développés, on a un accroissement du PIB mais une stagnation du bien-être.
  • Dans la régulation bancaire, tout l’enjeu aujourd’hui, c’est la réduction de la taille des banques, notamment en Europe.

Générique

Composé par DJ Sofiane

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