Nos auteurs aux Imaginales… Manon FARGETTON

Corentin
Bragelonne
Published in
6 min readMay 22, 2018

À l’occasion de son passage aux Imaginales, prenons quelques instants pour revenir sur une des plus grandes auteure de Fantasy française !

À l’occasion de l’édition 2018 des Imaginales, l’auteure recevra le Prix Imaginales des Lycéens pour Les Illusions de Sav-Loar, un roman coup de cœur que nous sommes très fières de vous présenter dans cet article !

Manon Fargetton a grandi à Saint-Malo, entre la musique et les mots.

Elle vit aujourd’hui à Paris et exerce le métier de régisseuse lumière.

Elle est également musicienne et écrivain, aussi à l’aise en Fantasy qu’en thriller ou en littérature jeunesse. Manon est donc une auteure aux multiples talents, bien décidée à poursuivre son chemin d’encre à travers les genres avec la finesse et l’imagination qui caractérisent sa plume.

Des héroïnes fortes, de la magie, des complots politiques et une prose à part, que demandez-vous de plus ?

Dans le royaume d’Ombre, les femmes qui possèdent le don sont persécutées par le Clos, ordre religieux patriarcal qui voit en elles une menace. C’est dans la cité devenue légendaire de Sav-Loar, protégée par une série de sorts et d’illusions au cœur de la forêt des Songes, que se réfugient ces femmes depuis des décennies. Lorsqu’à l’adolescence, Bleue découvre ses puissants pouvoirs, elle s’allie à un groupe d’esclaves pourchassés par des hommes du Clos pour rejoindre la ville des magiciennes bannies. Au cours de ce périple dangereux, elle croisera Fèl, une beauté manipulatrice et éprise de liberté, et Til’Enarion, un redoutable membre du Clos qui traque les jeunes magiciennes pour les éliminer… Les prémices d’une guerre impitoyable se profilent entre les magiciennes et le Clos.

De quel côté se rangeront Bleue, Fèl, Til’Enarion et leurs compagnons dans ce conflit ? Un mythe pourra-t-il renverser l’ordre établi ?

Leur seul espoir : rejoindre Sav-Loar, la ville des magiciennes, dissimulée au cœur du royaume d’Ombre !

En lisant Les Illusions de Sav-Loar vous vous poserez sûrement cette question. D’où lui vienne ses idées, comment fait-elle pour créer un monde aussi riche ? Dans un seul roman, elle retranscrit une dizaine d’années sans absolument aucune longueur. Je vous le conseille, prenez votre temps pour le lire, une fois refermée, vous sentirez un manque terrible !

Prenez le chemin pour Sav-Loar, vous rencontrerez des personnages si réalistes, si humains que vous aurez l’impression de marcher à leurs côtés !

Un roman de Fantasy hors-norme mais pas que, Les Illusions de Sav-Loar est teinté d’un beau message avec des héroïnes bien badass !

Les premiers paragraphes de Les Illusions de Sav-Loar, ça vous tente ?

Le soleil avait à peine passé la ligne de l’horizon. Pourtant, la foire aux esclaves de Dorderès fourmillait déjà d’acheteurs qui profitaient de la fraîcheur de l’aube pour dénicher les bonnes affaires et rafler les meilleures pièces.

— Toi, lève la tête !

Exposée sur l’estrade, Fèl redressa le menton, fixant l’homme du regard sans s’inquiéter du fouet qu’il brandissait dans sa direction. La lanière claqua près de son visage.

— Mozê ! s’indigna le négociant bedonnant depuis l’ombre de sa tente. N’abîme pas la marchandise !

— Je lui apprends juste où est sa place, maître.

Il appuya le manche tressé du fouet contre la joue de Fèl dans une inquiétante caresse et, soufflant sur son visage une haleine puant le clou de girofle et la charogne, murmura :

— Ces esclaves étrangères ne savent jamais où est leur place…

Ses yeux brillaient d’excitation. Si elle maîtrisait encore mal la langue rugueuse de cette région, Fèl connaissait le langage des corps : cet homme brûlait de la toucher. Et il perdrait son emploi à l’instant où il s’y risquerait.

— Celle-ci, lança une voix à sa droite.

Fèl eut un mouvement de recul que les fers à ses chevilles entravèrent net. Le colosse qui la désignait depuis l’allée arborait le teint hâlé des hommes du désert et l’air intraitable de ceux qui ont l’habitude d’être obéis. Un sabre courbe reposait contre sa cuisse, pareil à ceux que portaient tous les guerriers des environs.

— Yôn ! s’exclama le négociant en émergeant de sa tente avec un sourire affable. Je suis enchanté de vous revoir enfin ! Qu’y a-t-il pour votre service ? J’espère que le Sker se porte bien…

— Très bien, répondit sèchement le prénommé Yôn. Puis-je voir la fille de plus près ?

— Laquelle ? s’enquit l’autre en feignant l’innocence.

— Ne faites pas l’imbécile.

— Oh ! Elle ! Bien entendu, approchez, je vous en prie. Toi, ajouta-t-il en désignant Fèl, avance.

Elle sortit du rang à petits pas, limitée par sa courte chaîne. Le guerrier s’approcha, deux hommes sur ses talons. Sans aucune délicatesse, il empoigna les cheveux de Fèl pour mieux la détailler. La jeune femme l’observa tandis qu’il découvrait ses yeux vert d’eau piquetés d’or, sa longue chevelure aux reflets de miel, ses courbes généreuses et la taille marquée que mettait en valeur la robe choisie par le négociant — une robe bleue, comme celle de tous les esclaves.

— Qu’en dis-tu ? demanda-t-il enfin en se tournant vers l’un de ses compagnons.

Celui-ci, petit homme au front luisant qui agitait frénétiquement devant son nez un éventail laqué, eut une moue dubitative.

— Elle serait au goût de n’importe qui. Mais vous savez ce que je pense des étrangères…

— Sker Nazâr les apprécie.

— Je n’ai jamais compris pourquoi…

— Est-elle vierge ? s’enquit le guerrier auprès du négociant.

L’homme à l’éventail éclata de rire avant qu’il puisse répondre.

— Ne rêvez pas, Yôn ! Quoi que ce charlatan tente de nous faire croire pour augmenter son prix, il est inutile d’examiner cette gamine pour savoir qu’elle a déjà connu des hommes.

— Assurons-nous du moins qu’elle est saine. Amesân ?

Le troisième homme du groupe acquiesça. Fèl l’étudia discrètement. Rien en lui n’attirait l’attention, à l’exception peut-être de ses mains, trop délicates pour avoir un jour tenu une épée, et de sa tunique fluide de toile claire sur laquelle la poussière ambiante semblait ne pas trouver de prise.

— Vous êtes originaire du royaume ? l’interrogea-t-il dans un ombrois parfait.

C’est aussi un homme éduqué, nota mentalement Fèl.

Le royaume. Il y en avait plusieurs centaines de par le monde, mais elle avait rapidement compris que, où qu’elle se trouve, lorsqu’on évoquait un royaume sans autre précision, il s’agissait de sa terre natale.

Le royaume d’Ombre.

Vous voulez lire la suite ?

Les Illusions de Sav-Loar est disponible en numérique, en librairie ou encore sur les sites de e-commerce juste en dessous !

Manon FARGETTON sera présent aux Imaginales 2018 du 25 au 27 mai ! N’hésitez surtout pas à venir à sa rencontre pour échanger avec elle !

Retrouvez-nous très bientôt pour un nouvel article. N’hésitez pas à nous suivre pour ne rien rater des prochaines publications.

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