Le trek de Santa Cruz

Jérémy Le Mardelé
Baithaka
Published in
7 min readJul 28, 2016

Un trek dans les Andes on en rêvait, alors comment expliquer notre ressenti de ces 4 jours dans la cordillère blanche ?

Première fois qu’on sent toutes les veines de notre tête exploser au rythme du cœur qui n’en peut plus de monter si haut… oui ces 4750m ont été durs à atteindre, mais alors quel spectacle ! Heureusement que notre corps de trentenaire nous imposait une pause tous les trois mètres, pour profiter du paysage multicolore qui défilait devant nous à chaque pas, et après chaque colline, ça en valait vraiment la peine…

Jour 1

Le départ du trek

Levés aux aurores encore ce matin. On quitte l’hôtel à 6h20 pour démarrer le trek de Santa Cruz. On saute dans un minibus de 14 personnes, direction Valqueria, point de départ de la rando. Les trois premières heures de bus sont identiques à celles d’hier (pour le trek de la Laguna 69), mais aujourd’hui on grimpe plus en hauteur. En tout, on aura fait 6h de bus pour arriver à Valqueria.

On y déjeune pendant que le muletier prépare ses bêtes, et on démarre la marche aux alentours de 13h. Aujourd’hui, seulement 4h de marche au programme, et c’est sensé être un “easy day” en descente et à plat. Bon effectivement c’était beaucoup plus simple que la Laguna 69, mais les quelques montées nous ont quand même bien essoufflés. Mais une fois adoptée la respiration footing d’Anaïs (ringarde mais efficace), ça a été beaucoup mieux !

On est arrivé au point de campement (Paria, 3870m) pas trop longtemps après les premiers.

Cette première journée était magnifique, elle nous a menés au début à traverser quelques villages perdus, croiser des péruviens souriants et des enfants qui nous réclamaient des “galletas” (cookies). La deuxième partie de la rando s’est faite au travers de grandes étendues d’herbes avec en toile de fond un sommet enneigé. Bref, une superbe rando dans un paysage magnifique.

Maintenant au dodo, la rando de demain va être bien plus corsée !

Ah ! On a failli oublier de parler du ciel de voie lactée qui éclairait le campement… Gorgeous, sublissime, dingue !! On n’a pas de mot pour décrire à quel point c’est beau !

Jour 2

Le jour le plus dur

Le guide nous réveille à 5h40 pour prendre le petit-déjeuner tranquillement dans le grand tipi orange, assis sur les couvertures des mules. Pas forcément agréable mais l’ambiance est chouette. Il fait encore frais à cette heure, et l’herbe gelée nous confirme que les températures de la nuit étaient glaciales.

À 7h pétante, vamos ! allons affronter la journée la plus difficile de ces quatre jours de trek. Aujourd’hui 1000m de dénivelé positif au programme, avec comme objectif le col de Punta Union à 4750m !

On démarre avec une petite appréhension quant à l’altitude. Finalement la montée aura été très progressive, toujours en zigzag, pas de montée raide. On arrivera au col à 11h50, avec une bonne vingtaine de pauses sur la dernière montée bien éprouvante.

Le chemin jusqu’au col est sublime. On est entouré de montagnes et de glaciers, nous rencontrons plusieurs petits lacs perdus au milieu des immenses plaines d’herbes jaunes. Et la vue à l’arrivée au col est… comment dire… à couper le souffle !

En contrebas une magnifique lagune bleue turquoise, et au loin une vallée d’herbes au bout de laquelle on aperçoit un lac.

Après une petite pause déjeuner on se remet en route pour 2h de descente. Nous mettrons un peu plus de temps que prévu car bébé Jérèm est fatigué et en a un peu marre (il en chie grave pour tout vous dire). Alors on prend notre temps, on fait des pauses photos et des pauses snack.

On arrive finalement au campement Taullipampa (à 4250m) vers 15h.

