La sagesse de l'Europe

Spiritualité, sociétés secrètes, magie et voyage astral

Hugo C.
Auto Thérapeute
17 min readMay 8, 2020

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Qu'en est-il de la magie rituelle ? Des forces occultes répondent-elles aux sollicitations de certains hommes qui ont acquis une maîtrise de la magie ? Des sorcières peuvent-elles voler, ou nuire à quelqu'un à distance, ou provoquer l'amour ? Certains groupes ont repris aujourd'hui à leur compte d'anciennes pratiques européennes concernant la magie. Les rose-croix, qui comptent des adeptes en Amériques comme en Europe, les « druides », en France et en Grande-Bretagne, sont deux sectes, entre autres, qui prétendent atteindre au savoir lunaire. Que penser de cette idée lancée par les occultistes anglais qu'il existe des lignes de forces subtiles à la surface de la terre ? Peut-on relier cela à la théorie du psychanalyste Wilhelm Reich concernant l'« orgone energy » ?

Le très vieux et très imposant édifice de Stonehenge en Angleterre. Les énormes blocs de pierre disposés en deux cercles brisés s'élèvent comme un défi sur la plaine plate et nue de Salisbury. Les savants n'ont pu jusqu'à présent répondre à ces questions : comment, quand et pourquoi ce monument a-t-il été élevé ? Les druides actuels prétendent qu'il fut construit par leurs ancêtres qui en avaient fait le lieu d'importantes cérémonies.

Magie rituelle dans le monde actuel

Dans un appartement de San Francisco, une pièce tandue d'épais rideaux, éclairée seulement par des bougies. Sur le plancher, d'étranges symboles sont disposés en cercle, au centre duquel se tiennent un jeune homme et une jeune femme. Tous deux portent des robes noires, des chasubles rouges sans manches et de longs colliers de lamens ronds, sortes de médailles où sont peintes des étoiles à cinq branches sur fond vert. Une étoile semblable a été dessinée dans le cercle et à chacune de ses cinq pointes brille un encensoir rempli de charbons ardents. Il règne une prenante odeur d'encens, cette mixture d'herbes et de gommes traditionnellement conscacrée à Arès, le dieu grec de la Guerre. Dans le cercle, le jeune couple s'efforce d'invoquer ce dieu ou de se remplir des qualités spirituelles de courage, de force et de volonté que symbolise Arès pour les mystiques du Vieux Monde. Les vêtements étranges, les signes dessinés sur le plancher, l'encens sont là pour favoriser leur concentration mentale spirituelle. Ce sont les moyens utilisés par ceux qui étudient et pratiquent les rites magiques — un important aspect de la vieille sagesse presque oubliée de l'Europe.

Pour un non-initié, les deux Américains — l'un jeune, l'autre moins — qui pratiquent là des rites magiques peuvent sembler figurer les personnages les plus extravagants de l'occultisme en train de renaître. Mais les personnes qui se livrent aujourd'hui à ces pratiques voient tout autrement. Ils se considèrent comme des chercheurs, des scientifiques de l'invisible. Leurs pièces tendues de rideaux sont leurs laboratoires. Les baguettes et les sabres de cérémonie qu'ils utilisent sont des instruments scientifiques. Les cercles à l'intérieur desquels ils se tiennent sont des enceintes de protection jouant le rôle des vêtements au plomb portés par les physiciens qui manipulent de dangereuses substances radioactives. Car les magiciens croient que les énergies spirituelles qu'ils mettent en oeuvre peuvent se révéler aussi mortelles que le plutonium ou l'uranium si elles sont maniées sans prendre de précautions.

Les rites magiques européens ont été définis par l'un de leurs praticiens les plus en vue comme « l'art et la science d'opérer des changements dans la conscience conformes à ce que l'on veut ». Enseignements et techniques de cette magie ne visent pas seulement à permettre à quelqu'un d'accéder à la conscience lunaire, mais aussi à l'aider à surmonter lacunes spirituelles ou fragilité émotionnelle. Si par exemple un pratiquant de ces rites éprouve des difficultés à entrer en relation sentimentale avec une personne du sexe opposé, il ou elle doit « invoquer Vénus ». Ce qui veut dire participer à une cérémonie destinée à remplir sa personnalité du principe cosmique de l'amour.

