Les limites de la liberté : Ma perspective en tant qu’étudiant de Hong Kong à Paris
Ce matin, je suis allé à l’école comme d’habitude, j’ai rapidement remarqué que la porte était bloquée par les étudiants.
Ils se tenaient devant la porte, liés comme un mur, et ne permettaient à personne d’entrer. J’ai été témoin de quelqu’un entrant dans l’école à l’entrée du parking, je les ai suivis et les étudiants ont utilisé la poubelle pour bloquer l’entrée. Deux jeunes étudiants, criant, insultant le gardien, mais celui-ci du marbre n’a eu aucune réaction. Certains des étudiants ont simplement traîné les poubelles pour entrer dans l’université. Je les ai suivis et j’ai finalement réussi à entrer.
Cela me rappelle le mouvement étudiant à Hong Kong. En 2019, en raison du suffrage promis par Pékin mais rompu par la suite, les étudiants ont également fait la grève et bloqué les autoroutes et tunnels pour paralyser la circulation. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné. La police a immédiatement réprimé la manifestation en utilisant des gaz lacrymogènes et du gaz poivre pour blesser les étudiants. De plus, les étudiants ont été envoyés en prison et sont maintenant poursuivis en justice. Ils ont subi des conséquences. Par conséquent, lorsque j’ai vu la manifestation étudiante à Paris, j’ai été surpris. Normalement, il n’y a aucune possibilité de faire cela dans les universités de Hong Kong. La sécurité expulsera les étudiants en un rien de temps et ils seront expulsés de l’école. C’était trop risqué pour les étudiants.
Je suis toujours en train d’essayer de comprendre la dynamique entre l’université et les étudiants. À Paris, à la Sorbonne Nouvelle où j’étudie, le président vient d’annoncer qu’ils fermeront l’université en raison du mouvement social. À mon avis, ils sont assez tolérants et ont simplement cherché à faire des compromis. Cependant, je ne suis pas sûr que ce soit une solution appropriée pour réagir. En effet, cela entrave la liberté et le droit des autres étudiants à apprendre.
C’est pourquoi je ne comprends pas leur position. À Hong Kong, l’université est du côté du gouvernement, par exemple, elle se préoccupe des installations, des ressources et de la propriété plutôt que des étudiants ou des droits des étudiants. Un jour, un de mes camarades de classe a déplacé un projecteur dans une autre salle de classe pour ses devoirs et l’université a appelé la police en un rien de temps, craignant que quelqu’un ne vole le projecteur. Cela n’avait aucun sens pour moi, mais j’ai réalisé qu’ils ne travaillent pas pour les étudiants, ils font simplement acte d’autorité.
La politique existe comme l’air. Vous ne la ressentez pas dans votre vie quotidienne, cependant, quand elle est défaillante vous vous sentez étouffé.
En passant d’une ville dictatoriale à une ville plutôt libérale, de temps en temps, je ne me sens pas plus libre. Je suis toujours pris au piège. J’admets que maintenant que je vieillis, je développe des réflexions sur le monde qui m’entoure. J’ai admiré les jeunes qui se sont engagés dans le mouvement social, mais maintenant, je ne pense plus ainsi.
Je ne veux pas commenter la réforme de l’âge de la retraite. Car à Hong Kong, l’âge légitime de la retraite est de 65 ans. Et personne n’a protesté lorsque le gouvernement a modifié la loi il y a longtemps ! Sommes-nous trop domestiqués ou trop soumis ? Ou sommes-nous simplement sans espoir ? Parce que lorsque vous descendez dans la rue et que vous manifestez, vous savez déjà quelle en sera la conséquence : vous risquez d’être envoyé en prison. Par conséquent, personne ne participera plus à des actions dangereuses. Nous croyons qu’un œuf ne peut pas faire trembler un mur d’acier.
À Hong Kong, la liberté d’expression est réduite. En revanche, en France, la liberté de mouvement est également en train d’être éliminée. En raison des manifestations, ma mobilité est limitée et je suis un peu passif. Comme mes études sont perturbées, je ne peux pas non plus prévoir l’avenir.
En conséquence, je ne pense pas que la liberté absolue existe dans ce monde humain. J’estime que la liberté d’expression et d’opinion est importante, même si elle peut aussi entraver la liberté des autres. D’un autre côté, une société où il est interdit d’avoir une opinion opposée au gouvernement est également pathétique. Je suis d’accord avec la fait que la liberté d’expression est précieuse et je pense que nous devrions profiter de ce droit.
Pour résumer, je souhaite citer un poète hongrois, Sándor Petőfi. C’était autrefois ma devise.
《 La liberté, l’amour.
Il me faut ces deux choses.
Pour mon amour je donne ma vie.
Et, pour la liberté
L’amour. 》
