De retour de SXSW 2019

Me voici de retour d’une grosse semaine à SXSW… l’événement le plus intense de la tech, qui semble encore gagner en ampleur chaque année.

Impossible de résumer, à chaud, tout ce qui a été abordé sur place : je vais avoir besoin d’un peu de temps pour digérer tout cela et préparer les différentes présentations de synthèse que je vais faire dans les semaines à venir.

Le plus simple pour se rendre compte de l’ambiance et de l’ampleur de l’événement, est peut-être de jeter un œil à ma sélection de Stories sur Instagram.

Dans l’avion du retour, j’ai essayé de coucher sur le papier ce qui m’a frappé cette année, pour ma 8e présence à SXSW :

• L’IA est bel et bien là — ou plus exactement l’IA “faible”, car nous sommes encore bien loin d’une IA générale. Néanmoins, alors que les conversations des années précédentes restaient assez générales, on sent bien que l’intelligence artificielle (et avec elle la biométrie, la robotique, la génération de textes…) est sortie de la R&D, pour s’intégrer dans toutes nos vies, du prêt-à-porter (comme Stitchfix) à la livraison de repas, aux rayons de Walmart…
• Avec l’IA, le RPA (“Robotic Process Automation”) et la robotisation, d’inévitables questions doivent être résolues très rapidement. Jusqu’à quand allons-nous croire aux fables du type “grâce l’IA, les employés pourront passer plus de temps avec les clients ou se concentrer sur ce qui crée vraiment de la valeur” ? Il semble évident que l’impact de ces technologies sur l’emploi, et donc nos modèles de société, sera violent.
• “L’IA (et la technologie en général) ne doit pas remplacer l’humain, elle doit l’augmenter pour lui permettre de faire mieux” : ce thème est revenu très souvent, notamment sur les sujets de créativité.… mais les incantations ne suffiront pas : quelles régulations envisager ? Au-delà de la question de l’emploi, la place et le rôle de l’IA face à l’humain doivent être des sujets de réflexion.
• Il faut “rebooter” la notion de progrès. Sans aller jusqu’à la collapsologie, le ton des “futuristes” qui intervenaient à SXSW était peu engageant. Par exemple, même les scénarios “positifs” présentés par la star du genre, Amy Webb, ne donnent pas franchement envie. Quant aux politiques, ils semblent dépassés et incapables de proposer de nouveaux horizons ou de nouveaux modèles de société (l’intervention décevante de l’ex-CEO de Starbucks, et candidat potentiel à la présidentielle, est révélatrice).
• Une exception dans ce paysage : Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), la plus jeune élue au Parlement américain, qui a littéralement conquis le public de SXSW avec son discours anti-establishment et sa proposition de “Green New Deal”… Indéniablement, c’est la personnalité politique à suivre aux Etats-Unis.
• Dans un contexte politiquement complexe, avec les enjeux de transition énergétique, d’inclusion et de diversité, les marques ne peuvent plus rester dans leurs tours d’ivoire. Elles sont invitées par les consommateurs à prendre position et s’engager, pour davantage de transparence, d’équité et de responsabilité… mais elles doivent le faire avec honnêteté et authenticité, sinon gare aux retours de bâtons : Gillette en a fait les frais.
• Pour finir sur une note plus légère, le “cannabusiness” est loin d’être anecdotique. Des cosmétiques aux cigarettes électroniques en passant par les boissons et médicaments, la légalisation progressive du cannabis et de ses différents composants, comme le CBD, aura des implications sur de nombreux secteurs… et génèrera de nouvelles fortunes.

Il s’agit là de mes premières impressions, écrites rapidement dans l’avion du retour. Dans les semaines à venir, j’essayerai d’être plus pointu, en abordant des sujets plus précis, comme les médias et contenus, la biométrie ou la foodtech.

En attendant, vous pouvez lire déjà mes articles écrits à chaud depuis Austin, pour le Hub Institute : ils sont ici.

// Avant de nous séparer //

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A bientôt !

Benoit Zante
@bzante