Cleaner is simpler

Basti
Basti UI
Published in
3 min readDec 10, 2015

Au moment de concevoir un écran, on a tendance à opter instinctivement pour la modernité et la simplicité, deux notions ancrées dans l’air du temps.
Mais avant d’utiliser aveuglement cette mode, voyons à quoi elle sert et d’où elle vient.

White is the new black

Autrefois considéré comme pure et innocent, le blanc était synonyme d’espace inutilisé, mais tout cela a bien changé. Aujourd’hui, il est devenu un must que l’on choisi quasi systématiquement pour les nombreuses vertus qu’il propose. L’utilisation de blanc et de grandes marges apporte un rendu visuel élégant et moderne. Au delà du style, le blanc permet de valoriser le contenu en le mettant en avant. Son recours permet effectivement de simplifier l’interface pour rendre la navigation plus instinctive et agréable à l’utilisateur.

Canopy est un bon exemple d’utilisation du fond blanc avec beaucoup d’espace entre les éléments.

Less is More

On peut être parfois tenter d’intégrer à une application tout un tas d’informations et de fonctionnalités, en se disant que s’en priver risquerait de limiter son efficacité. Il est pourtant important d’éviter de surcharger les écrans. Cela risqueraient de décourager l’utilisateur ou de perdre son attention. Il ne restera captif que s’il parvient à s’orienter sans difficulté. C’est pourquoi, on affichera uniquement les fonctionnalités utiles à l’utilisateur à l’instant T.

“L’interface sait se faire oublier pour laisser le contenu s’exprimer pleinement.”

Dans l’exemple ci-dessus, l’utilisation d’un design épuré permet de mettre en avant le produit. L’interface sait se faire oublier pour laisser le contenu s’exprimer pleinement, on parle alors de “Content before chrome”.

D’où vient cette connotation du blanc que l’on a en communication visuelle ?

Ici encore, il s’agit d’une pratique nouvelle. A une époque, le papier coûtait cher — les espaces publicitaires aussi — et lorsqu’un annonceur publiait une publicité ou un tract il se devait de remplir le maximum d’espace utile sur son papier pour ne pas gaspiller d’argent. On se retrouvait alors avec des mises en page qui font penser aujourd’hui aux codes graphiques des marques “discount”.

Les marques plus luxueuses, qui avaient les moyens de “gaspiller du papier”, ont commencé à publier des publicités qui contenaient beaucoup d’espaces non utilisés ainsi que des visuels minimalistes. Autrement dit : du blanc !

Le blanc, préempté par ces grandes marques, est très vite devenu synonyme de luxe, et a été associé de ce fait à la qualité et au haut de gamme, et par extension à la pureté et à la simplicité.

Dans les années 90, Rolex utilise un fond blanc simple et ne présente qu’un seul produit sur la page.

On remarque aussi sur ces publicités papier que les pratiques de mises en avant des prix divergent de façon diamétralement opposée.

Les écrans, pourtant éloignées de leur cousin le papier, gardent les mêmes codes identitaires du discount ou du luxe.

Ces connotations sont restées d’actualité. C’est pour cela qu’un site comme CDiscount garde toujours une présentation chargée. Cela véhicule une notion de « pas cher» et de promotion.
A l’inverse, Apple utilise toujours les espaces et le blanc, qui demeurent les codes du luxe bien qu’aujourd’hui, le blanc ne coûte pas plus cher sur les écrans ! :)

Bastien Marécaux
@mynameisbasti
basti.fr

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