L’Europe, la France, Paris et moi

Paris est pour beaucoup de monde la capitale du rêve, du charme et de l’amour. Elle attire des millions de touristes chaque année.

Kyle Yue
au bout du monde
4 min readNov 15, 2022

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Né et ayant grandi à Hong Kong à 9000 km de Paris, cette ville me semblait tellement loin et inaccessible. Quand j’étais enfant je n’avais jamais pensé qu’un jour, je vivrais dans la ville lumière.

Après ma licence, grâce à mon passeport britannique, j’ai eu la chance de travailler en Angleterre. Tout était différent pour moi, mais dans le bon sens : la ville, les transports et surtout les gens qui me paraissaient bien étranges. Mais j’ai embrassé avidement cette nouvelle culture et elle-même semblait m’accueillir à bras ouverts. L’Asie me semblait alors bien trop conservatrice pour moi, au point que j’avais l’impression de ne plus y appartenir.

Vivant en Angleterre j’ai eu la grande chance de pouvoir voyager à travers l’Europe et notamment en France, à Paris qui a été l’une de mes premières destination découverte. Je dois dire cependant que cette première découverte ne m’a pas fait une forte impression ni laissé de souvenirs très profonds. Peut-être le séjour était-il trop court… J’ai eu l’impression que toutes les attractions et les sites touristiques n’avaient rien d’autre à me dire que les photos que j’avais pu voir sur internet. Je me souviens seulement que j’ai eu une amende en prenant par erreur un RER pour la Défense. J’ai trouvé les Parisiens plutôt méchants et pas très sympathiques envers les touristes. Paris m’a semblé bien sûr une belle ville mais je ne connaissais pas grand-chose à son histoire et à son architecture : je n’en avais alors que la vision superficielle du touriste moyen.

En 2018 mon copain a déménagé de Londres pour venir travailler à Paris. Il devait y demeurer au moins cinq ans alors il m’a demandé si je voulais bien venir avec lui. Comme je suis aventureux, je me suis dit pourquoi pas et j’ai accepté car, après tout, on ne vit qu’une fois ! C’était l’occasion rêvée pour venir explorer davantage cette ville et lui donner une deuxième chance.

Finalement, j’ai emménagé à Paris à la fin de l’année 2019. Trois mois plus tard, le covid-19 est arrivé et nous sommes entrés dans le confinement. Le monde s’est arrêté. C’était une période tellement bizarre, les rues étaient désertes, on pouvait se promener tranquillement partout, il n’y avait pas de touristes. Ma vie s’est ralentie, mais j’ai pu profiter de tant de choses !

Après un an d’isolement, la ville s’est réveillée. Je commence alors à explorer Paris pas à pas. Je vais à la boulangerie dans mon quartier, je passe les ponts et je traverse la Seine. Je fais du vélo sur les quais et je prends des cours de français à la mairie. Je découvre des magasins locaux plus typiques moins connus. J’apprends petit à petit à parler français et je suis heureux de constater que mon humeur a bien changé. Paris n’est plus un terrain de jeu inconnu, je me sens enfin un peu chez moi.

Vivre à Paris ou bien être touriste à Paris sont des choses complètement différentes. Le touriste ne voit qu’une partie de Paris, peut-être la plus brillante. Vivre à Paris c’est la possibilité de goûter la ville plus doucement. J’aime par exemple flâner au musée d’Orsay où l’on peut contempler des tableaux parmi les plus célèbres au monde, comme La Nuit étoilée de Vincent Van Gogh ou les Nymphéas Bleus de Claude Monet. Je peux maintenant apprécier ses œuvres lentement, plutôt que de me précipiter vers d’autres attractions touristiques. En outre, j’ai commencé à travailler dans un restaurant le soir. Cela me donne l’occasion de parler avec des locaux. J’ai réalisé que le meilleur endroit pour apprendre la langue n’est pas forcément la classe. C’est aussi très utile de pouvoir parler dans la vie quotidienne quand on travaille à l’étranger.

Je me souviens du premier moment de mon arrivée à Paris où je devais faire face à de nombreuses difficultés. Je devais faire la queue devant la préfecture à 7h du matin, l’hiver, pour obtenir ma carte de séjour. C’était dur et ces souvenirs sont encore vifs. Parfois encore je vis des chocs culturels, mais cela ne me dérange plus. Je suis heureux aujourd’hui et toutes ces expériences sont pour moi un grand trésor. Je sais aussi que d’autres aventures m’attendent.

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