Pourquoi y a-t-il aussi peu de femmes dans le numérique ?

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3 min readOct 13, 2017

La récurrence de cette question, présentée comme un mystère ancestral, est symptomatique à elle seule. Comment, dans un domaine conditionné aussi bien à penser les problèmes sous différentes coutures qu’à les résoudre à des niveaux simples et complexes, est-on encore affligé de ne pas voir l’évidence ?

Présenter ce questionnement en portant le focus sur la gente féminine est, à mon sens, la majeure faille. En agissant ainsi, on occulte tout bonnement les autres facteurs de cette réalité. Pourquoi, dès lors, les métiers de l’informatique sont pratiqués par autant d’hommes ? Et donc, par quels mécanismes magiques observe-t-on une prédominance d’hommes ? Comment est transmis l’engouement pour les métiers de l’informatique ? Qui privilégie-t-on ? Vers quoi dirige-t-on classiquement les filles et les garçons ?

Les réponses classiques ne rivalisent pas d’originalité : “C’est la faute à la culture, c’est la faute à l’école, c’est la faute à l’industrie, aux jeux vidéos, c’est la faute au sexisme de nos sociétés patriarcales !”

Oui, bien sûr, c’est indéniablement un peu de tout ça mais la trituration cérébrale ne nous rendra pas plus le Congo qu’elle ne brisera la rigidité de la diversité informatique.

“Tout le monde conduit, mais il n’y a que les hommes qui réparent. En informatique, c’est pareil : tout le monde sait en faire mais les ordinateurs sont conçus par les hommes.”

Isabelle Collet, informaticienne.

Que faire ?

  • Impliquer les majorités à faire de la place aux minorités : il n’y a qu’en changeant les mentalités bien ancrées et non pas en posant le blâme/ la faille/les manquements/l’origine sur ces dites minorités, qu’une inclusion plus fluide sera envisageable. Il y a donc un travail d’éducation autant que d’inclusion à fournir.
  • Offrir des lieux d’expérimentation variés orientés vers la gente féminine : cela se fait de plus en plus, particulièrement du côté francophone (nos amis d’US et d’UK ont quelques longueurs d’avance à ce niveau) sans distinction genrée dans la communication. Il n’est pas plus agaçant qu’une tendance girly à pois roses sous prétexte qu’il faille viser des femmes.
  • Accompagner une fois l’insertion professionnelle faite. Lorsqu’on observe que des femmes, après près de deux décennies, mettent fin à leur carrière car elles ne supportent plus cet environnement “hostile et peu accueillant pour les femmes”, il est vital de proposer un accompagnement sur le long terme.
  • Travailler sur la visibilité des personnalités pionnières comme contemporaines afin de pallier à l’invisibilisation des minorités. Le fonctionnement du net est simple : si une chose n’existe pas en ligne, elle n’existe pas tout court. On peut appliquer le même raisonnement concernant les personnalité pionnières de l’IT et leur héritage : si on en parle pas assez, leur destin restera aux oubliettes.

Ces pistes constituent des hypothèses de résolution d’une réalité de plus en plus remise en question. Le sujet est large et a déjà fait couler beaucoup d’encre. Beaucoup de travail reste et énormément d’initiatives positives voient le jour.

Si vous êtes une femme, avec ou sans expérience dans le domaine, rapprochez -vous des organismes concernés, partagez votre parcours. Si vous êtes un homme, faites de même. Si vous êtes un bot, restez vous-mêmes.

Que la force du <code> soit avec nous !

Auteure : Saadia Sahraoui Brahim de la startup CyCorp chez BeCode.

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