Blockchain : 2018, quel bilan en France ?

Blocs
blocsnews
Published in
5 min readDec 13, 2018

Il y a un an presque jour pour jour, le 16 Décembre 2017, le cours du bitcoin fut à son maximum. Une unité BTC valut alors 19 665$. Cette arrivée au sommet fut le bouquet final d’un feu d’artifice tiré 6 mois auparavant, quand le prix du bitcoin franchit 1300$. A cette éruption “cryptonique” succéda un hiver froid. Au cours de ces douze derniers mois, le bitcoin perdit 83% de sa valeur, la plupart des autres cryptomonnaies entre 90 et 98%.

Mais comme spéculation ≠ innovation, l’écosystème français n’a pas relâché ses efforts pour continuer à se développer durant toute l’année. Voici donc notre bilan de 2018.

1. Des projets français qui continuent d’avancer malgré les difficultés.

Nous avons déjà abordé ce sujet, le marché national n’est ni le plus compétitif ni le plus attractif pour les entrepreneurs blockchain. Toutefois, de nombreux projets n’ont cessé d’innover, de se développer et de recruter ces douze derniers mois. Coups de chapeau en particulier aux équipes de Woleet, Acinq, Ark Ecoystem, Utocat, Ledger, iExec, Ownest, Kleros, KidnerProject, BTU Protocol, Coinhouse, Blockchain Studio et BlockchainPartner. Nous espérons vous voir encore plus haut en 2019.

2. La nécessité d’un soutien ambitieux et sans faille des pouvoirs publics.

Comme le dit très bien “Blockchain Partner”, la blockchain s’inscrit dans une transformation vaste de l’économie numérique. Elle a le potentiel avec les cryptomonnaies de redéfinir les contours de nombreux secteurs d’activité mais aussi du système monétaire dans son ensemble. Par conséquent la France a le devoir d’assurer coûte que coûte sa souveraineté dans ce secteur clé. Il serait catastrophique qu’un autre pays nous impose les futurs normes et standards de la technologie blockchain. On n’a pas beaucoup avancé en 2018, 2019 est sûrement notre dernière chance.

3. Quelques parlementaires en première ligne.

Il faut le reconnaître et s’en réjouir : certains députés ont pris le sujet à bras-le-corps. Le trio Laure de La Raudière /Jean Michel Mis / Pierre Person a été très actif sur le terrain et dans les médias pour promouvoir la blockchain et les cryptomonnaies. Par exemple, le rapport de la mission d’information sur la blockchain — paru hier — encourage l’Etat à investir 500 millions dans cette technologie. Selon Laure de la Raudière, l’utilisation de la blockchain par l’administration pourrait permettre à l’Etat de diminuer la dépense publique et d’offrir des services plus efficaces.

4. Fiscalité sur les cryptomonnaies : peut mieux faire.

La mission parlementaire sur les cryptomonnaies n’a pas réussi à convaincre tout le monde. Le dispositif fiscal prévoit qu’en 2019 les gains réalisés avec des cryptomonnaies seront soumis au même régime que la plupart des revenus du capital, soit une “flat tax” de 30%. C’est l’une des impositions les plus élevées d’Europe. Sachez toutefois que les transactions entre cryptomonnaies ne seront pas imposées en France. Vous serez taxé uniquement quand vous changerez vos cryptomonnaies en monnaies fiduciaires.

5. ICO : de bonnes nouvelles sur un champ de ruines.

Soyons honnêtes, les ICO ne sont plus ce qu’elles étaient. A partir de 2018, les levées de fonds en cryptomonnaies ont “galéré” pour récolter de l’argent quand elles n’étaient pas simplement annulées ou reportées à une date ultérieure. Si hier ce fut le Far West, aujourd’hui l’état de droit et la raison reprennent le dessus. En France, ces levées de fonds sauvages et souvent suspectes sont désormais encadrées et évaluées par les pouvoirs publics. Bonne nouvelle : un cadre comptable pour les ICO vient de sortir en France. Selon Alexandre Stachtchenko, c’est un cadre dans lequel une règle simple prime : plus les projets sont sérieux, plus ils sont encouragés ! Pour en savoir plus, cliquez ici.

6. Bitcoin, cryptomonnaies, blockchain : encore de nombreuses idées reçues.

Ces sujets sont devenus des thèmes largement discutés dans l’opinion et les médias générant des tonnes d’articles et de commentaires : les uns les célébrant comme solutions à presque tout, les autres les accusant des pires vilenies. Parmi ces prises de parole, trop peu de nuances et beaucoup de stéréotypes. L’effort de pédagogie doit continuer en 2019.

7. Les grands groupes commencent à s’y mettre.

Les projets blockchain et cryptomonnaies ne sont plus seulement l’apanage de petites start-ups. 2018 a vu certaines grandes entreprises françaises se lancer sur le marché. On pense d’abord à Havas Blockchain et au très bon travail de Fabien Aufrechter. Mais aussi à Orange qui est en train de développer un outil de vote consultatif — pas encore au point — pour les entreprises et les collectivités basé sur la blockchain. N’oublions pas non plus AXA, BNP Paribas et la Société Générale.

Et pour Blocs alors ? Quel bilan ?

Le bilan est très positif. Blocs est développé de façon 100% organique avec une fréquence de publication hebdomadaire. Nous avons donc été surpris par l’engouement qu’a suscité le média depuis sa création.

Notre vocation est de faire le pont entre le monde de la blockchain et celui du grand public, notre plus grande satisfaction est donc sans aucun doute la diversité de notre audience. Nos abonnés sont à la fois des acteurs du secteur blockchain, des professionnels du monde de la banque et de la finance, de la publicité et de la communication, de la tech et de la fintech. Ce sont aussi des retraités, des traders de cryptomonnaies, des journalistes, des institutionnels, ou des étudiants d’universités et de grandes écoles.
C’est à vous tous que l’on dit simplement : Merci !
Nous allons tout faire pour continuer à nous développer en 2019.
Stay tuned !

Pour finir, nous tenons également à remercier les personnes qui nous ont guidées, accompagnées ou aidées pendant l’année : Elsa Trujillo, Grégory Raymond, Raphaël Bloch, Michel Nizon, Clément Jeanneau, Martin Della Chiesa, Brian O’Hagan, Frédéric Ocana, Simon Polrot, Mamie Crypto et les membres parfois obtus du forum CryptoFR.

Renaud Loubert-Aledo, le 12 décembre 2018

Cliquez pour vous abonner à notre newsletter

--

--

Blocs
blocsnews

Ce que la blockchain change (ou pas) dans votre vie et dans le monde autour de vous.