Maxime de Rostolan — Généraliser l’agro-écologie d’ici 20 ans

Damien Detcherry
Atterrissage
Published in
4 min readMay 15, 2018

Avec le fondateur de l’association “Fermes d’avenir”, nous dialoguons sur les enjeux liés à la transformation de notre modèle agricole.

Se repérer dans l’épisode

  • (2:19) Les derniers États Généraux de l’Alimentation
  • (5:34) La rémunération des systèmes écosystémiques et le moyen de l’évaluer: la comptabilité en triple-capital (financier, naturel humain)
  • (7:38) L’État ne devrait-il pas être le premier à l’appliquer ?
  • (9:57) 6 mois après, quel bilan ?
  • (14:02) Pourquoi l’État persiste dans le modèle agricole actuel
  • (17:45) Les contreparties à généraliser l’agro-écologie
  • (25:24) L’agro-écologie, un changement technique ou philosophique ?
  • (29:58) Pour changer doit-on tout changer à la fois ?
  • (36:14) La croissance du PIB est finie. Vive la résilience !
  • (40:10) Comment rendre la transition sexy (notamment vis à vis des classes populaires) ?
  • (51:35) L’Europe et la transformation du modèle agricole
  • (55:09) Un message à ceux qui veulent changer le système

Références citées:

Écouter en podcast audio

Cet épisode est disponible sur Apple Podcasts.

Extraits:

  • Pendant les États généraux de l’alimentation, le constat a été un des moments difficiles.
  • Le consensus ne s’est pas cristallisé autour de la nécessité de changer de modèle.
  • Les représentants de la FNSEA avaient du mal à concéder le fait que l’agriculture et l’alimentation pouvaient rendre malades.
  • S’il n’y avait qu’une mesure à pousser, pour moi ce serait la rémunération des services écosystémiques. Et le préalable à ça, c’est de pouvoir les évaluer. Du coup, on essaye de mettre en place un modèle de comptabilité qui intègre le capital naturel et le capital humain en plus du capital financier.
  • Quand un agriculteur a des bonnes pratiques, qu’il entretient la santé des gens, il devrait avoir des crédits d’impôt et quand une entreprise détériore la qualité de l’eau ou défonce les sols, elle devrait avoir une imposition plus élevée.
  • Le bilan d’après moi, c’est que c’est important de se parler. C’est une très bonne chose d’avoir réuni tous les acteurs autour de la table.
  • La complexité des politiques, c’est qu’ils doivent rencontrer tout le monde. En tant qu’association ou entrepreneur, on a cette liberté de rencontrer les gens qui nous paraissent constructifs.
  • L’observation super enthousiasmante que j’ai pu faire pendant ces journées au ministère, ça a été de constater que la FNSEA n’a plus d’argument.
  • Leur monde est en train de s’effondrer.
  • Il ne faut pas être naïf. Ils pèsent encore des dizaines de milliards d’euros mais plus pour longtemps.
  • Quand nos dirigeants doivent arbitrer des décisions, ils aiment se fier à l’avis de ceux qui ont déjà fait leurs preuves.
  • Si on évalue les externalités, rien que sur l’eau, il faudrait doubler le prix des aliments issus de la production industrielle si on incluait les 60 milliards pour dépolluer l’eau, les nappes phréatiques.
  • Mieux vaut être dans les champs que manutentionnaire chez Amazon.
  • Actuellement on importe 4 milliards d’euros de fruits et légumes par an alors que près de la moitié pourrait être produit chez nous.
  • On a tout faux. On n’a pas les emplois sur place. On a des produits dont on ne contrôle plus la qualité, ni les conditions de travail des ouvriers. On a des gaz à effet de serre liés au transport et de l’emballage. Quand on regarde le tableau final, on perd sur tous les plans.
  • On ne parle pas d’autarcie. On parle d’autonomie.
  • Au port de Cotonou, la tonne de coton qui vient des États-Unis, produite par des Américains, qui touche un salaire américain, transporté par bateau à travers l’Atlantique est moins chère que la tonne de coton produite au Bénin.
  • Si jamais on croit vraiment qu’il faut changer de modèle, le socle sur lequel faire reposer ce nouveau modèle, c’est l’alimentation et l’agriculture.
  • L’agro-écologie n’est pas une solution, c’est la seule. Ce n’est pas moi qui le dit mais Olivier de Schutter de la FAO (organisme sous l’égide de l’ONU).
  • Dans “On a 20 ans pour changer le monde”, on montre que des jeunes gens, passionnés, forts de leurs convictions, dès qu’ils n’ont pas peur, ils peuvent réussir à parler de tout cela avec les gens qui décident, c’est à dire soit ceux qui sont élus, soit ceux qui ont de l’argent.
  • “Fermes d’avenir” n’est pas juste une expérience agricolo-agricole. Notre projet est beaucoup plus large.
  • Le bio, c’est 5% de la consommation en France. Pour passer à 20%, franchement on peut trouver le financement auprès de partenaires qui sont économiquement intéressés par la chose.
  • Arrêtons de parler de “décroissance” ! Parlons de la croissance des autres indicateurs: naturel, humain …etc

Générique

Composé par DJ Sofiane

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