S·he can make a difference : la place des femmes dans les métiers des nouvelles technologies.

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5 min readOct 13, 2017

L’explosion des métiers du web a fait grimper la demande de développeur·ses de sites et autres applications mobiles alors qu’il n’y a actuellement pas assez de personnes formées pour y répondre.
Malgré l’énorme quantité de places à prendre (30.000 postes à pourvoir d’ici 2020), le monde des developers est toujours majoritairement composé d’hommes qui ont en moyenne une trentaine d’années. Vérifiez par vous-même, dans la deuxième promotion de BeCode : à peu près 80% d’hommes contre seulement 20% de femmes.

Pourquoi si peu de femmes dans le secteur informatique ?

Et la cause n’est certainement pas une question de compétences ou de capacités. Savez-vous que la première personne pionnière de la science informatique était une femme ? La Comtesse Ada Lovelace est principalement connue pour avoir réalisé, au XIXe siècle, le premier programme informatique, lors de son travail sur un ancêtre de l’ordinateur : la machine analytique de Charles Babbage (Google it, dude !).

Donc, quel pourrait être le problème ? Les métiers du web ne sont-ils pas encore assez connus ? Les femmes ont-elles une image peu attractive du milieu du web ou considèrent-elles éventuellement que c’est un métier d’hommes ?

C’est en tout cas un fait aujourd’hui, les petites filles de 10 ans rêvent surtout de devenir médecin, vétérinaire, avocate ou encore institutrice. Ce sont essentiellement des métiers orientés vers le service aux autres. (source : lesoir.be)

Nos croyances sont influencées par ce à quoi nous sommes exposés dans notre environnement dès le plus jeune âge et à la télévision par exemple, les rôles féminins sont des psychologues, des infirmières, journaliste … et jamais des informaticiennes. Les clichés se renforcent donc constamment.

Le web est-il un environnement machiste ?

Un exemple va peut-être dans ce sens : Penelope Gazin et Kate Dwyer ont lancé, il y a quelques mois, un site e-commerce dénommé Witchy. Les investisseurs ont d’abord été septiques : ils trouvaient « l’idée mignonne » mais doutaient de son succès. De plus, elles déclarent : « Ces collaborateurs, presque tous masculins, nous répondaient souvent avec du retard, et de façon sommaire et vaguement irrespectueuse », décrivent-elles. Un developer a par exemple répondu à un e-mail par « OK, les filles… ».

Les deux femmes décident alors d’inventer un troisième membre à leur équipe : Keith Mann, présenté comme cofondateur et chargé désormais de la communication par e-mail. Et dès l’instant où cet homme fictionnel apparaît, tout change.

« C’était le jour et la nuit, raconte Kate Dwyer à FastCompany. Avant, cela me prenait des jours pour obtenir une réponse. Non seulement, on répondait plus vite à Keith, mais en plus, on lui demandait s’il n’avait pas besoin d’autre chose. » (source : lemonde.fr)

Est-ce que « le machisme ambiant » est prédominant dans tout le secteur IT ?

Dans une entreprise comme Cisco, on compte entre 15 et 20% de femmes travaillant dans le support technique. En informatique, les étudiantes représentent moins de 10 % des élèves inscrits dans les hautes écoles ou universités au sud comme au nord du pays.

Pourtant, tous les professionnels du secteur s’accordent à dire que ne pas impliquer 50 % de la population mondiale dans cette évolution technologique serait une mauvaise affaire.

Différents témoignages vont dans ce sens :

Aurélia, global delivery partner manager au service technique de Sisco dit :” Je pense que c’est le moment d’être une femme dans la technologie. Les entreprises l’observent, il y a beaucoup d’intérêts à avoir des femmes dans des rôles techniques. Avec un groupe diversifié, on a plus d’innovation et on s’entend aussi beaucoup mieux !”. Ou encore, Le directeur Arnaud Spirlet constate : “La sensibilité est différente, plus forte. On ne perd pas de temps sur des blagues potaches, c’est très sérieux, on arrive à avancer. On n’engage pas de femmes juste par charité, une équipe avec de la diversité est toujours plus équilibrée et plus efficace.” (source : RTLinfo)

Des solutions existent-elles ?

De nombreuses initiatives sont actuellement déjà entreprises pour féminiser le secteur IT, comme la « Woman in tech » et l’événement « S.he can make a difference » à Bruxelles ou encore les « StartHer Awards » à Paris.

Mais agir plus tôt serait sans doute encore plus efficace. La sensibilisation aux nouvelles technologies devrait être imposée au programme scolaire où on s’essaierait au code dès l’école primaire.

Si nous développions l’initiation des plus jeunes à l’IT, les concepts du web en seraient démythifiés et démystifiés. Tout serait plus simple d’accès tant pour les filles que pour les garçons.

Pour conclure, les genres importent moins que les compétences. L’esprit d’adaptation à un problème technique et les solutions proposées pour le résoudre sont donc plus importants que le fait de savoir si la personne qui a réglé le problème est un garçon ou une fille.

Les femmes ont donc tout à fait leur place et ont la liberté de devenir ce qu’elle souhaite être. Pourquoi pas une développeuse ?

L’évolution et l’émancipation progressive de la femme dans la société vont doucement, mais surement. Elles permettront sans doute, in fine, à une parité dans les équipes de développement web.

Force est de constater qu’il reste encore du chemin à parcourir, mais cette question évolue tous les jours et nous allons dans le bon sens, même si les mentalités prennent du temps à évoluer. Il est de la responsabilité de toutes et tous de continuer dans cette voie.

Avec l’évolution technologique exponentielle, beaucoup de métiers sont condamnés à disparaitre et d’autres sont en train de naitre. Nous ne sommes qu’à l’aube de cette révolution numérique et nous avons besoin des compétences de toutes et tous pour y faire face.

C’est également grâce à des centres de formation comme BeCode, où l’accent est mis sur une démocratisation progressive de l’apprentissage au développement web, et également où l’entraide entre les gens et les genres y est également mise en avant et encouragée, que la situation s’améliorera petit à petit.

Affaire à suivre, donc !

Auteur : Steve Gravy De la startup Ada Lovelace chez BeCode.

Avec l’aimable participation d’Ornella Simba, Syl Alonsious et Jimmy Goossens.

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