Le syndrome du poisson rouge

Alain Bezançon
Aventuriers de l'être
2 min readNov 7, 2022

Au confinement physique succède le confinement mental. Tels des poissons rouges tournant en rond dans un bocal, nous vivons dans l’espace étriqué de nos pensées saturées de peur et de colère.

Nous avons perdu nos repères et nos valeurs. Le grand vide des incertitudes nous donne le vertige et nous paralyse. Les chambres d’écho des réseaux sociaux sont les miroirs complaisants de notre vision atrophiée du monde. La consommation massive de fragments d’informations sature nos esprits anesthésiés. La satisfaction de nos petits désirs par de petits plaisirs est devenue l’horizon nombriliste de notre ego roi. La routine de nos vies monotones et sans joie nous offre la tiédeur rassurante de l’aliénation.

Nous sommes en train de mourir de cette lente asphyxie qui condamne le poisson rouge négligé à s’étouffer avec ses propres déjections.

Le “No Future” de la rébellion punk des années 80 est une ode à la joie comparativement au “No Present” actuel des nihilistes morbides qui s’acharnent à “annuler” jusqu’à leur propre existence.

Nous n’avons pas besoin de plus de “progrès” pour contrôler chaque risque réel ou artificiel dans une société cocon-prison qui nous transforme en hypocondriaques agoraphobes ayant peur de leurs peurs.

Nous avons besoin d’abandonner nos crispations stériles et nos attachements futiles pour retrouver le souffle libérateur qui donnera à nos vies l’amplitude cosmique qui est sa véritable nature.

L’utopie est la semence de nouveaux possibles. Il nous faut rêver le monde de nos enfants afin d’en construire les fondations ici et maintenant.

Il nous faut devenir les bâtisseurs intègres et courageux capables d’inspirer et de rassembler les forces nécessaires à la création d’un nouveau projet au service du bien commun.

Libres et souverains, nous devons affronter tous les défis avec le dévouement désintéressé de ceux qui donnent sans attentes.

Nous devons ouvrir nos consciences et nos cœurs à cette expansion infinie de l’être qui transcende les limites de notre incarnation.

Dignes récipiendaires de ce cadeau inestimable qu’est la vie, nous devons faire de notre bref passage sur Terre l’aventure spirituelle qui nous conduira aux frontières du Réel.

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