Comment l’hypnose agit-elle sur les douleurs ?

Hugo C.
Auto Thérapeute
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2 min readAug 13, 2018

“L’hypnose induit un modification de l’activité cérébrale et de la connectivité entre différentes régions du cerveau”, détaille le Pr Marie-Elisabeth Faymonville, qui dirige le centre de la douleur du CHU de Liège. “Le réseau de la douleur s’active différemment. Les études montrent que le cortex cingalaise antérieur, un chef d’orchestre de la douleur, est beaucoup plus actif sous hypnose. On observe aussi des changement au niveau du cortex préfrontal, qui est impliqué dans le réseau douleur-émotion.”

Le neuropsychologue Pierre Rainville, de l’université de Montréal, a eu l’idée en 1997 d’utiliser l’hypnose pour étudier le mécanisme de perception de la douleur. Pour l’expérience, il a demandé à ses cobayes de plonger leur main gauche dans une eau à 47 °C (douloureux mais supportable) et a enregistré par l’imagerie l’activité de leur cerveau. Il place ses sujets sous hypnose et leur suggère que la douleur augmente, alors que l’eau en réalité à la même température. Il observe alors un accroissement d’activité du cortex cingulaire antérieur et en déduit que cette région du cerveau encode le ressenti émotionnel. Avec Pierre Maquet et Steven Laureys, Marie-Elisabeth Faymonville renouvelle l’expérience en posant cette fois-ci la main des volontaires sur une plaque électrique chauffée à 48 °C pendant quinze secondes. L’expérience est effectuée trois fois: au repos les yeux fermés, en détournant l’attention du cobaye, en lui faisant revisiter sous hypnose un souvenir agréable.

Les 11 sujets déclarent que leur sensation et leur inconfort diminuent lorsqu’on détourne leur attention, mais beaucoup plus sous hypnose (50% au lieu de 20%).

L’hypnose permettrait de court-circuiter le ressenti douloureux.

Chez des sujets très réceptifs, on a même montré que la simple suggestion hypnotique peut activer les circuits neuronaux correspondant à une douleur physique, alors même que le sujet n’est exposé à aucun stimulus douloureux! “Par la relation hypnotique, on agit sur la douleur elle-même et sur son ressenti émotionnel, ajoute Isabelle Célestin-Lhopiteau.

Plus on est stressé, plus on a mal.

Donc, dès qu’on module l’émotion d’un patient, on réduit sa perception de la douleur.”

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Hugo C.
Auto Thérapeute

Quelle triste époque où il est plus facile de briser un atome qu’un préjugé ou une croyance. ― A. Einstein