Histoire d’une couverture #1 — Godblind d’Anna Stephens

Découvrez les coulisses de la création d’une couverture dans les studios de Bragelonne.

Alexandre Levasseur
Bragelonne
4 min readJan 30, 2018

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Si vous aimez la Fantasy, vous ne pouvez pas être passé à coté de la sortie événement de Godblind d’Anna Stephens en octobre dernier. Ce roman furieux et violent a littéralement été une claque dans la gueule de tout ceux qui l’ont lu.

Une histoire qui a tout de suite reçu un écrin digne de ce nom puisque nous avons décidé de le publier en version reliée. C’est vous dire si on l’aime et qu’on pense que vous devriez l’adorer.

Mais cet ecrin ne serait rien sans une couverture hallucinante façonnée de main de maître par un illustrateur qui fait son entrée chez Bragelonne : Mikaël Bourgouin.

Fabrice Borio, le directeur artistique de Bragelonne vous raconte…

À l’origine, sur Godblind, Stéphane Marsan nous l’a pitché en nous expliquant que c’était un livre d’Heroic Fantasy haut en couleur assez âpre qu’il avait pris un immense plaisir à lire.

La couverture originale nous a interpellé, on se demandait pourquoi l’éditeur Américain avait choisi cette couverture très symbolique à la limite du fantastique horrifique. Nous ne savions pas trop quoi faire de cette piste : elle était intrigante mais s’éloignait beaucoup d’une imagerie de Fantasy classique.

Avant de me mettre sur Godblind, je voulais déjà travailler avec Mikaël Bourgouin, un auteur de BD qui m’avait envoyé son book. J’avais été scotché par sa peinture, les matières, les couleurs et les compostions audacieuses de cet immense artiste. Je ne pouvais pas passer à côté. Et Godblind était clairement le projet sur lequel je pouvais demander une illustration à Mikael.

Dès le départ nous savions qu’il fallait représenter Dom. Nous le voulions marchant dans la neige dos à un paysage grandiose : une vision assez classique du héros de fantasy. Mais nous nous interrogions aussi sur la manière de retranscrire la violence du récit en couverture. Il nous fallait du sang !… Mais comment en mettre sur cette couverture sans basculer dans l’horreur ou le grand guignol ? Il y avait aussi le problème des dieux : leur implication bien réelle dans l’intrigue était un élément qu’il ne fallait pas négliger… Il y avait les dieux rouges et aussi la Danseuse, déesse ambiguë qui parle à Dom dans ses trances tout au long du roman. C’était finalement l’un des aspects qui m’intéressait le plus, sans trop savoir comment l’évoquer. J’imaginais bien Dom avançant courbé dans le blizzard, surplombé par la silhouette indistincte de la déesse beaucoup plus grande que lui à la fois menaçante et intrigante… J’avais cependant des doutes sur la pertinence de ce choix.

J’ai soumis à Mikael toutes ces interrogations et ses pistes pour voir ce qu’il en ferait.

Les premières esquisses m’ont permis de balayer très vite un bon nombre de questions et de doutes : la Danseuse, n’avait pas inspiré Mikael qui avait préféré la symboliser par un regard dans le ciel. Dom devait être plus mature et plus badass. Mais surtout, Mikael a fait LA proposition qui allait tout changer : il a représenté les visages grimaçants des dieux rouges derrière le héros !

Nous tenions quelque chose : la couverture devait être plus symbolique et plus graphique. Dom resterait central mais il fallait qu’il sorte du décor et que les dieux rouges l’encerclent. Le rouge allait devenir la couleur dominante, mais il évoquerait plus une espèce de transe douloureuse que le sang versé dans les combats.

On se retrouve très bientôt pour une nouvelle couverture. N’hésitez pas à nous dire ce que vous voudriez voir dans les commentaires.

Et d’ici là, découvrez Godblind en librairie et en numérique dès à présent.

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