Point d’inflexion

Stéphane Becker
Le jeux vidéo au pays des bretzels
2 min readOct 18, 2016

C’était bien la centième fois que j’expliquais le coworking, ce que cela signifiait et l’émergence d’une nouvelle classe de travailleurs nomades, qui profitaient de la possibilité offerte par internet de travailler d’à peu près n’importe où. Le terme possibilité était bien choisi car dans les faits, je n’en faisais jamais usage.

Il y avait toujours une bonne raison de ne pas partir, toujours une bonne raison de rester à Strasbourg ; voir des clients, assister à une réunion très importante et j’en passe. Oui mais voilà, alors qu’une bonne partie du travail que je réalise était faisable de n’importe où sur la planète souvent ce n’importe où c’était mon bureau à La Plage, Strasbourg.

Après un été où j’avais du écourter fortement mes vacances afin de gérer un projet difficile, je ne pouvais que contempler les photos exotiques débordantes de couleurs de tous ces vacanciers qui écumaient les quatre coins du monde.

Alors c’était bien beau de parler de la liberté du chef d’entreprise quand on a l’impression d’être pris au piège des obligations quotidiennes. Surtout qu’entre l’entreprise et l’associatif, il y avait matière à s’excuser soi même de ne rien faire.

Un matin donc, en débarquant au bureau, je me suis dit que finalement cela devait changer, ne serait ce que pour ma santé mentale. J’ai alors simplement créé un nouveau board Trello, j’ai invité l’ensemble des salariés de l’entreprise et j’ai commencé à faire des colonnes avec des mois et à y mettre des destinations potentielles, des pays que j’avais envie de voir. Nous avons pas mal débattu sur ce que devait être une telle expédition, en fait le deal était simple : nous partons travailler à l’étranger, vient qui veut, on loue un logement sur place grâce à AirBnB et après avoir fait notre journée de travail on profite.

Mais même cette phrase est fausse, car on profite de suite ; du changement de cadre, du changement de température, des possibilités de piquer une tête dans la piscine entre deux commits. On a d’un seul coup cette impression de retrouver de la marge de manoeuvre, de la liberté.

Vous lisez sans doute ce billet en vous disant que l’on a de la chance et c’est sans doute vrai, même si j’ai quand même pas mal l’impression de l’avoir provoqué cette chance au fil de mon parcourt et de l’avoir assumé avec ses hauts et ses bas. Vous pensez sans doute que vous ne pouvez pas le faire parce que vous êtes coincés dans votre routine.

Moi aussi je le pensais.

Mais aujourd’hui je suis ici.

Alors pourquoi pas vous ?

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Stéphane Becker
Le jeux vidéo au pays des bretzels

CEO à Method In The Madness. Geek. Gamer. Développeur. Entrepreneur.