Acheter ou louer : telle n’est plus la question

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3 min readMay 1, 2018

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Billet d’opinion écrit par Luc Arbour | Mai 2018

Il n’y a pas si longtemps, il y avait une façon de se procurer un véhicule : l’acheter. Même le financement chez le concessionnaire n’était pas envisageable… on cassait notre p’tit cochon ou on empruntait à la banque.

Aujourd’hui, notre éventail de choix est plus large. On peut toujours payer comptant, on peut financer l’achat directement auprès du manufacturier, à un taux qui peut être très avantageux, mais on peut aussi louer le véhicule pour une période déterminée, 24, 36 et parfois même 72 mois. La location est de plus en plus populaire : les coûts réels, surtout lorsque les taux d’intérêt sont bas, correspondent à peu près à l’achat avec financement.

Mais si l’on exclut l’aspect du financement, rien n’a beaucoup changé dans notre modèle d’acquisition actuel. En observant de plus près les nouveaux besoins et goûts des conducteurs, on remarque bien que ce modèle a ses limites.

Le paradoxe du pick-up en ville

Prenons le cas d’une famille de quatre qui possède une roulotte. Elle s’en sert deux ou trois mois par été : quelques week-ends par-ci par-là en région, et deux semaines dans un camping sur la côte est des États-Unis pendant les vacances d’été.

Pour profiter de la roulotte pendant les mois d’été, elle n’a pas tellement d’autre choix que de faire l’acquisition d’un VUS intermédiaire doté d’une bonne capacité de remorquage, mais qui sera aussi assez dispendieux et gourmand en carburant. Parions que le reste de l’année, cette famille pourrait très bien se débrouiller avec une voiture plus compacte, moins dispendieuse et moins énergivore.

Et il y a autant d’exemples que de conducteurs. Une famille de skieurs cherchera un peu plus d’espace et quatre roues motrices pour affronter l’hiver, un jardinier amateur aura besoin d’un pick-up quelques semaines par année, et ainsi de suite.

En fait, notre choix de véhicule est fait davantage en fonction de besoins ponctuels ou occasionnels que de notre véritable mode de vie. On se retrouve plus souvent qu’autrement avec des véhicules mal adaptés à l’usage qu’on en fait tous les jours : trop gros, trop dispendieux, trop énergivores.

Vers de nouveaux modèles

Certains manufacturiers et organisations ont bien cerné cette problématique et ont commencé à élaborer des programmes permettant entre autres à leurs clients de changer d’auto à leur gré pendant l’année, selon les besoins et les goûts réels de chacun. Pour toutes sortes de raisons, l’accès à ces programmes est encore limité : Porsche Passport est à l’essai dans la région métropolitaine d’Atlanta, Book by Cadillac couvre New York, Los Angeles et Dallas, et Care by Volvo devrait être lancé dans 8 pays dès 2019.

Même si ces initiatives ont une portée géographique encore restreinte, elles illustrent une tendance appelée à s’accentuer avec les années. Il devient évident que le modèle actuel — celui qui se limite à l’achat ou à la location — ne suffit plus à combler les besoins de mobilité de plusieurs individus et familles. Chaque grande marque, chaque concessionnaire gagne à explorer une variété de formules, sous forme d’abonnement ou autre, pour offrir à ses clients de la flexibilité et un mode d’utilisation pratique, voire ludique.

Dans cette nouvelle ère, les consommateurs seront fidèles à qui saura ajuster l’offre pour vraiment combler leurs besoins.

Billet d’opinion écrit par Luc Arbour | Mai 2018

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