Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités comme disait la mémé de Batman.
Nos apprentis webdev seront peut-être amenés un jour à se poser des questions sur ce qu’ils font ou sur ce qu’ils devraient faire avec leurs compétences. Combien se verront proposer ou ordonner de créer un site ou une application qu’ils estiment injustes, malhonnêtes voire illégales ? Combien se demanderont comment faire en sorte d’améliorer le monde dans lequel ils vivent ?
Pour éviter de commettre l’irréparable
Rien n’est tout noir ou tout blanc et chacun doit juste savoir où se positionner par rapport à sa propre conscience (mais dans le respect des lois hein !). Devant un projet, nous n’avons pas tous la même approche et nous n’avons pas tous les mêmes besoins, les mêmes urgences. Qui n’a jamais accepté un job pour du fric, le fameux job alimentaire qui rend malheureux mais qui permet de payer le loyer et de quoi manger. Qui peut s’offrir le luxe de dire non à un travail par conscience ?
D’autant qu’un projet semble toujours séduisant. Forcément ! Un projet est souvent présenté par un commercial dont c’est le métier de mettre en valeur les qualités et les bénéfices d’un produit. C’est pour ça qu’il est toujours préférable de prendre le temps de la réflexion, de ne pas sauter sur les occasions précipitamment, qu’il est conseillé de réfléchir plus loin dans l’utilisation du propriétaire du site mais également des utilisateurs quotidiens de celui-ci.
Par exemple, on peut vous demander de travailler sur un dispositif de géolocalisation. En soi, de la géolocalisation, il y en a partout. Quand on attend un colis et qu’on voit où se trouve le livreur en temps réel, nous permettant de nous présenter à la seconde près devant la porte, c’est cool. Quand on a perdu son portable et qu’on peut le retrouver via un ordinateur, c’est cool aussi. Mais quelles sont les dérives possibles à la géolocalisation ? Fliquer le personnel, lui demander d’accélérer ses livraisons, savoir où il se trouve, même pendant le week-end,… Combien d’entre nous ont déjà entendu des remarques de la part de nos supérieurs sur ces “pauses pipi un peu trop longues” ? Alors c’est sûr, tout le monde n’est pas un démoniaque pervers méchant de James Bond mais l’Enfer est pavé de bonnes intentions. Bref, en tant que développeur et programmeur, on se doit de penser à toutes les éventualités d’utilisation des internautes lorsqu’ils remplissent un questionnaire ? Pourquoi ne pas faire pareil pour ceux qui récupèrent les informations du questionnaire ?
TL;DR : Réfléchissez avant de tout accepter, avant de tout faire. Surtout pas pour des questions de fric. Vous construisez l’internet et le monde de demain, tâchez de ne pas chier dans la colle.
Pour améliorer le monde
Un développeur web a le pouvoir d’améliorer le monde. Bien sûr ! Tout le monde peut le faire mais un webdev a des pouvoirs que les autres n’ont pas forcément. Par exemple, faire un website pour créer le lien entre les associations et les gens désireux de devenir bénévoles pour de bonnes causes. Améliorer l’interface utilisateur pour les personnes malvoyantes ou celles qui sont étrangères au monde du web, ça compte aussi.
Depuis quelques mois (années ?), on parle de l’ubérisation de la société. Je ne vais pas rédiger d’explication sur ce sujet (y’a google au pire), mais de ce qu’un développeur a décidé de faire pour remédier à ce phénomène de société qu’il estime être un problème.
Il a lancé Coopcycle, une plateforme qui permet de créer des coopératives de livreurs à vélo afin qu’ils ne dépendent que d’eux-même, localement, selon leurs conditions.
N’est-ce pas d’ailleurs le propre du développeur d’être une solution aux problèmes ?
TL;DR : On peut être webdev et changer le monde. Suffit de réfléchir et de se sortir les doigts.
Ressources externes
- Des programmeurs avouent avoir écrit du code non éthique et parfois illégal
- L’histoire du développeur qui aurait dû lire Kant
- The code I’m still ashamed of
- Code is Law — Traduction française du célèbre article de Lawrence Lessig
- Flicage — brouillon par Tristan Nitot
- Loi sur la Data Protection : Mieux comprendre la GDPR — Synaltic
