BACKSTAGE #001 : Andrés Díaz-Bedolla, un Nouveau Mode d’Éducation

Après Five Tips Tuesday, Shanghai Rendezvous, et Freelance Friday Presents, NextStep vous propose une série d’interviews d’un nouveau genre : NextStep BackStage.

Ces nouvelles sessions vous dévoilent un partage unique d’expérience, de combats, de succès d’entrepreneurs, de créateurs, de start-ups, et d’individus déterminés issus des quatre coins de la planète.

Dans notre premier volet, nous interviewons Andrés Díaz-Bedolla de Beacon, une entreprise à l’origine de programmes éducatifs de qualité à destination des étudiants étrangers résidant en Chine.

Depuis son lancement en 2012, Beacon a bousculé les codes du système éducatif traditionnel par ses prestations de services pragmatiques. Elle propose des programmes de formation interactifs, des échanges internationaux, des bourses internationales, des cours de langues, des voyages et services d’hébergement.

Pour en apprendre plus sur Beacon et ses modestes origines, nous nous sommes entretenus avec Andrés, cofondateur et PDG de la société de 2 manieres, avec d’abord cet interview qui revient aux bases, mais aussi un entretien sous la forme de podcast sur

Pouvez-vous nous en dire plus sur vous? Comment êtes-vous arrivé à Shanghai?

Je m’appelle Andrés Díaz-Bedolla, je suis né et j’ai été élevé à Mexico. Je suis, depuis tout récemment, marié à une talentueuse et splendide polyglotte qui continue de m’inspirer au quotidien dans ma quête d’apprentissage de nouvelles langues.

À l’âge de 6 ans, je réussis à convaincre mes parents de m’envoyer à Boston pour un an pour effectuer un stage linguistique. J’ai ensuite suivis des cours intensifs de français à Vichy. Plus tard, cela me permettrait de réaliser une grande partie de mon parcours universitaire à Lyon 3.

Après l’obtention de mon diplôme, je travaille pour le gouvernement mexicain dans l’attraction des investissements directs étrangers. C’est sur l’initiative de mon supérieur que je postule pour l’obtention d’une bourse d’étude en Économie en Chine.

Ce n’est que trois semaines plus tard, en tête de file des inscriptions à l’Université de Fudan, que je réalise que le parcours allait être intégralement dispensé en Mandarin. Je n’en parlais pas un mot à l’époque. C’est de là que découle ma décision de consacrer un an à l’apprentissage intensif du Chinois avant de me réinscrire au programme. Je n’ai pas quitté Shanghai depuis lors.

Pouvez-vous nous parlez plus de BEACON? À quels problèmes apporte t-elle des solutions?

Beacon est une entreprise, que mon partenaire, Sergio Masse, et moi-même avons montée en 2012. Depuis lors, nous créons et faisons la promotion de programmes éducatifs interactifs à destination des étudiants étrangers en Chine.

Le marché mondial du travail est de plus en plus complexe. Les connaissances sans les stratégies concrètes d’application sont complètement obsolètes.

Beacon offre aux étudiants et jeunes diplômes l’opportunité d’apprendre sur le terrain. Sous la supervision de professeurs, de mentors, de facilitateurs et de leurs propres pairs, ils se frottent à la réalité du monde, connaissent échecs et succès.

Pendant mon séjour à Fudan, j’ai partagé le banc avec des étudiants talentueux qui trouvaient difficile de rester confinés dans les salles de classe. Après plusieurs échanges, j’apprends qu’ils retirent plus d’enseignement de leurs expériences passées dans la communauté locale.

Les salles de classes sont faites pour les échanges de concepts et l’apprentissage de nouvelles stratégies, mais vivre la culture permet aux étudiants d’avoir une compréhension plus profonde de ce qui est réellement en jeux.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le célèbre programme « LEAP »?

Le Programme Accéléré pour Entrepreneurs Avancés (tiré de l’anglais Leading Entrepreneurs Acceleration Program) est un programme interactif innovant qui permet aux étudiants et jeunes diplômés de matérialiser leurs bonnes idées en projets d’entreprise réussis.

Pendant six semaines, les candidats bénéficient du mentorat d’entrepreneurs expérimentés et leaders de différents secteurs. La mission des mentors est de partager leurs connaissances et animer des ateliers où les étudiants mettent en application ce qu’ils ont appris. On les conseille sur les moyens de tirer profit de ces leçons, d’en faire des idées entrepreneuriales réussies, tout en travaillant sur leurs compétences personnelles.

Depuis 2014, nous avons participé à la création de 22 start-ups, toujours en activité, dont les ventes cumulées ont dépassé les 2 Millions de Dollars Américains.

Avec autant d’offres d’Executive MBA, de programmes, qu’est-ce qui vous en différencie?

Je pense que nos formations complètent ce qui existe déjà.

La vraie valeur de LEAP, c’est qu’elle permet aux étudiants de travailler en temps réel sur de vrais scénarios, qui sont au plus proche de la réalité des entrepreneurs. Les candidats d’Executive MBA qui disposent de ressources quasi illimitées apprennent de grandes entreprises tandis que LEAP se focalise sur l’élaboration de projet à partir de zéro. Ce qui paraît bien plus pertinent.

Nous avons réalisé que les entrepreneurs ayant réussis sont particulièrement enthousiastes à l’idée de partager les secrets de leur réussite avec de jeunes gens déterminés. Les étudiants sont plus inspirés par des figures qui contribuent à changer le monde. Nous rendons seulement leurs rencontres possibles et nous offrons cette opportunité de créer de la valeur ensemble. Tout cela, de manière moins onéreuse et plus rapide. Ce qui peut jouer à notre avantage.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir entrepreneur? Quel est le facteur qui ne vous fera pas retourner en arrière sur cette décision?