La destruction apparente de la magie

Cette magie a une longue histoire. Elle a évolué à partir de la théurgie, méthode des philosophes païens de la Grèce et de la Rome antiques pour entrer en contact avec les forces spirituelles. La théurgie fut plus tard pratiquée par certains des plus célèbres maîtres européens du Moyen Age et de la Renaissance. Mais cette magie fut peu à peu considérée comme antichrétienne et les magiciens européens durent pratiquer leur art sous la constante menace de la potence ou du bûcher. La magie devint donc souterraine. Les activités des maîtres magiciens furent entourées d'un tel secret que les rites magiques faillirent disparaître. Seules les portes bien gardées de sociétés secrètes ont permis la transmission de leurs théories et de leurs méthodes, souvent transcrites en langage codé, le langage alchimiste autrement appelé le langage des oiseaux.

la magie / l'âme agit ;
la maladie / le mal a dit.

Auhourd'hui, toutefois, beaucoup de ces rites — mais pas tous — semblent bénéficier d'une attitude plus tolérante. Il est désormais possible à quiconque le désire de s'initier à la magie rituelle et d'enrichir son esprit des apports de ses techniques.

La principale technique de la magie moderne est fondée sur des symboles importants pour l'esprit lunaire (le niveau le plus profond de l'inconscient). L'esprit lunaire pense par symboles et non avec des mots. Mais ces symboles ne sont pas choisis au hasard. Les magiciens estiment qu'il y a un lien étroit entre une idée donnée, ou un aspect de l'existence, et le symbole qui l'exprime. En communiquant avec la conscience lunaire au moyen de symboles bien choisis, l'esprit solaire peut dire clairement ses besoins — spirituels ou matériels — et permettre ainsi à l'esprit lunaire d'y répondre. Car ce dernier contient d'inépuisables richesses qui, convenablement exploitées, peuvent transformer l'existence d'une personne.

Nous pouvons comprendre ce processus en regardant, par exemple, ce qui se passe pour quelqu'un qui veut « invoquer Vénus » pour surmonter des difficultés sentimentales. S'il s'agit d'un homme, il doit d'abord dessiner une étoile à sept branches avec de la craie ou de la peinture verte : sept est le nombre de Vénus et le vert est sa couleur. Autour de l'étoile il trace deux cercles de protection, en vert aussi, puis divers symboles et noms de Vénus entre les deux cercles. A chaque pointe du l'étoile, il place un encensoir où brûlera l'encens de Vénus — rose, benjoin, et santal rouge. Au centre des cercles est placé un autel à sept faces — ou surmonté d'un élément à sept côtés — sur lequel sont allumés sept lampes ou chandeliers. L'arme magique de Vénus — l'objet qui symbolise le mieux le culte qui lui est consacré — est une lampe. Aussi le magicien en prend-il une pour décrire en l'air, autour de lui, une étoile à sept branches.

S'étant ainsi entouré des symboles qui expriment pour l'esprit lunaire « la puissance cosmique de l'amour », le magicien doit, comme disent les textes magiques anciens, « s'enflammer de prières ». Ce qui veut dire qu'il doit adresser à Vénus une oraison passionnée qu'il a lui-même composée ou qu'il tire d'un grimoire, l'un des vieux livres de magie du Moyen Age.

Si cette prière est assez intense, elle se combinera avec les symboles rituels pour établir un canal de liaison entre l'esprit solaire et l'esprit lunaire. Les qualités d'amour qui faisaient défaut à celui-là peuvent mainteneant surgir de celui-ci, pour balayer les difficultés émotionnelles qui troublaient la personnalité du magicien.

Sorcières, drogues et corps astral

Le peintre Austin Osman Spare au travail. Il aimait peindre les esprits familiers qui hantaient constamment son esprit. Ses études sur la sorcellerie le conduisirent à conclure que les actions prêtées aux sorciers du Moyen Age étaient des aventures vécues par leur corps astral, leur esprit, et non par leur corps charnel.

La magie rituelle n'est qu'un aspect de la vieille sagesse européenne, et des recherches contemporaines ont mis en lumière beaucoup de choses oubliées de ce qui fut pratiqué en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et dans les autres pays de Vieux Monde. La sorcellerie européenne, par exemple, a été réétudiée aussi bien par des psychologues que par des occultistes.

