Quand le virtuel tue
Sylvain Forge vient de remporter le prix du Quai des Orfèvres avec son livre Tension Extrême. On retrouve un rôle clef avec le personnage d’Isabelle Mayet, déjà présente dans les romans La Trace de Silure et Un Parfum de Soufre. Enquête au cœur de la PJ de Nantes sur la mort simultané de jumeaux. Sylvain Forge plonge le lecteur dans une intrigue où le virtuel rejoint le réel. Rencontre avec l’auteur.
Pourquoi avez-vous choisi de dérouler l’intrigue à Nantes ?
J’habite Nantes. C’est une ville que j’aime beaucoup. Elle va bien avec l’histoire du roman. Il y a beaucoup de start-up qui traitent les cyberattaques.
Vous distribuez les rôles principaux à deux femmes, Isabelle Mayet, ancienne policière du 36 et Ludivine Rouhand, nouvelle commissaire de la PJ de Nantes.
Pour changer. C’est une histoire où il faut être fin. La menace est virtuelle, il faut forcément être malin. Donner le rôle principal à un dur à cuire ne sert à rien.
Vous évoquez les enfants. Le personnage d’Isabelle Mayet voudrait un enfant, Clotilde Bergère, médecin légiste a perdu un nourrisson…
Isabelle Mayet quitte le 36 Quai des Orfèvres pour s’occuper de sa mère malade. La maladie d’Alzheimer la replonge dans l’enfance. La disparition de sa mère représente la fin d’un cycle. Et elle veut un enfant depuis longtemps. Clotilde Bergère est un personnage secondaire, elle n’a pas vocation à revenir. Ce n’est pas un personnage que l’on a vu cent fois. Au moment de l’écriture du roman, j’étais papa de jumeaux. J’étais dans un état psychologique influençable.
Approche-t-on le crime parfait ?
Le tueur aurait très bien pu faire le crime parfait si les jumeaux n’étaient pas morts en même temps. C’est cela qui a intrigué l’esprit des policiers.
Quelles sont vos relations aux nouvelles technologies ?
Je ne suis pas réfractaire aux nouvelles technologies. J’ai un smartphone, un compte Facebook. Mais je ne marque pas où j’habite. Je ne poste pas de photos de mes enfants. Tout ce que l’on met sur internet à vocation à être public.
Vous êtes conseiller en sécurité informatique, quels conseils donnez-vous pour se protéger des cyberattaques ?
Il ne faut pas dire sur internet des choses que l’on ne dirait pas à un inconnu dans la rue. C’est important d’être prudent quand on est contacté, il ne faut pas faire spontanément confiance. Il ne faut pas utiliser un mot de passe trop simple. Sur les smartphones, les photos sont géolocalisables via une fonction dans les paramètres, il faut décocher la géolocalisation.
Les thèmes abordés correspondent-ils aux maux du XXI ème siècle ?
Le polar est composé de science fiction. Il doit faire frissonner le lecteur mais il y a un côté pédagogique.
Quelle est la morale de Tension Extrême ?
Il n’y a pas forcément besoin d’une morale. Il s’agit plutôt d’une série de questions. Il est peut-être temps de commencer à réfléchir aux informations que l’on donne aux machines. Quel types de rapports a-t-on avec ces machines ? Le livre pose des interrogations sur le monde qui vient.
En combien de temps avez-vous écrit votre polar ?
Je l’ai écrit assez vite. J’ai commencé en novembre 2016. Je devais déposer le manuscrit avant le 15 mars 2017. J’ai l’habitude d’écrire en peu de temps. Mettre l’intrigue à Nantes m’a permis de gagner en temps de recherche.
Vous venez d’obtenir le prix du Quai des Orfèvres le 14 novembre dernier. Pourquoi avez-vous convoité ce prix ?
J’ai essayé à 3 reprises. Mais il ne s’agit pas d’un objectif absolu. Le prix est réputé, il offre une très forte notoriété pendant quelques mois.
Sylvain Forge sera présent le samedi 30 décembre à France Loisirs, à Vichy entre 15h et 17h. L’occasion de rencontrer l’auteur et de signer des dédicaces.
Pour suivre l’actualité de Sylvain Forge, vous pouvez consulter son site internet