Je n’ai jamais réellement choisis d’être entrepreneur. C’est quand je le suis devenu que j’ai choisis de ne pas retourner à la vie d’employé.

La raison qui explique mon choix c’est la peur. J’ai toujours crains de ne pas pouvoir utiliser tout mon potentiel. Dans le monde des entreprises, je devais me limiter au statut d’employé en société et aux batailles d’autorité.

J’ai beaucoup d’idées et je ressens ce besoin de toutes les essayer. Certes, beaucoup d’entres elles ont conduit à des échecs mais certaines autres ont réussis. Ce qui compte, c’est que j’ai essayé. J’aime pouvoir expérimenter toutes ces idées d’affaires qui me viennent en tête.

Pensez-vous que vous auriez pu atteindre le même résultat dans un autres pays? Par exemple, dans votre ville d’origine?

Si je n’étais jamais venu en Chine, je ne sais pas si j’aurai créé Beacon. Au Mexique, la pression de la réussite m’aurait probablement poussé à me retrancher sur le chemin de l’emploi en entreprise.

Je serais peut-être devenu entrepreneur à un moment donné, mais cela aurait pris beaucoup plus de temps

La Chine m’a permis de disposer de tout ce dont j’avais besoin pour fonder Beacon. J’ai saisis l’opportunité de faire des petits boulots très rentables, de « figurant étranger dans les bureaux », « second rôle pour des films », « serveur/barman », pour payer mon loyer. J’ai pleinement profité de ma vingtaine pour créer mon entreprise avec un faible apport en investissements et dépendant seulement des profits de l’activité pour la développer.

Quelles difficultés affrontez-vous en tant qu’entrepreneur?

J’ai eu beaucoup de chances d’avoir un partenaire qui a su combler mes lacunes. Il m’a beaucoup appris. Seul, je n’aurai pas été capable d’accomplir tout ce chemin. Je n’ai pas de compétences organisationnelles et technologiques suffisantes pour maintenir de bonnes mesures d’évaluation du progrès.

La plus grosse difficulté que nous affrontons, c’est le changement permanent, surtout dans les lois et réglementations en Chine qui ont toujours été un réel défi. Notamment les variations des taux de change qui impactent les prix de nos programmes et influencent les décisions des étudiants.

Mais je pense que nous avons fais du bon boulot dans la gestion de ces changements ces dernières années.

Pour beaucoup, « entrepreneuriat » est synonyme d’«entrepreneuriat en série ». Qu’avez-vous accomplis d’autres? En plus de votre programme phare, avez-vous de nouveaux projets en perspective?

Je suppose que les deux sont liés d’une manière ou d’une autre. En Mars dernier, nous avons inauguré un espace de coworking appelé La Ruche (de son nom anglais The Hive). Nous encourageons les styles de vie équilibrés. C’est un espace où le « coworking rencontre nutrition saine et gym ».

Nous sommes très fiers de l’engouement qu’il suscite. Pour restaurer une expérience client et un service clientèle de qualité, nous nous sommes associés avec YOGA Real Estate dont l’activité consiste à assister les étudiants étrangers dans leurs déménagements court-termes à Shanghai.

Nous vous réservons encore plein de nouveaux projets. La ville est remplie de gens talentueux qui partagent notre vision. Nous avons décidé de créer, sous le fleuron du programme LEAP, de nouveaux programmes d’innovation pour différents types de profils issus de divers secteurs: comme les nouveaux cursus de « Designers Produits » et de « Mode et Entrepreneuriat ».

Comment qualifieriez-vous le paysage entrepreneurial actuel à Shanghai? Qu’est-ce qu’il y manque?

Shanghai est une ville passionnante. L’association de sa jeunesse d’esprit, d’attitude, et sa complexe diversité font d’elle le terreau idéal pour accueillir des innovations.

J’aime cet engouement collectif pour l’entraide et cette volonté de faire bouger les choses. Si vous avez une bonne idée et un compte sur Wechat, vous pouvez être entrepreneur. Le LEAN start-up sous son meilleur jour.

Le seul bémol, c’est que si vous n’appartenez pas au domaine de la tech, vous risquez de vous sentir un peu exclu. J’aimerai qu’il y ait plus de réunions et ateliers pour les entrepreneurs qui développent des solutions de produits et services tangibles.

Quels 3 conseils donneriez-vous à tout entrepreneur débutant à Shanghai en 2018?

Commencez d’abord par vous lancer sur Wechat, trouvez vos premiers clients, vendez, récoltez les retours clients, pivoter et persévérez.

Deuxièmement, quand vous sentez avoir quelque-chose de satisfaisant entre vos mains, tournez vous vers la WFOE (Société à capitaux entièrement étrangers, de l’anglais Wholly Foreign-Owned Enterprise). Vous vous sentirez soulagé de ne plus avoir à vous préoccuper de votre visa et de savoir que tout est 100% légal.

Troisièmement, faites du networking. Trouvez une communauté qui sera désireuse de vous filer un coup de pouce à vos débuts. N’hésitez pas à partager vos idées, il y a de plus grandes chances que quelqu’un vous tende la main.

Merci à Andres pour avoir partagé son parcours, et retrouvez l’interview complémentaire en podcast sur :

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Pour en découvrir plus sur Beacon et ses services, visitez leur site officiel et abonnez-vous à leur compte WeChat, BEACONGROUP. Vous pouvez également contacter Andres via LinkedIn ou lui envoyez un email à andres.diazbedolla@beaconabroad.com.

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Greg Prudhommeaux
BACKSTAGE by NextStep par Greg Prudhommeaux

NextStep Studio supports selected entrepreneurs in Food, F&B and Food Tech, pursuing growth in China by offering hands-on support to founders.