J’ai décidé de me remettre à écrire

Pour parler d’un sujet qui me préoccupe depuis longtemps

Il y a 7 ans, en rentrant d’un séjour bouleversant de 6 mois dans la Silicon Valley, je démarrais un blog pour parler d’entrepreneuriat. Le monde se transformait sous l’effet des nouvelles technologies, des nouveaux usages, des nouvelles start-ups et je voulais en faire partie.

Pendant 7 ans, je m’y suis donc pleinement investi, à la fois en tant qu’entrepreneur, salarié de petite ou grande start-up et je ne regrette rien car j’ai beaucoup appris.

Cependant, pendant tout ce temps, une petite voix me répétait régulièrement qu’il y avait un enjeu beaucoup plus important qui ne progressait pas et auquel je ne contribuais pas.

Récemment, j’ai donc décidé d’écouter cette petite voix, de mettre en pause l’univers des start-ups et comme il y a 7 ans d’ouvrir un blog pour partager et échanger avec vous sur ce nouveau sujet:

Comment sortir de la crise globale (écologique, économique, sociétale, …etc) que nous traversons actuellement ?

Argh … encore un blog pour parler de trucs déprimants?!

Disons que justement, de par mon expérience d’entrepreneur, j’aimerais réserver un traitement particulier — j’espère original — à cette problématique.

✌️Un optimisme à toute épreuve✌️

L’entrepreneur Internet est en général l’optimiste caricatural. Il est toujours positif, il déborde d’énergie, bref il a une mentalité de “winner”.

Certains le décrivent “carrément timbré” mais personne ne comprend qu’il s’agit d’une “folie calculée”.

S’il est confronté à un nouveau problème qui partage des ressemblances avec un autre problème, domaine ou outil qu’il connait déjà, il est probable qu’il connaisse une sorte de révélation. Il va soudainement chuchoter: “il existe forcément une solution” et c’est cela qui va le mettre en mouvement.

A partir du moment où un problème lui apparait comme “non intrinsèquement impossible à résoudre”(contre-exemple: voyager à la vitesse de la lumière), son esprit, potentiellement son corps entier, va se mobiliser pour trouver “la solution”.

Soit cette quête s’arrêtera par abandon, soit elle ne s’arrêtera jamais: il faudra l’expérimenter, la mettre en place, la déployer à grande échelle et l’optimiser … pour toujours.

Or quel est ici notre problème ?

Nous vivons une crise globale: crise climatique, crise des ressources, crise du chômage, crise de la dette, crise des territoires, crise de l’identité, …etc.

Cette crise systémique menace notre existence. La NASA se demande si l’espèce humaine ne sera pas éteinte bientôt, peut-être avant la fin du siècle.

Et pourtant, l’humanité a pu vivre et s’épanouir dans le passé avec des conditions très différentes de température et de ressource. Malgré les difficultés qui arrivent, “s’accomplir en tant qu’être humain” n’apparait donc pas “intrinsèquement compromis” dans le futur.

Dans ce blog, je ne resterai donc pas figé sur les constats tragiques qu’on entend en boucle. Mon objectif sera d’explorer comment il est faisable (au sens de “non intrinsèquement impossible”) d’orienter notre société dans une direction qui nous sorte de cette crise.

💪 Une obsession pour les résultats 💪

Un bon entrepreneur n’a en général qu’un seul mot à la bouche: impact, impact, impact. Il identifie précisément le problème à résoudre. Il détermine quelle stratégie peut le mieux impacter son objectif. Une fois exécutée, il y a 2 possibilités: soit elle n’obtient pas de résultats et elle est immédiatement abandonnée, soit elle en obtient et alors on accélère.

Or que se passe-t-il depuis bientôt 50 ans ?

Les problèmes s’amplifient. On a beau les connaitre, les anticiper depuis très longtemps, tout ce qui a été tenté n’a, au vu de la situation actuelle, obtenu zéro résultat. Absolument zéro.

Côté climat

• Le réchauffement est annoncé par 2 scientifiques dès 1967.
• Depuis, nous avons ratifié le protocole de Kyoto, inventé les panneaux solaires, organisé un “Grenelle de l’environnement”, participé à 22 COP différentes, conclu l’accord de Paris …etc.
• Et pourtant chaque année, les émissions augmentent, la température augmente.
• Le même constat s’applique pour toutes les autres problématiques écologiques: ressources, biodiversité, sols, …etc.

