#ExpoTwitter

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
5 min readDec 17, 2018

pour la deuxième année consécutive, Twitter installe dans ses bureaux une rétrospective de l’année passée : une occasion de voir aussi les bons côtés du réseau social et de son incroyable force de mobilisation, à travers la mise en scène de grands moments forts de l’année, organisés autour des émotions : le rire, la colère, l’amour, la découverte, la peur.

La force de l’exposition est d’”incarner” les grands moments de Twitter (hashtags, événement, mouvements de mobilisation, etc.) par des installations. Un tableau d’école pour représenter la “Twictée”, une dictée collaborative où les classes se corrigent à distance. Un tapis roulant de tweets pour les meilleurs blagues de l’année. Une bibliothèque pour le “Vendredi Lecture”. Un tableau de mots doux, à compléter, pour le hashtag “#LesProfsDeMaVie”, etc.

La créatrice de ce hashtag, #LesProfsDeMaVie était d’ailleurs invitée à la soirée d’inauguration : son émotion était palpable après qu’elle ait découvert la transcription dans le monde physique du mouvement qu’elle avait initié pour remercier les profs qui changent une vie.

Cette matérialisation, bien physique, est une préoccupation que l’on retrouve de plus en plus souvent de la part des acteurs tech. Outre Twitter, Instagram fait actuellement tourner sa “maison” à travers l’Europe, alors que Google fêtait récemment ses vingt ans avec une exposition au Grand Palais. Même Le Bon Coin a ouvert sa villa à Montmartre l’été dernier.

En sortant des frontières virtuelles du web, les plateformes jouent la carte de la proximité. Après s’être fait une place dans les usages et les smartphones de leurs publics, elles cherchent maintenant à les toucher au coeur. Une nécessité à l’heure où ces géants du numérique sont attaqués (non sans raisons) sur tous les fronts : fiscalité, propagation des fake news, traitement des données personnelles, modèles économiques… Pour défendre leur avenir, ces plateformes ont plus que jamais besoin de faire de leurs utilisateurs des ambassadeurs et des alliés.

Il est intéressant de noter que ces “incarnations” sont tout sauf des showrooms numériques bourrés de gadgets et d’écrans. Au contraire, il y est question d’objets, d’expériences, de jeux de couleurs… comme s’il s’agissait de gommer la dimension technologique de ces entreprises. En jouant sur les ressorts de la surprise, du jeu ou de la poésie, l’objectif est de créer une connexion émotionnelle avec les visiteurs… Comme quoi, le digital ne suffit pas toujours !

// En bonus //

1️⃣ Pourquoi Facebook échoue-t-il à construire son Siri ou son Alexa ?

[TL;DR] Comment se fait-il que Facebook n’arrive pas à se faire une place dans le domaine des assistants vocaux, alors qu’il a commencé à investiguer le sujet dès… 2013 ? Qui plus est, l’entreprise a mené de nombreuses acquisitions dans le domaine, sans succès. Plusieurs pistes : une inaptitude “culturelle” à transformer des technologies innovantes en produits, des changements incessants de stratégie et d’équipes, ou le “siphonnage” interne des meilleurs talents de l’IA par les laboratoires de recherche fondamentale du groupe…

La punchline : “Au bout de 5 ans, ne pas encore avoir de produit [vocal] est une honte” estime un employé. Honte suprême : Portal, l’enceinte connectée lancée en octobre 2018 intègre Alexa, d’Amazon.

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2️⃣ Oubliez Uber, la nouvelle révolution urbaine est… la trottinette

[TL;DR] Si vous êtes parisiens, vous avez sûrement vu se développer à vitesse grand V les trottinettes électriques de Lime ou Bird. Aux côtés des vélos électriques, ces “e-scooters” (attention, faux ami), pourraient apporter une solution économique et (relativement) écologique aux soucis de mobilité urbaine, sans nécessiter de nouvelles infrastructures. Ces nouveaux modes de transports semblent parfait pour de micro-déplacements : quelques kilomètres, en complément du réseau de transport public. Uber ne s’y est pas trompé : il a racheté l’un des acteurs du secteur, JUMP, qui propose des vélos électriques en libre-service. A bon escient semble-t-il : alors que son trafic déclinait, celui de JUMP bondissait.

La punchline : “En moyenne, 30% de l’espace en ville est consacré aux voitures (et à Houston, c’est 60%)” explique Robin Chase le fondateur de Zipcar. Imaginons l’impact positif que pourrait avoir sur les villes le développement de ces micro-modes de transports, qui plus est partagés.

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3️⃣ Les retours d’expérience de Pierre Fabre

[TL;DR] La cosmétique est l’un des secteurs les plus bousculés par les nouvelles marques “digital native”. Pour Eric Ducournau, PDG de Pierre Fabre (Avène, Klorane, Galénic, Ducray…) interrogé par Grégory Pouy dans son podcast “Vlan”, cette transformation est aussi une source d’opportunités : pouvoir se rapprocher des consommateurs finaux en complément des réseaux traditionnels de prescription (médecins, pharmaciens), réinventer les modes de collaboration et de travail ou se rapprocher de startups innovantes, comme MÊME, qui commercialise des soins pour la peau pour les patients sous traitements anti-cancéreux.

La punchline : “Plus on digitalise, plus on relocalise. Ce n’est pas parce que l’outil digital est universel que l’on peut parler au monde entier depuis un même endroit” explique Eric Ducournau.

Ecouter le podcast

// Avant de nous séparer //

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A la semaine prochaine !

Benoit Zante
@bzante

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