Le futur selon la recherche (partie 1)

Où l’on parle d’expérience utilisateur et de système informatique autonome

Jérémy Freixas
BeyondLab
4 min readJun 6, 2017

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Avenir en fabrication (Philip Chapman-Bell)

En novembre dernier, l’association BeyondLab Lille (réseau BeyondLab) proposait à des chercheurs de sortir leur boule de cristal. La question : quel sera le futur de leurs travaux ? Cela donne le résultat suivant : cinq vingtaines de minutes pour découvrir une nouvelle approche d’un problème actuel et envisager l’avenir d’un point de vue scientifique.

Toutes les interventions sont répertoriées dans cette playlist. Cet article se concentrera sur deux d’entre elles.

Le design nous sauvera (enfin le vrai design, pas votre Freebox dessinée par Starck)

Premier gros plan sur Michaël Cravatte, qui est venu nous présenter son métier : le design.

Pour lui pas de doute possible, le design doit aller plus loin que de repousser la laideur, laideur qui se vend mal comme le dit cette phrase célèbre.

Ainsi, si une activité veut rencontrer le succès, elle se doit de suivre cette philosophie centrée sur l’utilisateur final (à distinguer bien souvent du client).

Sans retour de l’utilisateur, votre solution sera forcément inadaptée. Et vos efforts inutiles.

Sans possibilité d’évolution, votre solution sera forcément obsolète. Et vos efforts inutiles.

Ces déclarations laissent entrevoir un futur où les systèmes ouverts, personnalisables et adaptables seront préférés aux systèmes opaques et monoblocs. Les conséquences sont multiples :

  • L’ouverture d’un système permet aux individus de le comprendre et de se l’approprier, avec la possibilité de le corriger, de l’adapter à ses besoins, et de faire perdurer au mieux. Très concrètement, c’est la voie suivie par les bidouilleurs de tout poil et les adaptes du bon vieux système D.
  • Le travail en lien avec l’utilisateur final permet de se concentrer plus sur les fonctionnalités du système et non sur le système en lui-même. Très concrètement, un système gagne alors en valeur parce qu’il me permet de faire quelque chose grâce à ses fonctionnalités. C’est l’importance de l’être vis-à-vis de l’avoir. Et l’envolée de la fameuse économie de la fonctionnalité attendue depuis tant d’année.
  • Enfin, une considération des matières premières plus responsable. En devenant conscient de l’ensemble du cycle de réalisation d’un système et en étant au centre de sa conception, l’utilisateur peut se rendre compte du cycle dans lequel il s’insère. Et faire en sorte de ne pas en être le dernier maillon mais de prévoir un futur utile à toutes les ressources dont il n’aura plus l’usage.

Pour en savoir plus, voici la vidéo de l’intervention de Michael Cravatte (POSIDE)

Technologie sans conscience n’est qu’abîme de l’âme

Le second sur notre liste est Nicolas Roussel. Directeur de recherche à INRIA Lille Nord Europe (Institut National de Recherches en Informatique et Automatique), il travaille sur les interactions en hommes et machines.

Quelques minutes après le début de sa présentation, il nous demande alors : le futur sera-t-il sans écrans ? La question peut en effet se poser, vu le nombre croissant de dispositifs qui cherchent à interpréter nos gestes ou nos voix pour agir.

Plusieurs exemples sont cités dont le Kinect, jeu vidéo de Microsoft ou encore Siri, l’assistant vocal des produits Apple. Aussi fascinantes que ces technologies puissent paraître, il n’en reste pas moins que ce sont des systèmes informatiques, des machines. Qui ont été programmées pour réalisées des actions très concrètes et qui vont bêtement les faire.

Ainsi Siri va réagir quand vous l’interpelez : faire pour vous une recherche sur Internet, envoyer un SMS, etc. Mais savez-vous exactement tout ce qu’il sait faire ? À la différence d’un système avec lequel vous avez interagi jusqu’à présent (la télécommande de votre télé ou les menus de votre traitement de texte), il n’y a pas de liste exhaustive des fonctionnalités de Siri.

À ce moment-là, comment savoir ce que Siri fait exactement ? S’il réagit au moment où vous l’interpelez, c’est qu’il écoute tout de même en continu afin de repérer la phrase qui le réveillera. Que fait-il de vos propos le reste du temps ?

C’est une vraie réflexion sur la façon dont nous interagissons avec ces objets auxquels nous déléguons une partie de notre pouvoir de décision que cette conférence nous invite à avoir. Sur leur prétendu caractère intuitif et la perte de contrôle possible que nous avons à les utiliser. Et sur les questions à se poser pour reprendre le pouvoir sur l’apparition de ces objets dans nos quotidiens, au-delà des discours sceptiques sur la technologie qui nous promettent un asservissement aux intelligences artificielles, afin d’en tirer le meilleur parti.

Pour en savoir plus, retrouvez ici la vidéo de l’intervention de Nicolas Roussel (INRIA Lille Nord Europe) :

To be continued ;)

Pour aller plus loin

Lien vers le site de BeyondLab

Actualités de l’association BeyondLab Lille

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Jérémy Freixas
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