Côté chômage

• Le taux explose en France à partir des années 70.
• Depuis, nous avons eu 8 élections présidentielles, 6 changements de majorité à l’assemblée, les start-ups, la commission Attali, le rapport Gallois …etc.
• Et pourtant aujourd’hui, le chômage reste massif, notamment chez les jeunes.
• Le même constat s’applique pour toutes les autres problématiques socio-économiques: dettes, inégalités, …etc.

Bref, notre civilisation n’arrive plus à “Get things done”. Il faut le reconnaître, il faut comprendre pourquoi et il faut dépasser cela.

Dans ce blog, j’essaierai d’identifier les raisons pour lesquelles ce qui a été tenté jusqu’à aujourd’hui n’a pas abouti et d’explorer quelles stratégies (économiques, techniques, juridiques, politiques) seraient capables de produire de véritables résultats.

💡Zéro pré-conception💡

Un entrepreneur est une personne fondamentalement neutre. Tout ce qui est “politique” chez lui, au sens d’une “position fondamentale qu’il ne modifiera pas”, c’est l’objectif qu’il se donne au début.

Une fois cela posé, il est ouvert à toutes les stratégies, toutes les options, tous les moyens (légaux bien entendus) pour y arriver.

Tant qu’il n’aboutit pas, on dit qu’il “pivote”. Malgré toute l’énergie qu’il aura pu investir, malgré toute la foi qu’il avait dans une tactique donnée, si celle-ci n’est pas la bonne, il la change. La fin est plus importante que les moyens.

Or sur les sujets écologiques comme économiques, force est de constater que les positions des uns et des autres sont souvent focalisées sur les moyens:

• On n’est pas soucieux de la stabilité du climat: on est pro-photovoltaique ou pro-nucléaire.
• On n’est pas soucieux de la santé de l’économie: on est anti-libéral ou anti-dirigiste.

Les problèmes s’amplifiant, on peut, à défaut d’être certain que ces postures sont dépassées, au moins retenir leur inefficacité.

Dans ce blog, j’essaierai d’étudier toutes les thèses, d’aller à la rencontre de tous les citoyens, intellectuels, experts, dirigeants d’entreprise qui me paraissent pertinents. Mon unique préoccupation sera: “Est-ce efficace ?”. Ensuite on pourra débattre des propositions au moyen de nombreux autres critères (“Est-ce juste ?” …etc).

✏️ Si je devais résumer ✏️

L’humanité en général, la société Française en particulier, pénètre chaque jour dans une zone de turbulences toujours plus forte si bien que la question suivante parait de moins en moins farfelue:

Allons-nous nous foutre en l’air ?

Souhaitant échanger avec vous sur les façons d’empêcher le crash, j’ai décidé de commencer un blog nommé “Atterrissage” dont vous lisez actuellement le premier billet.

Dans les mois qui viennent, j’y explorerai avec l’attitude d’un entrepreneur (un regard optimiste, une très forte exigence sur les résultats et l’absence de tout parti pris idéologique) cette problématique aussi vaste que complexe:

Et si on se posait ?

Par ailleurs, à la manière d’un entrepreneur qui va au-devant de ses clients pour définir son produit (ce qu’ils appellent le “Customer Development”), je souhaite aller à la rencontre de tous les citoyens, intellectuels, experts, dirigeants d’entreprise qui se mobilisent en ce moment pour imaginer avec et grâce à eux des solutions, un projet et une stratégie capables de nous en sortir.

Si vous avez des suggestions de personnes pertinentes, n’hésitez donc pas à me les soumettre en commentaires !

Enfin, j’aurais aimé conclure par un léger avertissement:

De même qu’on peut ne pas être tout de suite réceptif au nouveau produit d’un entrepreneur, il est possible que vous soyez pas tout à fait prêt à plonger dans l’approche qui sera développée ici.

C’est ce qu’on appelle “le cycle de l’adoption” et on parle d’ “early adopters”, de “majorité précoce” ou “tardive” et de “retardataires”.

Et vous: de quelle catégorie pensez-vous faire partie ?

— Damien

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