Quand 2 bobos, l’un orthodoxe, l’autre hétérodoxe, s’opposent sur les énergies “renouvelables”

Damien Detcherry
Atterrissage
Published in
12 min readOct 26, 2017
Barney et Ted de la série “How I met your mother” discutant très probablement d’autre chose que d’énergies “renouvelables”

Etant à la fois écolo, barbu, citadin et CSP+ je cumule a priori moi-même tous les aspects du bobo.

Néanmoins, il y a une caractéristique fondamentale que j’estime ne pas partager avec la plupart des bobos, c’est une certaine prévisibilité (d’autres diraient “bien-pensance”) dans le combat d’idées.

Quand un bobo hétérodoxe comme moi (i.e. un farfelu qui affirme simplement qu’il ne peut y avoir de croissance économique infinie sur une planète finie) rencontre en soirée un bobo orthodoxe, c’est donc le clash assuré.

Généralement, il est 21h, ton pote bobo, récemment converti au quinoa bio et au scooter électrique en libre-service (faut pas charier, le vélo, c’est relou), s’approche de toi pour trinquer.

Connaissant ta fibre écolo (qu’il pense honnêtement partager), il te balance sur un ton complice:

Hé Damien, j’ai pensé à toi l’autre jour. Il y avait un article dans Le Monde qui disait qu’on pourrait vivre en France avec 100% d’énergies renouvelables. T’en penses quoi ?

Mon pauvre ami. Le sujet lui semblait suffisamment lisse et consensuel pour déminer tout potentiel conflit. S’imaginait-il un instant qu’il serait perçu par son interlocuteur comme la pire des provocations ?

“100% renouvelables” avec un niveau de vie aussi insoutenable et indécent que le nôtre ?

Je me sentais obligé de lui porter la contradiction.

Niveau 0: la discussion d’experts

- Je dois t’avouer que j’ai un peu de mal avec le mot “renouvelable”.

- Ah bon pourquoi ?

- Parce qu’on te laisse penser qu’il s’agit de technologies magiques. Certains sous-entendent même qu’elles offriraient une énergie infinie et gratuite.

- Attends mais c’est un peu le cas quand même. Le soleil va briller et le vent souffler pendant encore longtemps.

- Oui mais pour produire de l’électricité d’origine photovoltaïque ou éolienne, je t’assure qu’il ne te faut pas que cela. Ce sont des technologies complexes qui ont massivement besoin de métaux, de béton et d’énergie fossiles pour être fabriquées.

- Comme les autres technologies non ?

- L’ordre de grandeur est bien supérieur. Intuitivement, tu peux le sentir. Comme il s’agit de technologies très high-tech et très décentralisées, quand tu les déploies à grande échelle, cela nécessite 10 fois plus de matériaux que pour une centrale nucléaire ou thermique.

- Attends mais si leur bilan écologique était si terrible que cela, on le saurait non ?

- Bah on devrait oui. Quand tu regardes les empreintes carbone, 1 kWh éolien est à peu près équivalent à 1 kWh nucléaire mais le solaire c’est 10 à 20 fois pire. Ce n’est pas tellement étonnant quand tu sais que tous les panneaux viennent de Chine et que l’électricité chinoise est principalement produite à partir de charbon. Pas top pour le climat les énergies renouvelables…

- Ok mais ce sera toujours moins polluant que si on produit notre électricité à partir de gaz ou de charbon.

- Le truc c’est que notre électricité étant principalement nucléaire, elle est déjà très peu carbonée. Donc avoir 100% d’ électricité “renouvelable”, on s’en fout un peu.

- Ok mais le nucléaire, c’est pas top. En plus des déchets, du coût du démantèlement, tu as vu le coût des nouveaux réacteurs qui explose ? Avec la baisse des coûts de fabrication, les nouveaux projets éoliens et solaires sont désormais plus compétitifs !

- Sur le papier, ça parait moins cher mais quand tu creuses un peu, tu te rends compte que comparer 1 kWh de nucléaire pilotable et 1 kWh de éolien / solaire intermittent, cela n’a juste aucun sens. Comme on peut avoir besoin d’énergie certains jours où le soleil et le vent ne sont pas là, il faut forcément construire et maintenir d’autres systèmes pour compenser ce manque. Sauf que dans les calculs que tu vois passer, on ne parle jamais de ces coûts induits. Alors oui, en planquant une partie importante des coûts sous le tapis, c’est sûr que le “renouvelable” a l’air pas cher.

- Tu parles de stockage de l’électricité ?

- Actuellement on en fait très peu mais par contre, on est obligé d’avoir des énergies thermiques en complément, ce qui n’est à nouveau pas top pour le climat.

- Mais alors pourquoi ils les développent autant en Allemagne, au Danemark, en Espagne ?

