🤖 L’IA peut-elle écrire des contenus à notre place ?
J’ai récemment écrit un article sur les impacts de l’intelligence artificielle pour les médias et les journalistes, à partir de la présentation donnée par Jérôme Colombain, de Franceinfo, lors de la conférence Médias en Seine en fin d’année dernière. Cela m’a conduit depuis à creuser un peu plus le sujet…
Parmi les innovations les plus prometteuses dans le domaine — tout en posant de nombreuses questions — figure la génération automatique de textes. À plus ou moins long terme, l’IA pourrait-elle remplacer les journalistes et plus généralement tous ceux qui produisent des contenus ? A priori oui, en commençant par les tâches les plus basiques.
Le mouvement est d’ailleurs en cours depuis plusieurs années. Il existe des outils pour réécrire automatiquement des dépêches ou publier très rapidement les résultats d’élections ou de compétitions sportives à partir de canevas préétablis. L’intelligence artificielle est dans cette situation bien embryonnaire : il faudrait plutôt parler d’automatisation.
Plus enthousiasmant, la recherche de sources ou le traitement de vastes corpus d’information et de documents pourraient être grandement accélérés avec l’IA, au profit de l’expertise et du travail d’enquête. Google propose par exemple un outil nommé Pinpoint pour traiter rapidement des documents de toute sorte.
Pour ma part, j’utilise depuis quelques années les services de la startup Flint et de ses robots curateurs dans le cadre de différentes missions de veille. On pourrait penser que ces outils sont une menace, mais ils représentent en fait un formidable atout : à mon sens, la valeur de la curation est moins dans l’identification et la sélection des informations que dans l’analyse, la mise en perspective et les liens que seul un humain est capable d’établir — pour l’instant du moins.
Mais il y a des technologies qui posent davantage question… Un robot capable de commenter les matchs en direct ? Un avatar qui présente le journal télévisé ? Pour l’instant, il leur manque l’émotion, mais demain ?
Surtout, l’une des avancées les plus spectaculaires de l’intelligence artificielle en 2020 a été la publication du modèle de langage naturel GPT-3 par la startup OpenAI. Il affiche 175 milliards de paramètres, là où le modèle précédent (GPT-2) n’affichait “que” 1,5 milliard de paramètres.
Concrètement, à partir d’un sujet et d’un style donné, GPT-3 est capable de générer un texte assez convaincant “à la façon de”. La publication par The Guardian en septembre dernier d’une tribune écrite grâce à ce modèle a suscité beaucoup d’intérêt — même si le résultat final a été retravaillé par des humains. Sur le même sujet, Microsoft a récemment publié un brevet pour un chatbot capable de mener une conversation s’inspirant de la personnalité d’un individu spécifique…
Depuis la mise en ligne de GPT-3, de nombreux outils — plus ou moins convaincants — ont commencé à se saisir du modèle pour imaginer des cas d’usage, essentiellement en anglais.
Quelques exemples : Topic, qui propose des idées d’articles à partir de mots-clés, Headlime, qui produit des articles de blog et des landing pages ou CopySmith, qui génère automatiquement des textes pour les publicités sur Facebook. Évidemment, il est aussi très facile de voir l’intérêt de ces outils pour les producteurs de fake news et de désinformation…
J’ai moi-même profité des dernières vacances pour travailler avec un chercheur en intelligence artificielle afin de mieux comprendre le fonctionnement de ces outils et voir ce qu’il est possible d’en faire… Mais je vous en parlerai dans une prochaine newsletter !
PS. Si vous pensez que toutes ces évolutions ne concernent que l’écriture de textes, allez donc vous amuser avec Dall-e, le nouveau modèle dévoilé par OpenAI début janvier…
— — — — — — —
N’hésitez pas à prendre le temps de m’écrire pour me partager vos réactions, avis, coups de coeur, coups de gueule… et à partager cet article ;)
Vous souhaitez recevoir directement par e-mail les prochains articles? Un formulaire d’inscription est disponible ici.
A bientĂ´t !
