Cinquante Quatre

Stéphane Becker
Le jeux vidéo au pays des bretzels
3 min readNov 21, 2012

Cela dure tout un week end, non stop pour les plus braves. C’est l’occasion pour des gens d’horizon divers de se mesurer à la création d’entreprises pendant quelques heures. Pour être précis, cinquante quatre heures.

C’était donc la deuxième édition du Startup Weekend Strasbourg, à cette occasion nous étions dans les locaux de l’ENSIIE à l’Internationnal Space University. Je ne vais pas revenir sur le format même du Startup Weekend, c’est écrit un peu partout sur Internet, et vous pouvez même le voir en regardant la vidéo tournée à l’occasion du premier Startup Weekend à Strasbourg.

Ici cela sera l’espace de mes émotions, car elles furent nombreuses durant ce week end. Il faut dire que pour les organisateurs l’aventurent commence avant lorsqu’on organise l’évènement et que l’on bat le rappel pour faire venir des gens.

Cette année dans l’équipe d’organisation nous avons pu compter sur de très bon “locaux”, en la personne de Fadoua et Sébastien. Etre un local pour l’organisation c’est tout sauf facile, vous êtes en première ligne dans les trucs qui peuvent foirer. Le format du SW est plutôt fluide et souvent c’est la logistique qui vous fout dedans, comme le wifi qui donna quelques signes d’inquiétudes au début de l’évènement mais avec lequel nous nous sommes accommodés. Le reste de l’organisation commence à être rodé et avec le temps on psychote moins sur les détails.

Pour ce qui est de faire venir des gens c’est toujours un exercice compliqué. Dans un monde où la richesse est assimilé à la possession matériel il est difficile de faire parier les gens sur leur meilleur atout : eux même. C’est toujours un exercice de frustration de vouloir convaincre des gens rétifs à venir au SW. Nous, on sait déjà quelle valeur on va leur apporter, que la présence ne serait que des deux speakers c’est déjà de la sagesse en barre qui leur fera peut être éviter des erreurs coûteuses. Encore sur un public d’informaticien nous avons tendance à avoir plutôt de la réussite, avec des relais fort dans des écoles comme Supinfo et l’ENSIIE. Cela est principalement du au fait qu’il y a une meilleure identification à nos parcours respectifs d’entrepreneurs et que l’évènement commence à être connu.

Mais notre but était d’aller au délà du simple mélange d’informaticien, et si on commence à avoir des gens avec des profils divers avec cette année un porteur de projet venant de l’ENGEES, il subsiste un gros manque du côté des designers, architecte et autres personnes plutôt “cerveau droit”. Souvent nous avons des sons de cloches genre “l’entreprenariat ce n’est pas pour nos étudiants”. Cette limitation reste à mon avis un de nos plus gros axes d’amélioration, mais il faudra sans doute un coup de main pour arriver à faire passer notre message là bas.

Après, quand l’évènement commence, je dirais que ce n’est que du bonheur. L’énergie des participants, leur volonté de vouloir faire des trucs, c’est nager au milieu de gens “un peu comme vous” même s’ils sont différents. C’est une expérience détonante de remplacer la semi solitude de l’entrepreneur par cette soudaine foule de gens, d’étudiants, de salariés, de porteurs de projets qui refusent finalement le status quo.

Dire quelques mots à cette foule, recevoir en retour la vague de leur enthousiasme est un plaisir sans cesse renouveler, même si comme chaque année je regrette les quelques pains dans ma prestation avec quelques éléments de déstabilisation comme des slides qu’on fait à l’arrache à la dernière minute.

C’est aussi un exercice frustrant, quand on voit des gens qu’on a côtoyé tout le week end à l’épreuve du jury où ils trébuchent sur une question d’un jury, n’utilise pas, à notre avis, les bons mots pour la présentation. Mais la frustration laisse rapidement la place au rire lorsque des participants se lancent dans une distribution de canette de Kronenbourg pour appuyer la fin de leur présentation.

Il y a tellement d’inventivité, de créativité, de réflexion dans toutes ces présentations bouclé souvent 10mn avant le début des passages en jury. Enfanté à la suite d’une nuit blanche où souvent le projet ressemblait encore à un champ de patate mal fagoté, elles nous impressionnent toujours surtout lorsqu’on a connu des concours de création où les gens y allaient en marche arrière.

Je pourrais continuer longtemps, ce que je sais c’est qu’au sortir de ce week end j’ai toujours une pêche d’enfer et je me permet de franchir mes propres limites. Je pourrais sans doute vous parler encore longtemps de cet évènement, des joies, des peines, des victoires, des défaites, mais à quoi bon ? C’était la deuxième édition du Startup Weekend Strasbourg et, si vous n’y êtes jamais allés, la balle est toujours dans votre camp pour faire le premier pas et comprendre.

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Stéphane Becker
Le jeux vidéo au pays des bretzels

CEO à Method In The Madness. Geek. Gamer. Développeur. Entrepreneur.