Des clips vidéos, comme des pros

La recette pour promouvoir son groupe de musique efficacement

Mathieu Pasquini
Boogieplayer
6 min readApr 12, 2018

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Dire qu’il faut faire des clips vidéos de ses prestations musicales pour se faire connaitre n’est pas seulement un doux euphémisme, c’est une évidence crasse. Genre l’enfoncement de portes ouvertes. Facile à dire donc, pas si évident que ça à faire en vrai. Lorsque que, comme moi, tu fais partie d’un groupe d’amateurs éclairés amoureux du beau jeu de qualité, bah tu veux faire les choses bien.

De trois choses l’une :

  • Tu es un groupe pro, tu as un tant soit peu des moyens, tu peux mettre en branle tout une machinerie pour faire tes clips. Et ça fait du [très] bon.
  • Tu es un groupe d’amateurs, tu n’as aucun moyen, tu te démerdes avec les moyens du bord et ça fait ce que… ça peut faire. Mais c’est pas grave hein.
  • Tu es un groupe semi-pro, tu n’as pas de gros moyens, mais tu ne veux pas faire chip. Il faut donc être malin.

Nos enjeux étaient les suivants :

  1. Groupe formé depuis peu de temps, aucune captation studio existante
  2. Volonté de faire au moins 3 clips “simples” et 1 clip “avancé” pour aider à la promotion du groupe auprès des lieux à jouer
  3. Produire une qualité professionnelle
  4. A faire en une seule après midi, rendant disponible tout le monde en même temps au même moment
  5. Faire la captation dans un lieu sympa, photogénique et avenant
  6. Profiter du moment pour faire également des pistes audio propres
  7. Aucune possibilité de refaire les shoots
  8. Pas de matériel autre que celui déjà en main, pas de location
  9. Moyens financiers très limités
  10. Boucler le tout en un mois

Bref, traverser le Sahara avec un verre d’eau, une datte et sans assistance aurait été tout aussi simple. Cela semble impossible et pourtant on l’a fait. Comme je sais que vous êtes avide de savoir et de connaissance, voraces que vous êtes, je vais vous donner la recette que j’ai mise en place.

Pour mener à bien cette aventure, il vous faut les réunir les éléments suivant : être entouré d’amis et d’un réseau, ne pas hésiter à parler du projet autour de soi et écouter les retours qu’on pourra vous faire et idées qu’on pourra vous proposer. De la discussion jailli la lumière.

Tout d’abord, trouver le lieu. Ah oui, j’ai oublié de préciser je voulais un lieu avec tous les avantages et un piano 😜! Là c’est mon ami Cyril qui a eu la bonne idée, contacter Astrid. Ah bon ? y’a un piano là-bas ?… hé oui, il y’a un piano là-bas. Contact fourni, j’appelle Astrid.

Astrid, c’est la gérante de l’Olivarius, complexe hôtelier qui loue des appartements en lieu de chambres. Elle accueille l’idée de tourner un clip vidéo dans son hôtel avec beaucoup enthousiasme. Le rendez-vous est pris avec Rémy et Astrid pour faire le repérage.

L’Olivarius est ce qu’on appelle un “appart’hotel”. On y trouve pas des chambres à proprement parler mais des appartements avec chambre, salon, cuisine à louer à la journée, semaine, mois. L’intérieur est vraiment sympa et très grand, surtout particulièrement lumineux. C’est l’idéal pour faire des prises de vue avec un grand recul très clair. Y’a même des arbres.

Le repérage à l’Olivarius. Hé oui, il y’a un piano :)

Ensuite, trouver une personne capable de faire les prises de vues, de son et tous les montages possibles. Là, c’est facile, je n’avais qu’à tendre la main : Silvio gérant de Parle Image dont le métier est de faire justement ça, fait partie de mes amis et réseaux. Silvio, en plus d’être un batteur fan de Deep Purple, est un professionnel de l’image. Il accompagne les TPE/PME et les chefs d’entreprises dans la réalisation de leur vidéos, clips ou captation en direct. Je lui parle de notre projet, il est partant et motivé pour nous soutenir et nous accompagner. Tous les ingrédients son réunis, c’est parti.

Tel John “Hannibal” Smith j’hourdi donc un plan formidable pour mettre tout le monde au même endroit au même moment : j’envoie des mails à tous les protagonistes en leur donnant le lieu, la date et l’heure.

Nous voilà donc le jour J, à la fois inquiets et pressés de démarrer le tournage. Mais avant toutes choses, il faut amener le matos, garer les voitures, tout préparer, tout déballer, tout installer… trop cool ! On y va.

Les petites caisses du batteur
Le piano du pianiste. Et pour centième fois, non, je ne joue pas debout ! >_<
Du matos… encore du matos… toujours du matos.

Afin d’optimiser le temps dont nous disposons, on se décide sur quatre morceaux du répertoire de reprises. On opte pour prises live audio de chaque morceau, un shot par prise, pas trop le droit à l’erreur quand même. Ces captations -uniquement audio- serviront de base pour le tournage des clips en mode “playback”. C’est de loin le plus efficace quand on ne dispose pas de trop de temps.

C’est le moment le plus difficile pour le groupe, il faut s’enregistrer sans montage et du premier coup. On fera quand même deux prises pour chaque morceau, histoire d’avoir un peu le choix.

Une fois les enregistrements audio faits. Le plus compliqué pour nous est passé, ce qui va suivre n’est que l’amusement. C’est là que Silvio rentre en scène : nous filmer.

On repasse donc les pistes audio encore et encore à chaque plans que Silvio filme, chacun à notre tour sur nos instruments. Plusieurs fois par zicos : un plan comme-ci, un autre comme-ça, avec le rail de travelling, sans le rail, avec la grue… raaaaaagh…

Un exemple de plan avec Olivier seul
Un autre plan avec Olivier et moi
Encore un autre plan avec Nathalie
Comme de par hasard il faut en refaire encore avec Nathalie. Toute la fine équipe sur la même photo, c‘est cadeau.

Toute l’après midi aura fait des prises de vues dans tous les sens, en écoutant un milliard de fois (au moins) les quatre mêmes morceaux, et en faisant semblant de jouer. Mais semblant de jouer les vraies notes, pour sonner juste à l’écran si j’ose dire. Car ça sera là toute la magie de Silvio, de mélanger notre captation audio live et les prises de vues live pour en faire des vidéo. Des dizaines d’heures à dérusher, choisir et à monter pour faire nos jolis clips.

Finalement, elle sera passée bien vite cette journée. On aura pris un grand plaisir et beaucoup de fun pour faire ces quatre morceaux, en se rendant compte que à peine fini on avait déjà envie de recommencer.

Comme on l’avait promis à Astrid, on donnera le soir même un concert à l’ensemble des amis et des clients de l’Olivarius

Merci Caroline pour la photo ;)

Allez,je vous ai suffisamment fait attendre, la vidéo tant attendue :

Et comme dans toutes productions qui se respectent, le générique.

  • Nathalie, chant
  • Olivier, batterie
  • Mathieu, piano
  • Silvio, Parle Image, réalisation et montage
  • Astrid et Rémy, Olivarius, décors
  • Merci à Cyril, Caroline et Alex :)

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Mathieu Pasquini
Boogieplayer

Mathieu Pasquini, aka boogieplayer, is a piano player and https://Shadow-Moses.net CEO. L.A.M.P genie, NeuroHacker & BoogieWoogie drifter.