Souffrance d’autrui pour son propre plaisir, jusqu’où aller ?

JM Planche
Au fil de l’eau …
3 min readFeb 23, 2018

Parfois, il vaut mieux ne pas y penser. Ne pas savoir. Ne pas en avoir conscience. La « chose-ification » du vivant est bien pratique. Qu’est ce que tu veux manger comme « viande » ce soir ?
À combien évalue-t-on notre plaisir immédiat ? le refuser contre une souffrance lointaine ?

Jusqu’où aller ? Jusqu’à quoi renoncer ?
1 minute, 5 minutes ? une bouchée de « viande bien goûteuse » ? un bon barbecue entre copains ?

Difficile de trouver le ton juste en évitant d’apparaitre comme moralisateur. Chacun fait ce qu’il veut… bien sûr. Mais quand cela à une impact important sur d’autres ? Et dont onse rend compte maintenant que cela a aussi une conséquence sur nous. (Notre santé, notre environnement, notre présent, notre futur…) Quand on n’est pas conscient de ce que l’on fait, faut-il toujours ne rien faire ? Et surtout quand d’autres choses sont possibles. Ne rien dire ?

Quand l’huître se rétracte sous l’effet du jus de citron, est-ce parce qu’elle a mal ?

Je sens le sourire poindre. Je vois l’esquive… jusqu’où aller ? La salade aussi souffre quand on la mange ? Et le moustique que l’on écrase d’un geste rageur ? Le pou, la tique… tout respecter ? Tout aimer ?

Le simple fait de poser la question démontre un changement de mentalité. « Avant on partait du principe que l’absence de cri signifiait l’absence de souffrance. Une équation également valable pour les nourrissons humains jusque dans les années 1980 », explique Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe, directeur de recherche émérite au CNRS. « Depuis une dizaine d’années, on assiste à une remise à jour des savoirs. Les scientifiques sortent petit à petit d’une vision anthropocentriste pour descendre dans la hiérarchie des vivants », ajoute Eric Baratay, historien des relations animaux-hommes (5).

Et de continuer:

« Il faudrait instaurer une présomption de sensibilité pour toutes les espèces vivantes »

À lire ici.

Un jour je vous raconterais…

  • Comment j’ai été forcé de regarder cette réalité en face. Puis la gène rencontré à chaque fois que l’on se « singularise », que l’on ne rentre pas dans le moule. Les justifications que l’on doit fournir, les arguments entendus, toujours les mêmes…
  • Comment je pense que tout extrémisme est un acte extrême et donc à la conscience limitée. Que certains « vegan missionnaires » sont aussi pénibles que la pluie et pénibles qu’un jour sans pain. Que d’autres, bâfreurs de viandes en gros, en arrivent à un ridicule fini et me feraient presque rire si je progressais encore un peu.

Non, je ne suis pas un extrémiste. Enfin pas toujours. Côté alimentation, la « viande » a de plus en plus de mal à « passer ». Parfois mon corps la réclame. J’essaye alors, comme certains peuples, obligés de tuer pour se nourrir, d’avoir la conscience la plus claire possible sur ce que je fais et à qui je dois ces instants de plaisir. Bien sûr qu’en situation de survie, si je n’avais le choix… bien sûr; mais je pense que je n’oublierais plus de dire Merci. Enfin, le plus souvent possible.
MERCI, ce simple mot change tout. Il ouvre la conscience et permet de mieux respecter le vivant. Il ouvre au choix. Non, je ne suis pas formaté parce que c’est la mode. J’ai le choix. Je ne tombe pas dans une dualité ou plutôt un état binaire. J’ai le choix. Le choix de refuser ce que l’on veut m’imposer. Le choix d’accepter ou plutôt de recevoir le sacrifice. Merci !

Rien de plus à dire, sauf qu’au cynisme, aux rires de certains qui pensent déplacés que l’on s’occupe de la souffrance du homard avant qu’il ne termine plus à therme que mi-dort, je préfère cette conclusion :

« Toutefois, en l’absence de ces informations, il faut les traiter avec le respect que tout être vivant en général mérite »

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JM Planche
Au fil de l’eau …

« L’intelligence c’est dépassé, la pensée bientôt à la mode et souvent trop formatée. Essayons l’intuition »