Les psychologues ont été particulièrement intéressés par les actes stupéfiants attribués à des personnes accusées de sorcellerie. Ces soi-disant sorcières avouaient par exemple avoir évolué dans l'air, à cheval sur un balai ou sur le dos d'un bouc, avoir pris part à des repas de cannibales présidés par la diable, avoir tué ou rendu malades leurs ennemis par des invocations. La plupart des psychologues ont conclu que ces aveux étaient soit totalement faux et obtenus sous la torture, soit pures illusions dues à des troubles mentaux ou à l'usage de drogues ou d'onguents psychotropiques.

S'ils admettent que cette opinion des psychologues pourrait être juste, les occultistes modernes vont toutefois plus loin. Des maîtres en occultisme tels que Dion Fortune et le magicien peintre Austin Spare ont étudié en profondeur la sorcellerie. Ils pensent que les faits extraordinaires que l'on dit s'être produits au cours des réunions traditionnelles des sorcières (sabbats) étaient authentiques mais de nature astrale. En d'autres termes, ce qui arrivait aux gens qui participaient aux orgies des sabbats ne concernait pas leur corps physique mais leur esprit. Les sorcières accédaient à la conscience lunaire par un moyen ou par autre. C'est à ce niveau qu'elles « copulaient avec le diable » et participaient aux autres troubles délicieux de la sorcellerie, comme elles l'avouaient par la suite — souvent sous la torture.

Dans ce cas, pourquoi les sorcières n'avaient-elles l'expérience que du côté sinistre de la conscience lunaire ? Pourquoi en restaient-elles presque toujours aux zones sombres de l'inconscient ? Pourquoi n'accédaient-elles pas à la brillante lumière spirituelle que connaissent les alchimistes chinois, les yogis indiens, ou même ceux qui aujourd'hui utilisent la technique du symbole pour explorer l'esprit lunaire ?

Dion Fortune et Austin Spare répondent à cela que la vie des Européens était, au Moyen Age, totalement dépourvue de joie. Qu'en dépit des légendes sur « l'heureuse Angleterre » et des tableaux où l'on voit danser des jeunes gens et des jeunes filles ornées de fleurs, l'homme médiéval ordinaire, paysan ou citadin, avait une existence brève, dure et bestiale. Il était pressuré par le roi et par l'Eglise, soumis à des lois écrasantes, voué à la faim, aux privations et à la maladie. Aussi n'est-il pas surprenant que lorsque des hommes ou des femmes de cette époque ont accédé à la conscience lunaire — par la magie ou par d'autres moyens — ils n'en aient touché que les parties obscures.

Cette explication de l'aspect sinistre de la socellerie médiévale semble confirmée par les tendances modernes. On assiste depuis quelque temps à la renaissance de diverses formes de sorcellerie ; des groupes existent, dans les grandes villes d'Europe et des Etats-Unis, qui s'y livrent régulièrement. Mais la sorcellerie actuelle a à peu près abandonné les aspects les plus répugnants du passé, et semble être devenue un culte de caractère plaisant. Les sorcières modernes célèbrent une déesse mère, et elles s'efforcent d'atteindre à la conscience lunaire par les techniques de la magie rituelle.

Les secrets des rose-croix

De toutes les sectes qui prétendent être les dépositaires de la sagesse européennes, la plus intéressante est probablement celle des mystérieux rose-croix. Bien que l'on sache peu de choses précises sur cette confrérie secrète et énigmatique, ses membres ont le plus souvent témoingné, au cours des trois derniers siècles, d'un désir sincère de rendre le monde meilleur.

L'existence des rose-croix a été mentionné pour la première fois au XVIIe siècle dans trois libelles qui parurent en Allemagne entre 1614 et 1616. Le premier, Fama Fraternatis, expliquait l'origine de l'ordre et assurait que tout lecteur qui le rejoindrait participerait à une réforme majeure de l'humanité. Le Fama racontait la vie et la mort de Chrisitan Rosenkreuz (duquel dérive le nom de « rose-croix ») qui avait fondé l'ordre. Il n'est pas certain que Rosenkreuz ait réellement existé, mais selon le Fama, il serait né en 1378 dans une famille noble. Encore adolescent, il partit en pèlerinage vers le monde arabe, où il resta pour ses études, d'abord à Damas, puis à Damcar où il suivit l'enseignement d'hommes sages. (Le libelle situait Damcar en Arabie mais il s'agit sans doute d'une cité mythique.) « Les hommes sages le reçurent non comme un étranger mais comme quelqu'un qu'ils attendaient depuis longtemps », dit le Fama.

