Investir dans les startups pour accélérer sa transformation?

Alexandre Pelletier
Blog CapHorn

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Cet article est le troisième d’une série de réflexions sur la transformation digitale. Celui-ci pose la question du bien-fondé de l’investissement corpo dans ces startups comme levier. En préambule, nous avons décrit l’entreprise moderne comme une plateforme ouverte et le rôle des startups. Nous creusons aussi des aspects plus précis — à savoir la relation client, les fonctions de back end et de support, le business model, et l’IT comme catalyseur de transformation.

Merci à Céline Bertrix pour son aide.

Le Corporate Venture : fausse bonne idée ?

Nous avons parlé du rôle clé des startups dans la transformation digitale. Toujours afin de s’imprégner de la culture et des avancées des startups tech, nombreux sont les corporates à s’être lancés dans l’investissement en direct, que ce soit directement depuis leur bilan, ou en créant des fonds de Corporate Venture (CVC). Si on ne peut nier le potentiel de l’apport business pour une startup (sur le papier), encore faut-il que le lien avec les Business Units et les décideurs (qui sont dépositaires des budgets) soit établi, et qu’une réelle politique de faire appel aux participations du portefeuille soit incarnée! Nombreux sont les entrepreneurs à en être revenus. Par ailleurs, le corollaire de la relation — c’est-à-dire le potentiel pour le grand groupe d’accéder à de nouveaux services et technologies, voire de s’imprégner de savoir-faire et d’une culture différente sont encore moins vérifiés. C’est pourtant bien souvent l’objectif stratégique qui sous-tend l’investissement. Quand à la performance financière de l’investissement, c’est une autre histoire…

Concilier exposition financière et stratégique

Le pari d’investir pour gagner en visibilité sur l’écosystème et en compréhension des enjeux de ces startups n’est pas dénué de sens ; il est en pratique inefficace, car l’investissement en capital risque est un métier à part entière. En faire abstraction revient à payer particulièrement cher l’accès à un écosystème et à l’information détaillée sur un nombre restreint de participations ! Par ailleurs, de nombreuses startups se coupent délibérément des investisseurs corporate par peur d’introduire un biais dans la relation, voire de se couper des concurrents de l’actionnaire… Difficile de faire de la performance si (1) le dealflow n’est pas suffisamment riche et (2) la gestion de la performance du portefeuille n’est pas le cœur du métier. Pourquoi alors ne pas faire confiance aux fonds de capital risque spécialisés sur le B2B et les startups qui œuvrent sur la transformation digitale? A minima se pose l’opportunité de travailler avec leurs équipes de business development (ce que nous faisons chez Cap Horn depuis 10 ans avec les grands groupes) pour une vue exhaustive des solutions du marché. En allant plus loin, se pose la question de s’impliquer financièrement — en déléguant la gestion de ses ressources financières liées à l’investissement dans l’innovation à des entités dont c’est le métier. Ne serait-ce pas là l’occasion de s’exposer aux startups innovantes tout en ayant plus de chance de concrétiser un retour sur un investissement ?

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Alexandre Pelletier
Blog CapHorn

Corporate guy turned VC to support the development of tomorrow’s leading Enterprise tech companies