Simplon ❤ BeCode

Cedric Swaelens
BeCode
Published in
3 min readFeb 23, 2017

Quand nous avons créé Simplon en 2013 en nous inspirant des “bootcamps” américains, nous ne pensions pas que nous arriverions à proposer un modèle qui s’étendrait sur l’ensemble du territoire français mais également en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient avec plus de 31 “écoles” (nous on dit “fabriques”). Nous ne pensions pas que nous aurions formé 1000 personnes en 4 ans et que désormais c’était plus de 1000 personnes par an qui sortiraient de nos centres de formation, et qui trouveraient à 80% des jobs, ou créeraient leur propre job, leur entreprise ou reprendraient des études.

Nous voulions tout simplement proposer un moyen accessible, rapide et adapté pour que les talents gâchés qui sortent du système scolaire, ceux qui échouent ou cherchent une 2ème chance ou qui veulent rebondir puissent le faire, gratuitement et sans que leur absence de diplômes les pénalisent. Le moyen de ce rebond était pour nous évident : comme “software is eating the world, en apprenant la programmation informatique, compétence clé très recherchée sur le marché du travail, tout serait possible, pour tous et ce serait facile. Nous voulions aussi que les femmes profitent des opportunités de la tech plus que c’est le cas aujourd’hui, que les personnes en situation de handicap se saisissent de ce levier aussi, que le besoin de développeurs permettent à des réfugiés de s’intégrer…

Cela ne fut pas si simple…

Le modèle économique d’abord, a été très compliqué, la gratuité de la formation, déterminante pour attirer des apprenants très éloignés de l’emploi, de la formation et du numérique, est le principal problème. Heureusement, l’hybridation de modèles de revenus publics, privés et philanthropiques, permis par le choix de structures appartenant à l’économie sociale et solidaire permet ce tour de force.

Mais d’autres problèmes sont face à nous. Le premier : convaincre les individus eux-mêmes qu’ils peuvent rejoindre Simplon même s’ils ont quitté le système scolaire sans diplômes, même si on leur a répété qu’ils étaient “nuls” au point qu’ils arrivent à s’en convaincre eux-mêmes, les femmes qui pensent que l’informatique c’est plutôt “un truc d’hommes” et donc qu’elles seront “moins capables”, les seniors qui se pensent trop vieux, les réfugiés qui sont déjà empêchés par la langue et qui ont peur d’apprendre ces nouveaux langages.

Convaincre les employeurs que ces profils atypiques, formés rapidement, sont de bons juniors, professionnels et opérationnels, et donc digne de rejoindre leurs équipes : voilà un autre défi primordial qu’il faut relever. Mais la motivation et la diversité des profils que nous formons est une chance pour les entreprises et les organisations qui peuvent compter sur leur autonomie, leur agilité et leur esprit d’initiative et leur capacité d’innovation, parce qu’ils sont différents, formés différemment et qu’ils pensent différemment.

Et maintenant voilà BeCode qui va ouvrir ces 2 premières écoles “powered by Simplon” !

C’est incroyable comme c’est allé vite. Le bon feeling avec l’équipe en charge du projet — une vraie dream team motivée, créative et terriblement compétente — et bien sûr le soutien du Gouvernement et des mécènes (entreprises et fondations) sans qui rien ne pourrait être possible, ça c’était pour le départ. Mais maintenant que BeCode passe à l’action, ce sont les responsables d’école et les formateurs, passionnés de tech et d’inclusion, et les organisations implantées dans les quartiers populaires de Bruxelles qui portent le montage concret des projets et qui apportent désormais l’opportunité offert par BeCode à celles et ceux qui en ont le plus besoins, qui vont pouvoir prouver leur talent et reprendre en main leur destin, grâce à la tech…

Donc bientôt les apprenant(e)s seront en formation, ils échangeront via Slack avec leurs homologues en France, à Barcelone, à Beyrouth et en France, ils se donneront des tips de programmation, s’encourageront quand l’apprentissage sera plus difficile, avant de peut être se rencontrer physiquement lors d’échanges IRL. “The Sky’s The Limit” disent la chanson, et les développeurs, mais c’est vrai : la passion et la technologie sont deux puissants moteurs d’empowerment et donc il ne reste plus qu’aux jeunes bruxellois(es) qu’à saisir la perche que leur tend BeCode, et à tenter leur chance !

Vivement la suite,

Frédéric Bardeau
Président de Simplon.co

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