Après un long périple d'études, Rosenkreuz rentra au pays natal. Là, avec sept moines du monastère dans lequel il avait passé une partie de son enfance, il fonda la fraternité de la Rose-Croix. Les huit fondateurs se jurèrent de soigner gratuitement les malades et de transmettre leurs connaissances secrètes en même temps que leur place dans la confrérie avant de mourir. Ils jurèrent en outre de tenir celle-ci secrète pendant cent ans. Selon les libelles, Rosenkreuz mourut en 1484. Mais sa confrérie continua, transmettant son savoir lunaire à de rares initiés. La publication des écrits faisant connaître l'existence de l'ordre de la Rose-Croix marquait la fin de la période du secret.

La parution de ces brochures fut à l'origine de nombreux livres dont les uns approuvaient et d'autres condamnaient les buts de la confrérie. Certains dénoncèrent celle-ci comme antichrétienne, d'autres estimaient ses idéaux conformes aux traditions de la sagesse européenne. Les plus importants de ces livres furent ceux attribués à des membres de l'ordre. Ils prétendaient transmettre le savoir lunaire de la fraternité, mais ils étaient, et restent encore, difficiles à comprendre. Ils étaient écrits dans le langage symbolique des alchimistes, qui emploient des noms de créatures réelles et mythiques — corbeaux, phénix, lions verts ou rouges, etc — pour représenter des concepts spirituels.

Il y eut néanmoins des gens pour étudier ces ouvrages et affirmer qu'ils en avaient tiré leur sagesse. Au cours du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle se créèrent de petits groupes qui, appliquant les principes des rose-croix, cherchaient à s'évader du monde matériel pour vivre dans le monde de l'esprit. Certains affirmaient avoir des liens directs avec la fraternité originelle. La plupart de ces petites sociétés disparurent au cours du XIXe siècle, mais une ou deux survécurent qui furent à l'origine d'une renaissance du mouvement à partir de 1885. Aujourd'hui, des miliers d'Européens et d'Américains s'intéressent à cette forme de sagesse.

Cette renaissance s'est notamment manitestée par la fondation, en 1888, de l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, par trois occultistes de renom : un aristocrate français, le marquis Stanislas de Guaita; un romancier et peintre, Joseph Péladan, et un jeune et brillant étudiant en médecine qui se faisait appeler Papus.

Moins de deux ans plus tard, le groupe se divisa, à la suite de dissenssions entre le flamboyant Péladan et ses deux collègues. Les deux sectes qui en résultèrent enseignaient toutefois la même chose : que le matérialisme de la société industrielle avait privé l'homme occidental de ses racines psychiques et que, par suite, toute la culture occidentale était spirituellement malade. Le remède consistait à rétablir la liaison entre le monde magique de l'intuition lunaire et le monde physique du savoir solaire. L'occultiste était en mesure de rétablir cette communication en lui par les rites magiques et d'autres techniques traditionnelles, mais tout un chacun pouvait en faire autant grâce à l'art. Il était du devoir de l'artiste — peintre ou poète — d'entrer dans l'uninvers de la magie, du symbole et de l'intuition, et de transmettre à tous les connaissances lunaires qu'il découvrait au moyen de son art.

Péladan, surtout avait le sentiment d'une mission artistique. Avec son chapeau à larges bords enfoncé sur son épaisse tignasse, sa longue barbe et un manteau flottant sur ses épaules, il allait clamant la fonction divine de l'art. De nombreux artistes se rangèrent sous sa bannière et il organisa des expositions de peintures et de sculpture rosicruciennes. Le style de ces oeuvres était en totale opposition avec les créations de l'art populaire réaliste de l'époque et il n'obtint pas la faveur du public. C'est bien plus tard que des artistes comme Rouault, Gustave Moreau et le comte de Larmandie, qui avaient participé aux expositions de Pélandan, commencèrent à être appréciés à leur juste valeur.

Moins connus que les rose-croix français mais plus influents furent les RR et AC — initiales des motes latins pour « Red Rose and the Cross of Gold » (Rose Rouge et Croix d'Or). Cette société fondée en Angleterre en 1890 s'étendit rapidement aux Etats-Unis.

Les RR et AC enseignaient les divers aspects de l'ancienne sagesse européenne, des méthodes de prédiction de l'avenir aux rites magiques et aux techniques spirituelles pour soigner les malades ou pour entrer en contact avec les anges. A la différence de leurs homologues français, ces rosicruciens anglo-saxons évitaient la publicité. Aussi bien les noms des membres de leur ordre que la nature de leurs activités étaient tenus secrets.