- Si tu veux, c’est un peu comme un “passager clandestin”. Au début, comme tu en as peu, ça te coûte rien et comme les mecs bouffent au wagon restaurant, ça te rapporte un peu. Donc tu les acceptes. Et le potentiel surcoût est encaissé par les passagers normaux. Mais quand la proportion augmente, la situation n’est plus tenable.

- Mais si les gens font des scénarios 100%, c’est bien qu’il y a une raison ?

- Pour se débarrasser des énergies thermiques en soutien et conserver un coût raisonnable de l’électricité, j’imagine que leurs concepteurs parient sur des progrès technologiques miraculeux dans les technologies de stockage mais pour l’instant le compte n’y est pas.

- Ah oui c’est ça, t’es un gros pessimiste en fait !

- Bah dans un monde contraint en énergie et en ressources, où toutes les nations sont déjà très endettées, l’idée que des investissements massifs et un progrès technologique miraculeux vont permettre de stocker de l’électricité intermittente produite par des technologies high-tech, davantage voraces en métaux, (notamment en terres rares) et actuellement fabriquées à partir d’énergie fossiles au point qu’on puisse ne plus avoir besoin de les compléter la nuit ou les jours sans vent avec de l’électricité d’origine thermique… Et bien oui, je suis assez sceptique.

- Donc on va tous mourir selon toi ?

- Euh j’ai jamais dit ça …

A cet instant de la conversation, je me dis que j’ai déjà perdu.

Je n’ai pas perdu parce qu’il s’agit d’une joute oratoire où il devrait y avoir un gagnant et un perdant mais j’ai complètement perdu parce que cela fait 20 minutes que nous discutons d’un point spécifique sur l’énergie et que nous n’avons pas un instant précisé nos visions respectives de celle-ci.

Si nous ne nous sommes pas mis d’accord sur la destination, à quoi cela sert de débattre du chemin ?

En enchainant les objections d’expert jusqu’à épuisement, en restant dans la dimension “technique” tout en insistant sur les limites de celle-ci, la conversation ne pouvait que déboucher sur un clivage “optimiste contre pessimiste”.

Mi-effrayé, mi-épuisé par ce que tu viens de lui raconter, mon pote bobo n’a plus l’énergie de débattre. Il part au frigo se resservir une kro.

Mais à ma grande surprise, il revient vers moi et me lance:

Du coup, si je comprend bien, tu es pro-nucléaire ?

Là je souris et me dis:

2ème chance pour toi Damien. Ne te laisse pas coincer dans la technique.

Niveau 1: la discussion politico-philosophique

- Bah non plus vois-tu.

- En gros, t’es pour un mix électrique diversifié ?

- En fait, ce qui me pose problème avec ces énergies, c’est davantage la logique dans laquelle elles s’inscrivent.

- Qu’est-ce que tu veux dire ?

- L’électricité ça répond à quel problème d’après toi ?

- Bah à nos besoins.

- Exactement et comme tu le sais aussi, notre société a des besoins insoutenables qui réchauffent le climat, érodent les sols, détruisent la biodiversité et vident la planète de ses ressources. Tout ce qui n’est pas renouvelable, elle l’épuise, tout ce qui est renouvelable, elle le détruit. Et le pire dans tout ça ? C’est ce qu’elle en veut toujours plus. Toujours plus de production. Toujours plus de consommation. Toujours plus de croissance économique. Donc faire du nucléaire ou des intermittents, si dans les 2 cas c’est pour augmenter un niveau de production et de consommation déjà indécent et nous envoyer dans le mur dans la décennie qui arrive, je suis pas hyper fan.

- Tu vois que t’es pessimiste. Tu ne crois pas au progrès technique !

- Tout le contraire. Nos technologies n’ont jamais été aussi efficaces. Malheureusement, si ça n’a pas empêché de faire exploser notre niveau de consommation et de pollution globale, c’est que le problème est ailleurs. Même si la technique progresse, tu ne peux pas faire croitre un truc et espérer que les problèmes engendrés par ce truc décroissent. Donc si tu fais croitre la consommation, le confort matériel, tu feras mathématiquement croitre l’épuisement des ressources et la pollution — même avec la technique la plus efficace du monde. Cela ne posait pas de problème quand la Terre était vaste et les flux matériels très faibles mais aujourd’hui, alors qu’on atteint ses limites, qu’il y a de moins en moins de ressources à racler et de plus en plus de dégâts à réparer, ce n’est juste plus souhaitable de s’entêter.

- S’il n’y a plus de ressources sur Terre, on ira sur Mars. Elon Musk veut organiser un 1er voyage dès 2022.