Petites anecdotes : ce jour aura permis à Anaïs d’apprendre à pisser debout avec la pipinette (une véritable révolution) et à Jérèm à chier dans la nature ! Épique !! Si vous souhaitez un tuto, n’hésitez pas à demander en commentaire .

Jour 3

Le jour le plus long

Réveil à nouveau à 5h40 ce matin, et comme hier nous démarrons la rando à 7h tapantes ! Cette fois-ci nous partons pour 7h de marche, difficulté facile annoncée.

Nous commençons par une petite montée en direction du Mirador Alpamayo, point de vue sur la montagne du même nom. La montée nous prend 1h environ, sans trop de difficultés. Arrivés au mirador le guide, Jaime, nous propose 2 choix : continuer la route du Santa Cruz, ou faire un crochet vers un lac, ce qui rajoute 2h30 de marche aux 7h déjà prévues. 9h30 ça nous a semblé être beaucoup, du coup on n’a pas fait le détour vers le lac. On s’est dit qu’en un an on aurait l’occasion d’en voir d’autres…

On entame donc la descente vers une plaine désertique. Arrivés en bas, le guide nous laisse poursuivre notre route vers le campement. Lui, remonte rejoindre le reste du groupe au lac.

On avance donc au milieu du désert de cailloux, en compagnie de Binh, une vietnamienne sympathique (le Santa Cruz est son premier trek, autant dire qu’elle en a chié encore plus que nous). Après une trentaine de minutes, Emilio le muletier, ses mules et Felix le cuisinier nous rattrapent. On poursuit notre chemin avec eux.

Au bout du désert notre chemin va longer le lac que nous avions vu au loin hier. Le chemin est magnifique, nous longeons la Laguna Jatuncocha, puis le ruisseau nous accompagne jusqu’au campement Llamacorral (3760m).

En route nous trouvons une petite guérite où Anaïs achète un Inca Cola (une boisson jaune au goût de banane tagada, pas méga top), et Jérèm une bière locale Cristal… Son petit bonheur bien mérité !

Jour 4

El último día

Grasse mat’ ce matin, levés à 7h pour entamer la marche à 8h. 1h30 de descente plus tard nous arrivons déjà à Cashapampa, point d’arrivée du trek ! Autant dire que cette journée aura été très courte (on aurait presque pu terminer le trek la veille).

3h de bus plus tard, on se pose à Huaraz, au café 13 Buhos, pour déjeuner tranquillement. En fin de repas, trois argentins viennent jouer de la musique devant le café. Très sympa !

On change d’hôtel, on pose nos sacs à l’Akilpo une auberge conseillée par Sean (un de nos co-treker). Après quatre jours à se “laver” aux lingettes pour bébé, on prendra enfin notre douche chaude tant espérée à 14h.

Infos pratiques :

Pour réaliser ce trek, nous sommes passé via l’agence ANDEAN KINGDOM, située sur la droite de la casa de guias. La gérante, Luciana est hyper sympa et surtout elle prête du très bon matos ! Ayant fait l’expérience il y a 4 ans sur l’Inca trail de location de sacs de couchage totalement inadaptés à la température en altitude, nous avions emmené de France nos propres sacs de couchage qui ont une température de confort de 0°C. Luciana nous a fortement conseillé de plutôt prendre les sacs de couchage qu’elle nous prêtait et qui permettaient de descendre à -10°. On l’a écoutée, et on a bien fait ! Il a effectivement fait moins de 0° la nuit, nous n’avions qu’un tout fin tapis de yoga en fin de vie pour nous isoler du sol, on a donc empilé les couches pour avoir plus chaud : vêtements thermiques + veste + sac à viande + sac de couchage (+bonnet et écharpe pour Anaïs) et nous n’avons pas eu froid. Nous étions les seuls à avoir d’aussi bon sacs de couchage, les seuls à bien dormir, sans se les geler, alors Merci Luciana ! Prix du trek : 400 soles pour les 4 jours.

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