Mais depuis quelques décénnies le voile se lève. Des membres de la société tels que l'écrivain Arthur Machen — auteur de romans à grand tirage sur des sujets supranaturels — , le poète W.B. Yeats — en qui certains critiques voient le plus grand poète du XXe siècle — ou l'occultiste Aleister Crowley — qui fut expulsé pour immoralité — sont sortis du silence. Les enseignements donnés chez les RR et AC on fait l'objet de livres. On les trouve dans les librairies spécialisées. Et tous les manuscrits servant à cet enseignement ont enfin été publiés dans Golden Dawn, du Dr Israel Regardie, et dans Astral Projection Magic and Alchemy, de Mac Gregor Mathers. Les jeunes à la recherche d'un moyen d'atteindre le monde de l'esprit étudient depuis ces livres.

D'autres groupes européens et américains, plus ou moins importants, s'intéressent à l'interprétation de la philosophie rosicrucienne proposée par les maîtres en occultisme Annie Besant et Rudolf Steiner. Il existe aussi des confréries qui prétendent remonter à la fraternité initiale des rose-croix du XVe siècle, voire plus loin. Parmi elles, l'AMORC (Ancient and Mystic Order Rosae Crucis) dont le siège est en Californie, et dont la publicité fracassante est familière aux lecteurs de la presse populaire américaine. Les membres de l'AMORC prétendent que leur ordre remonte à l'Egypte ancienne et que Christian Rosenkreuz avait fait revivre cette fraternité au XVe siècle mais ne l'avait pas créée.

Les mystérieux rites des druides

En France et en Grande-Bretagne, deux autres sectes, formées de soi-disant druides, s'attachent à prouver leurs liens directs avec une antiques tradition. Il s'agit de deux groupes rivaux qui disent continuer les pratiques des anciens druides, ces prêtres-magiciens de la civilisation celtique préromaine. En fait, ces deux sociétés n'existent que depuis deux cents ans, mais elles ont déployé des efforts systématiques pour faire revivre les traditions mystiques des Celtes. Leurs célébrations, qui ont lieu chaque été au site préhistorique de Stonehenge, attirent beaucoup de Britanniques et nombreux sont les participants qui disent y trouver un rafraîchissement spirituel et tirer des rites druidiques un bénéfice psychologique.

Autre objet de la fascination constante pour les Britanniques à la recherche des leçons perdues : le Glastonbury Zodiac. Il s'agit d'une carte ancienne qui l'on a dit avoir été établie pour représenter l'Angleterre occidentale à partir de routes et d'ouvrages de défense antiques. Cela fait partie des curieux leys — lignes de forces subtiles et mystérieuses — qui couvriraient tout le territoire européen.

L'existence de ces leys a été affirmée dans les années 1920 par un passioné de l'Antiquité, Alfred Watkins . Bien que les archéologues professionnels se soient montrés sceptiques, Watkins a soutenu avec force qu'il existait de mystérieux alignements concernant des bornages très anciens de la campagne anglaise. Il avait constaté que des pierres et de camps préhistoiriques étaient disposés en ligne droite sur des dizaines et parfois des centaines de kilomètres, de même que des vieilles églises étaient souvent construites sur le site d'anciens temples. La nature et le nombre de ces alignements semblaient défier les lois du hasard, et Watkins en concluait que tout cela avait un sens. Il avançait l'idée qu'il pourrait s'agir de vieilles routes commerciales. Mais il ne semble pas qu'il ait pensé à une signification occulte particulière.

Plus récemment, des Anglais, notamment John Michell, se livrant à des recherches sur l'antique sagesse, sont parvenus à la conclusion que, si certains alignements peuvent correspondre à des pistes de l'âge de pierre, leur signification est avant tout magique… Des prêtres des temps anciens, qui avaient connu l'univers intuitif du savoir lunaire, auraient prétendu avoir découvert les lignes suivant lesquelles passaient des énergies inconnues et ils les avaient matérialisées en les jalonnant d'édifices divers. Ces constructions répondaient à une double finalité. D'une part elles donnaient une image précise du réseau des leys, ce qui permettait d'éviter que les obstacles s'opposent au flux des forces naturelles. D'autre part, elles rendaient possible l'utilisation de ces énergies — pour recharger le potentiel spirituel des humains comme on recharge une batterie d'automobile.

