Domaine Moltès, l’amour de la tradition alsacienne

Oé
Oé, faisons le bien par le bon !
3 min readJul 10, 2019

Sur la route des vins d’Alsace, nous sommes allés à la rencontre de Mickaël, heureux producteur de ce délicieux canon. Il nous raconte avec passion son métier de vigneron.

Quelle est ton histoire Mickaël ?

On a repris avec mon frère Stéphane les vignes de nos parents en 1995. On est la 4e génération de la famille sur le domaine créé par mon arrière-grand-père, Antoine Moltès en 1930. On a 27 hectares de vignes en bio.

Qu’est-ce qu’on fait en juin dans la vigne et au chai ?

De fin mai à début juin, on passe beaucoup de temps dans les vignes. C’est le moment où poussent les fleurs et on doit s’assurer que les branches ne tombent pas au sol. La vigne est une liane, elle a besoin de points d’accroches pour ne pas tomber avec le vent et les intempéries. Un rameau peut pousser entre 1 et 2 cm par jour à cette période, c’est très rapide. Pendant ce laps de temps, on passe et repasse dans les vignes pour être sûrs que les branches ne cassent pas si il y a une tempête.

Au chai, c’est la fin des élevages. On met en bouteilles le vin et on vide nos fûts pour faire de la place pour les futures vendanges qui arriveront deux mois après. Ça fait deux ans de suite qu’on vendange fin août. On commence par les crémants, et autour du 10 septembre, on rentre les premiers pinots : Pinot blanc et Pinot gris précoces. La tendance veut que l’on vendange plus tôt, alors qu’il y a 10 ans on ne commençait pas avant le 20 septembre. Il y a entre 15 jours et 3 semaines d’avance en ce moment. Coïncidence ? On n’crois pas !

En Juillet, on termine le soin de la vigne, on gratte un peu les sols pour enlever les mauvaises herbes. On ne met pas d’herbicides en bio donc on travaille dur pour éviter la concurrence entre l’herbe et la vigne. Sinon, l’herbe pompe toute l’eau qui tombe, et les périodes de fortes sécheresses en juin, juillet et août sont difficiles à gérer. Le but c’est que la vigne soit servie en eau en premier.

Quel est ton défi du moment ?

À chaque saison il y a un travail bien spécifique. Il ne faut juste pas remettre au lendemain ce qui doit être fait tout de suite, parce qu’on peut vite se laisser dépasser. On surveille de près nos vignes et on s’entoure des bonnes personnes pour aller vite.

Qu’est-ce qui t’émerveille ?

L’éternel recommencement de la nature, la végétation qui reprend vie après l’hiver. Ça fait déjà un bon mois que ça a commencé à bourgeonner. Voir la croissance de la végétation, les insectes et les oiseaux qui reprennent leurs habitudes. C’est ça qui est magnifique. On observe les merles qui recommencent à faire leurs nids, les lézards qui sortent dès qu’il y a un rayon de soleil pour se dorer la pilule (rires)…

Quelques mots pour définir ton Pinot noir ?

C’est un vin passe partout que vous pouvez aussi bien déguster avec des viandes rouges, des viandes blanches ou des poissons grillés. Il est multifacette, on peut vraiment le sortir à tout moment. Sur l’exploitation, c’est notre cépage dominant. On adore ça. Nos Pinot noir sont passés sous foudres (ce sont de très gros tonneaux âgés de 50 à 60 ans) ce qui leur donne de la complexité, de belles notes de fruits rouges juste mûrs, griottes framboise un peu acidulé, et de la fraîcheur.

--

--