“Les défis de la transformation digitale” : retours sur le petit déjeuner

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
4 min readOct 21, 2019

“Plutôt que de parler de vous, laissez faire les autres” : c’est ce principe que Quentin Franque et moi avons décidé d’appliquer à l’occasion de la sortie de notre livre “Les défis de la transformation digitale”.

Mercredi dernier, la verrière du Schoolab (dans le Sentier) accueillait une centaine d’invités. La sortie du livre était un prétexte pour les réunir, mais tout ce monde était surtout venu pour écouter nos “grands témoins” : Eric Ducournau, CEO de Pierre Fabre, Judith Levy et Juliette Couturier, fondatrices de la startup Même, Gonzague de Blignières, co-fondateur de Raise et Mathilde Hébert, Directrice Experience Clients et Marketing Digital chez Saint-Gobain. Le tout animé par la journaliste Lise Pressac, avec en introduction, un petit mot de Christian Collot, le DG de l’agence Intuiti (et patron de Quentin).

Avec leurs mots et leurs exemples concrets, ils ont illustré le propos du livre et quelques-unes de nos convictions :
- “Le digital n’est pas une fin, c’est un moyen au service du client et du business” (Mathilde Hébert)
- “La transformation ne se résume pas à des outils et des technologies” (Eric Ducournau)
- “Le digital peut être un ennemi, mais c’est aussi un outil qui peut faire du bien à la société” (Gonzague de Blignières).

Saint Gobain doit relever de nombreux défis dans le cadre de sa transformation : c’est l’exemple parfait du grand groupe industriel, marqué par une forte culture d’ingénieurs, qui a compris que ses pratiques et modes de pensée devaient évoluer.

Parmi les défis à relever :
- apprendre à raisonner différemment, alors que l’entreprise a une histoire industrielle très ancienne (plus de 350 ans) et une culture forte. L’enjeu : “entrer dans les chaussures de nos clients, pour penser en termes de bénéfice et de valeur perçue plutôt que de caractéristiques produits”.
- s’assurer une place de choix dans les chaines de valeur du futur, en particulier dans le contexte de la digitalisation de la construction, avec le développement du BIM (Building Information Modeling).
- adjoindre des services aux produits de l’entreprise.

Chose intéressante à souligner : pour accompagner ces mouvements, des sociologues et des designers ont été recrutés au sein de l’équipe R&D. “Mettre le client au coeur des processus de l’entreprise est critique. Mais pour cela, il faut le sponsoring du top management” a expliqué Mathilde Hébert.

Chez Pierre Fabre, l’enjeu est également de repenser l’entreprise autour de ses clients. Une direction des affaires médicales, patients et consommateurs a d’ailleurs été récemment créée : une révolution, alors qu’historiquement, le groupe se concentrait sur la relation avec les médecins et les pharmaciens. “Les anciens sont un peu perturbés par ça,” avoue Eric Ducournau.

Ateliers de co-création et dispositifs d’écoute des réseaux sociaux font donc leur entrée dans les process de l’entreprise, pour “inverser” le modèle, tout comme de nouvelles fonctions, notamment sur les métiers de la donnée. Un changement culturel doit aussi s’opérer dans la distribution, pour développer l’omni-canalité… et répondre à l’inévitable question “faut-il vendre sur Amazon ?”. Quant aux usines, il faut déjà les équiper en wifi avant d’imaginer des transformations plus ambitieuses.

Les intervenants ont donné quelques conseils pour accompagner tous ces changements :
- “démystifier le digital, ne pas le prendre par le prisme de la technologie, mais l’aborder sous l’angle de l’expérience client : cela permet de le rendre moins obscur, moins jargonneux, et ensuite d’insuffler un changement” (Mathilde Hébert).
- “il faut avoir l’oeil ouvert et passer du temps à l’extérieur”, “les grands groupes ne doivent pas forcément aller chercher des startups dans leur domaine, il faut être ouvert d’esprit : le digital n’arrive pas toujours là où vous l’attendez” (Gonzague de Blignières).

Enfin, en guise de conclusion, Eric Ducournau, Judith Levy et Juliette Couturier, ont échangé sur les apports mutuels du partenariat que leurs entreprises ont noué ensemble. Pierre Fabre a pris une participation minoritaire dans cette DNVB (“Digital Native Vertical Brand”) et en assure la distribution dans les pharmacies et parapharmacies, grâce à sa force de vente. un choc des cultures, mais qui s’avère déjà bénéfique pour tous.

// Avant de nous séparer //

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Benoit Zante
@bzante

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