- En es-tu réellement persuadé ? Et quand bien même tu penserais qu’il faut s’obstiner dans la croissance, rendre la Terre inhabitable à ses habitants et épuiser le maximum de ses ressources dans l’hypothèse hautement improbable de permettre à quelques privilégiés aux poches bien pleines de s’établir sur Mars, je voudrais juste te faire remarquer que ni toi ni moi n’auront l’argent pour payer le billet.

- Non mais encore une fois, si ça se trouve on va trouver une nouvelle source d’énergie miraculeuse qui va nous permettre d’aller tous sur Mars. La fusion nucléaire par exemple ?

- Etant donnée l’urgence de la situation, dans un contexte où notre environnement et notre économie sont proches de la faillite généralisée, je ne pense pas que ce soit hyper rationnel de parier notre avenir sur des plans aussi hypothétiques. Si on veut éviter de dégrader notre planète de manière fatale, mobilisons plutôt les ressources qui nous restent pour changer notre modèle de société. On sait ce qui ne va pas alors agissons dessus.

- Mouais je vois pas comment …

- Bah alors, maintenant c’est toi qui es pessimiste !

Vous pourrez noter l’inversion des rôles par rapport à la conversation précédente.

Au lieu de rester focalisé sur la dimension “technique”, nous avons déplacé le contenu des échanges sur la bonne dimension du problème: notre modèle de société.

A partir de là, le clivage s’exprime de la manière suivante:

Mon pote souhaite “doubler la mise”.

Souhaitant maintenir la croissance économique et doutant de l’aptitude des hommes à changer de modèle, il est optimiste sur la capacité de la technique à réaliser les progrès gigantesques qui sont nécessaires pour faire perdurer le modèle. Par contre, il acte la destruction inéluctable de la planète que ce choix accompagne.

A l’inverse, j’insiste sur la nécessité de bifurquer.

Souhaitant sauvegarder notre planète et doutant de la possibilité de conserver la vie en maintenant la croissance économique, je suis optimiste dans la capacité des hommes à changer leur modèle de société. Par contre, j’acte l’abandon du niveau de confort matériel permis par la société de croissance.

Il ne s’agit donc plus d’une opposition “technique” mais d’une opposition “politique”. Mon pote et moi-même souscrivons à des projets, des référentiels de valeur, des désirs différents. Dans mon cas, ce choix est mûrement réfléchi. Dans le cas de mon pote, il est davantage instinctif.

Cette conversation existentielle du vendredi soir l’a d’ailleurs un peu pris au dépourvu. Jusqu’à maintenant, il avait une certaine vision de l’avenir (carrière dans les nouvelles technologies, bientôt propriétaire dans Paris), et s’y projetait plutôt sereinement.

Or voilà qu’un de ses potes lui déconstruit ses rêves, ses ambitions, avec un discours plutôt cohérent. Le malaise est donc palpable.

Pour détendre l’atmosphère, je pars à la cuisine rechercher d’autres bières. Je lui tends sa petite soeur et à ma grande surprise, il me demande:

Imaginons que nous sommes tous d’accord pour changer de modèle de société, on fera toujours de l’électricité non ?

A nouveau, je souris en me disant:

Tiens mon pote est plus audacieux que je le croyais. Content d’aller plus loin avec lui.

Niveau bonus: la discussion prospectiviste

- Oui je pense qu’il y aura de l’électricité. Mais il faudra que les manières de la produire et de la consommer soient conformes aux nouveaux objectifs qu’on se donnera.

- Ce sera quoi ces nouveaux objectifs ?

- Jusqu’à maintenant, notre objectif était de croitre matériellement pour acquérir davantage de puissance ou confort. Mais dans un monde en proie aux pénuries de ressources et aux cataclysmes environnementaux (réchauffement du climat, chute de la biodiversité, érosion des sols), notre objectif devient celui de “minimiser notre dépendances aux ressources non-renouvelables ainsi que notre impact sur l’environnement tout en garantissant la satisfaction des nos besoins fondamentaux”. La production et la consommation d’électricité devront donc se redéfinir autour de cette nouvelle ligne.

- Et concrètement cela donnerait quoi ?

- Et bien, tu peux éliminer toutes les technologies voraces en matériaux, complexes, bourrées d’électronique avec une forte obsolescence, une faible réparabilité et recyclabilité, ce qu’on désigne en général par le terme “high-tech”. Dans le domaine de l’électricité, le principal mythe qu’il faut absolument déconstruire, c’est cette idée d’un déploiement à grande échelle de fermes d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques reliées par un réseau “intelligent” à des unités de stockage telles que les batteries des véhicules électriques. En plus du coût monumental d’un tel projet, tu ne pourrais pas faire pire en matière de dépendance aux ressources et d’impact sur l’environnement.

- Donc si je comprends bien, c’est mort pour les énergies “renouvelables” ?

