Kubecon 2024 — REX d’un Dev dans un monde d’Ops

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4 min readMar 28, 2024

Rédigé par Paul LE GUILLOU (Java Backend developer @BforBank)

Qu’est ce que la KubeCon ?

La KubeCon est une conférence axée sur les technologies cloud natives, en particulier Kubernetes et d’autres projets connexes. L’événement est organisé par la Cloud Native Computing Foundation (CNCF) et rassemble des développeurs, des professionnels de l’informatique et des entreprises pour partager des connaissances, en apprendre davantage sur les dernières tendances et innovations.

En tant que Dev, je me suis donc plongé dans le monde des Ops ! Voici le top 5 des choses qui m’ont marquées à l’occasion de cette édition 2024.

#1 — Backstage : un must have !

Les équipes spotify étaient présentes à la KubeCon et ont beaucoup parlé d’un outil qui m’a particulièrement touché en tant que dévelopeur backend.

Backstage.io est une plateforme open source pour la création de portails de développeurs créée par Spotify. Elle permet de centraliser en un seul et même endroit : les applications, leur documentation, leur “état” sur des environnements cloud. Cette plateforme peut même être utilisée pour piloter des déploiements. Elle est conçue pour être extensible et personnalisable.

Elle permet également de définir des “templates” de projets pour bootstraper la création d’un nouveau composant. Ce qui pourrait s’avérer particulièrement utile dans notre contexte de multiplication de microservices.

#2 — IA IA IA Ollama

Etant donné le nombre de conférences autour des sujets IA, je suis obligé de le mettre dans les faits marquants. Kubernetes est définitivement en première ligne pour devenir la plateforme d’hébergement de LLMs. Parmi les grands noms qui ont abordés ce sujet il y a notamment Nvidia qui a présenté les différents modes d’intégration de ses GPUs dans l’écosystème K8S.

Ollama semble également “trendy” et a été mentionné à l’occasion de nombreuses conférences. Ollama est un outil permettant d’exécuter des LLMs localement, sans avoir besoin d’un service tiers. Son utilisation est similaire à Docker, mais il est spécifiquement conçu pour les LLMs. Il est possible de l’utiliser en invite de commande, via son API REST ou en l’utilisant à partir d’une bibliothèque Python (à tester sur votre laptop si vous avez un CPU haut de gamme).

#3 — Chauffer des piscines avec des datacenters

C’est la promesse de DeepGreen, une entreprise spécialisée dans l’installation de DataCenters “responsables”. Pour répondre à une demande toujours plus folle. En effet, selon certains analystes nous aurons besoin dans les années à venir de 100x plus de datacenter qu’à l’heure actuelle (dont 80% des capacités seront allouées à l’IA selon Elon Musk).

Cette solution est loin d’être bête puisque 97% de l’énergie fournie à un ordinateur est restituée sous forme de chaleur. Cette solution est donc idéale pour bon nombre d’usages : les piscines, les lieux de production agroalimentaire, la production d’antibiotiques, les laveries …

Cela permet de faire baisser les couts d’exploitation de ces établissements qui eux aussi ont fait face à une énorme hausse du prix de l’énergie. Le deal est gagnant gagnant. Pour aller au bout du concept, Deepgreen s’est associé à CIVO, un cloud provider “responsable” se reposant sur de l’open source, avec la promesse d’un prix “fair” et prédictif.

CIVO s’appuie notamment sur k3s, une version “low carbon footprint” de Kubernetes.

#4 — Construire une image docker efficacement en 2024

Adrian Mouat, un pro de docker, a détaillé les solutions techniques permettant d’avoir une image docker cumulant un maximum d’avantages : rapidité de création, taille réduite, process de construction reproductible (la même commande de création d’image génère exactement la même image — sha1 à l’appui), simplicité et généricité.

Parmi les solutions possibles, il a mentionné :
- Bazel : un outil très puissant pour construire des images très light mais aussi très complexe;
- Apko : une alternative plus simple que Bazel mais aussi plus limitée (pas d’équivalent à Docker RUN);
- Chiselled : un concurrent potentiel aux images distroless mais limité à C# et JRE;
- Buildkit + Dagger : un candidat idéal pour build vos images dans vos pipelines de CI-CD;
- Nix : techno intéressante mais … pas de bonnes pratiques claires.

En dehors des solutions citées ci-dessus, la solution la plus “simple” est d’utiliser une image distroless. Une image distroless est une image qui ne contient que les dépendances minimales nécessaires pour exécuter une application, sans inclure de système d’exploitation complet. Elle est créée en utilisant une approche de construction en plusieurs étapes et offre de nombreux avantages en termes de sécurité, de taille d’image et de maintenance.

#5 — Une actualité riche dans l’écosystème CNCF

Je me permets de tricher un peu avec ce 5ème “top”, avec une liste de news et technologies marquantes liées à l’écosystème CNCF :

- On pourra bientôt redimensionner nos pods K8S sans avoir à les redémarrer grâce au “In place resource resize”.

- Dapr : une boite à outil à ne pas manquer pour gérer la communication inter-µS, la gestion d’état (pour implémenter un vrai singleton sans downtime par exemple) ou encore la gestion de workflow.

- Keycloak supportera officiellement PassKey (si vous ne savez pas ce qu’est passkey n’hésitez pas à jeter un oeil à l’article d’Alexandre !) et OAuth 2.1 dans sa prochaine version.

- Si vous l’aviez manqué, depuis la version 1.28 de K8S le concept de side-car s’est grandement amélioré (notamment autour des problèmes de synchronisation au démarrage et à l’arret d’un pod).

- Dagger.io le nouveau bébé de Solomon Hykes, ancien co-créateur de Docker : à ne pas manquer !

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