Flore Berlingen — Tendre vers le zéro déchet

Damien Detcherry
Atterrissage
Published in
4 min readJul 10, 2018

Avec la directrice de l’association Zero Waste France, nous imaginons comment sortir de la société du déchet.

Se repérer dans l’épisode

  • (02:14) Le gouvernement actuel et le zéro déchet
  • (06:19) Quelques chiffres sur les déchets en France
  • (14:01) Quelle est la démarche Zero Waste ?
  • (19:57) Quels objectifs de réduction ?
  • (25:04) N’y-a-t-il pas une tension voire une contradiction entre “éviter de produire des déchets en amont” et “mieux traiter les déchets en aval” ?
  • (35:34) Le lien entre “déchet” et “échelle de production”
  • (42:17) L’avis des praticiens du “zéro déchet” sur “la décroissance”
  • (46:40) Comment susciter l’adhésion au “zéro déchet”
  • (53:28) Les prochains combats de l’association en 2018/2019

Références citées

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Extraits

  • Dans la feuille de route de l’économie circulaire, il y a des choses intéressantes pour encourager les collectivités à passer à une tarification incitative, où chacun paye en fonction de ce qu’il jette.
  • Aujourd’hui, la tarification incitative touche quelques millions de personnes par an, ce qui est déjà pas mal mais on en parle en réalité depuis le grenelle de l’environnement (2007)
  • Sur la réduction du plastique jetable, il n’y a pas de mesure spécifique alors que la commission européenne a annoncé des propositions d’interdiction.
  • En France, notre production individuelle de déchets qui part en décharge ou en incinération, c’est à peu près 260kg par an et par habitant. En région parisienne, c’est 328 kg.
  • Il existe encore 250 décharges à ciel ouvert en France.
  • La réduction à la source permet d’économiser beaucoup plus de CO2 que la valorisation énergétique.
  • Les petits commerces, les restaurants, les petites entreprises, cela peut représenter 40% de la quantité de déchets que le service public prend en charge.
  • Les ordures ménagères résiduelles sont extrêmement problématiques parce qu’elles sont composites. On trouve de tout dedans, y compris des choses parfois très polluantes.
  • Il y a un lien direct entre notre production de déchets et celle des entreprises .
  • Si on évite un object jetable, on va économiser non seulement les quelques grammes de plastique du gobelet mais on va aussi économiser les ressources qui ont été utilisées pour le produire.
  • L’effet de levier est tellement important que ce n’est pas du tout anecdotique de chercher à réduire nos déchets à nous.
  • Pour nous le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas.
  • Le recyclage ne suffira pas car 1) la boucle n’est pas parfaite (le recyclage produit des déchets), 2) la boucle n’est pas non plus infinie (par exemple, le papier ne se recycle plus au bout de quelques cycles) et 3) ce procédé a un impact très lourd sur l’environnement en termes de consommation d’énergie et d’eau.
  • Notre démarche va un cran plus en amont en cherchant d’abord à faire des boucles de réutilisation avant de faire des boucles de recyclage.
  • Notre objectif, ce n’est pas seulement de réduire la taille de nos poubelles pour réduire le nombre de décharges ou d’incinérateurs. C’est aussi réduire les impacts environnementaux liés à notre consommation.
  • La province de Trévise en Italie, soit environ 500 000 habitants, produit 53 kg d’ordures ménagères résiduelles par an et par habitant.
  • En France, le tri des biodéchets et la tarification incitative sont peut-être les 2 éléments qui permettraient de descendre en dessous des 150 kg.
  • 30% de la poubelle des Français est composée de déchets organiques.
  • L’Union Européenne a confirmé que d’ici 2023, il faudra avoir mis en place un tri à la source des biodéchets partout en France.
  • En matière de déchets, la fausse bonne idée, cela peut être de créer une filière de valorisation d’un déchet qui ne devrait pas exister.
  • Si les moyens mis pour la création d’une nouvelle filière sont trop importants, cela freine le développement des alternatives parce que cela pose des questions de rentabilité et d’approvisionnement constant en déchets.
  • Ce n’est pas un hasard si on n’est pas très en avance en France sur le tri. C’est parce qu’on a investi dans l’incinération beaucoup plus que d’autres pays.
  • Quand on se demande quel matériau est le plus stratégique d’un point de vue environnemental, on ne peut pas résonner qu’en termes de déchets. Cela pose aussi la question de l’échelle de la production, l’impératif d’une relocalisation, d’un raccourcissement des circuits de distribution …etc.
  • Autrefois, il y avait une tradition brassicole régionale qui a été complètement renversée par le déploiement des grands groupes. Dans le même temps, cela a remis complètement en question les circuits de distribution et les modes d’emballage.
  • Aujourd’hui, imaginer une consigne des bouteilles de bière à l’échelle nationale, cela n’a plus aucun sens. Cela en aurait si on re-développait des filières régionales pour la bière.
  • Le mot de “décroissance”, je ne suis pas convaincu que ce soit le terme qui ait le plus de vertus pédagogiques.
  • A titre personnel, je ne crois pas qu’on puisse faire quelques réglages qui vont permettre d’ajuster et de gaspiller moins. C’est carrément des structures économiques différentes qu’il faut qu’on invente.
  • Je ne sais pas si les personnes se désintéressent tant que cela de l’écologie. J’ai plus l’impression qu’ils se disent qu’il y a d’autres priorités.

Générique

Composé par DJ Sofiane

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