Quelle était — quelle est — la nature de ces énergies qui passent le long des leys ? John Michell voit la réponse à cette question dans la théorie de Wilhelm Reich, savant non orthodoxe, d'origine austro-hongroise, qui chassé de l'Allemagne hitlérienne, s'établit aux Etats-Unis dans les années 1930. Ex-disciple de Freud, il avait rompu avec son maître en développant une nouvelle théorie originale. Reich prétendait avoir découvert ce qu'il nommait l'orgone energy. C'était, selon lui, la substance de base de l'univers, dont dérivaient toutes les autres formes d'énergie et la matière elle-même. Et il pensait que cette orgone energy pourrait tout permettre à l'homme le jour où il saurait l'utiliser. Elle pourrait écarter les orages en dispersant les nuages, changer le climat des déserts, propulser avions et fusées, etc. Reich était certain que les soucoupes volantes existaient et qu'elles évoulaient grâce à cette énergie.

Pour capter cette énergie dans l'atmosphère, Reich conçut un accumulateur spécial, une grande boîte consistuée d'éléments organiques et inorganiques alternés — métal et bois par exemple. Conçu pour soigner aussi bien des troubles physiques que psychiques, cet accumulateur avait à peu près la taille et la forme d'un hall d'entrée. Un malade pouvait y rester assis pendant des heures pour s'imprégner de ladite énergie. En 1970, l'administration américaine (FDA — Food and Drug Admin.) décréta qu'il s'agissait d'une escroquerie et elle en interdit la vente.

Mais selon John Michell et d'autres chercheurs, l'énergie découverte par Reich existe bel et bien. Il s'agit d'ailleurs moins d'une nouveauté que d'une redécouverte de la fameuse énergie courant le long des leys. De nombreux abris préhistoriques trouvés le long de ceux-ci étaient en effet construits en couches alternées de matériaux organiques et inorganiques comme les accumulateurs de Reich. Ces accumulateurs primitifs servaient à de nombreux usages : soigner des malades, initier au monde du savoir lunaire, et même voler dans les airs. Les initiés de ce temps connaissaient l'art de charger d'énormes blocs de pierre de l'orgone energy pour les faire s'élever et voler dans l'air le long des leys.

La plupart d'entre nous considérerait de telles idées comme folles. Mais notons que le Pentagone aux USA vient de déclassifier des vidéos de phénomènes aériens non-identifiés. Ces phénomènes ne sont pas nouveaux. Des milliers de temoignages ont été recueillis depuis des décennies de part le monde, en provenance d’agences de renseignements, de militaires et de départements de défense nationale. Les USA ne sont que les petits derniers à reconnaitre cela publiquement.

Beaucoup de vieilles légendes britanniques, entre autres cultures antiques ou préhistoriques, font état d'objets volants. L'une des plus connues conte l'histoire d'un druide nommé Bladud qui vivait à Bath, ville renommée pour ses sources thermales. Selon les chroniqueurs du Moyen Age, Bladud était un philosophe magicien qui avait été initié à tous les mystères des anciennes religions de la Grèce et de la Grande-Bretagne. Il fonda un collège druidique et éleva un temple à Minerve, qu'il éclaira avec une lampe qui brûlait perpétuellement. Enfin il construisit une machine volante. Celle-ci volait très bien, mais elle s'écrasa in jour au sommet de la colline — celle où s'élève maintenant la cathédrale Saint-Paul, à Londres — , causant la mort de Bladud.

Les occultistes qui voient dans les leys des canaux de l'orgone energy disent que Bladud était alors en train de voler sur un bloc de pierre le long d'un de ces leys. Pour une raison inconnue, une rupture se serait produite dans le flux d'énergie et aurait causé la chute mortelle de Bladud. Ils font observer que la colline où il s'écrasa se trouve être le point culminant d'un ley.

Peut-on croire que les mystiques de l'antique Albion avaient la maîtrise de techniques qu'ignorent encore nos savants et nos ingénieurs ? Nous n'en saurons jamais rien. Mais la compréhension du monde de l'esprit ne fut pas l'apanage exclusif de l'Egypte ou de l'Asie. L'Europe aussi a eu ses rites secrets.

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Hugo C.
Auto Thérapeute

Quelle triste époque où il est plus facile de briser un atome qu’un préjugé ou une croyance. ― A. Einstein