- Les énergies intermittentes, tu veux dire ? Pas forcément. Si demain, nous redéfinissons nos besoins et nos usages, il est possible qu’un système électrique basé sur les énergies intermittentes soit plus sobre que notre système centralisé actuel. Je n’ai pas vu d’étude chiffrée là-dessus mais certaines personnes y réfléchissent.

- Euh je suis pas sûr de comprendre.

- Et bien actuellement, nos modes de consommation d’électricité nécessitent une énergie pilotable rendue possible par un immense réseau électrique branché à une cinquantaine de réacteurs nucléaires. Si demain, les habitants des territoires réorganisent leurs usages de l’électricité en s’adaptant à l’intermittence de ces nouvelles énergies (en gros utiliser leur machine à laver quand le vent souffle), il est fort possible que des éoliennes de moyenne puissance dispersées sur le territoire et non connectées au réseau (donc avec très peu de transport d’électricité) représente un mode de production d’électricité beaucoup plus sobre en ressources et beaucoup plus durable, simple, réparable que notre mode actuel. Dans ce cas, il y aurait intérêt à investir dans un tel dispositif avant que nos centrales nucléaires ferment.

- Mouais, je vois mal un train s’arrêter parce qu’il n’y aura plus de vent.

- Complètement d’accord avec toi pour le train. Ta lessive, par contre, tu es d’accord que tu peux la faire n’importe quand. Du coup, si on modifie un jour les infrastructures, il serait indispensable de discriminer les usages et leur faire correspondre le bon mode de production. A l’industrie lourde et aux transports en commun les sources d’électricité pilotables. Aux consommations individuelles, les sources intermittentes.

- Est-ce que tu penses vraiment qu’on doit commencer par ce genre de choses ?

- Clairement non. Bien que nos infrastructures vieillissent et pourraient pâtir du réchauffement climatique à venir, notre électricité d’origine nucléaire ou hydraulique possède actuellement une très faible dépendance aux ressources et une très faible empreinte carbone. A court terme, il serait donc prématuré de se lancer aujourd’hui dans un changement aussi radical. S’il y avait des secteurs à réformer en profondeur, ce serait plus les transports, de par leur dépendance au pétrole, l’agriculture ou l’industrie.

- Au final, si je comprend bien, il n’y a plus trop de place pour le progrès technique dans ce nouveau monde que tu décris ?

- Tout le contraire ! Jusqu’à maintenant le progrès technique était pensé dans un certain cadre, à savoir la recherche de l’amélioration perpétuelle de la puissance de l’homme et de son confort. Dans le monde qui se profile, le nouveau cadre va devenir la recherche de la durabilité et de la réparabilité. Il y aura donc toujours une place pour le progrès technique. Ce sont simplement ses objectifs qui vont changer.

Comme vous pouvez le constater, cette dernière partie de la conversation ne montre plus d’opposition frontale.

Mon pote reste très dubitatif vis à vis de toute remise en cause de notre mode de vie — pourtant insoutenable — mais cela ne nous empêche pas d’échanger.

L’objet de notre nouvelle conversation est le suivant: “Partant de la nécessité de réduire la dépendance de nos technologies aux ressources et leur impact sur notre planète, comment la technologie serait-elle susceptible d’évoluer et quelles sont les difficultés qui se poseraient ?”.

Ni lui ni moi n’avons l’expertise pour répondre précisément à cette question mais cela nous permet d’explorer les grands principes des “low-tech” tels que théorisés par l’ingénieur Philippe Bihouix: des technologies plus durables car plus robustes, simples, réparables, recyclables.

Je suis d’ailleurs étonné d’atteindre un stade aussi avancé de la conversation avec mon pote en une soirée. D’habitude, mes amis bobos restent bloqués bien avant.

Contrairement à Néo dans Matrix, ils sont en général bien trop effrayés pour choisir la pilule rouge, à savoir l’idée qu’une société radicalement différente de celle qu’ils connaissent pourrait réellement exister.

Game over

La soirée est terminée.

Sur le vélib de retour (tel un véritable bobo), je me refais le fil de la conversation.

Avant, je décryptais les arguments que je n’avais pas cités, ceux que je pourrais dégainer pour la prochaine fois. Aujourd’hui, je vis ça de manière beaucoup plus détendue.

Mon but n’est plus d’inverser les positions de mes interlocuteurs mais de planter un début de doute dans leur esprit.

Et ce soir je crois que j’ai réussi mon coup.

Même si la conversation démarrait mal, même si je me suis fait taxer d’entrée de jeu de “pessimiste”, je suis ensuite parvenu à interpeler mon pote sur la question majeure de notre époque: “Devons-nous continuer à croitre sachant que cette croissance nous est de plus en plus néfaste ?”.

Il me faudra plus qu’une soirée pour le faire basculer…

D’ailleurs c’est quand la prochaine soirée ?

— Damien

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