Juriste un jour…

đź‘” Fallait-il quitter son job ?

Philippe Hoang
Bunka • Le blog
4 min readAug 8, 2018

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Comme un tas d’évidences rétrospectives, j’aurais bien voulu savoir un certain nombre de choses avant même d’entrer sur le marché du travail : être capable de définir quelle voie pourrait me rendre heureux, entrevoir les opportunités et les créer, aiguiser mon sens du partage. Bref, tout ce qui peut manquer à un étudiant qui accordait un peu trop de place aux diplômes. Du coup, maintenant que le poids des années se fait sentir et que j’ai décidé de franchir le pas d’entreprendre, il m’a semblé intéressant d’expliquer sans détour la genèse de ce projet entrepreneurial et ses progrès.

🌍 Outside the box : a whole new world

Difficile de voir ce qui s’offre réellement à soit, après 5 ans d’études de droit et la promesse d’un grand cabinet ou d’une entreprise prestigieuse. Suivant la tendance de mes camarades de classe, j’ai fini par rejoindre une belle boîte dont je continue d’être fier et c’est déjà beaucoup. Je n’irais pas dénigrer le bonheur que m’a apporté cette expérience. Les entreprises ont leurs vertus et comprendre leur fonctionnement est une arme sur laquelle il faut pouvoir compter le moment venu.

Mais en dépit d’une adhésion au produit, de la complicité avec mes collègues, d’une rémunération conforme à mes attentes, il devint de plus en plus difficile de se satisfaire d’un impact bien relatif au quotidien. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre qu’une entreprise a un fonctionnement, une organisation et un rythme qui lui sont propres. Ses mouvements peuvent paraître lents mais répondent à une certaine rationalité. Le plus souvent, celles-ci s’accommodent mal du désir pressant d’améliorer les choses, là, maintenant. Et si possible, pour le plus grand monde.

Pour autant, ce n’est pas simple de se barrer, de dire “non” à la stabilité pour embrasser l’inconnu comme si de rien n’était. Encore moins après plusieurs années de CDI qui n’ont fait que renforcer une aversion au risque. Et puis, il faut du temps pour comprendre que le challenge ne consiste pas à s’extraire de sa « zone de confort » mais plutôt à l’étendre. Découvrir d’autres domaines, appréhender un nouvel environnement, tout s’apprend… avec le temps et de la persévérance. Cependant, lorsque l’on n’a perdu la candeur de l’étudiant fraîchement diplômé, on y va étape par étape. Pour schématiser, sur une période de temps de 6 ou 7 ans, cela se traduirait par les améliorations suivantes :

  • Évoluer verticalement : gagner en responsabilitĂ©s, encadrer une Ă©quipe.
  • Évoluer horizontalement : diversifier son champ d’intervention.
  • Bouger en interne : prendre un poste d’un autre dĂ©partement.
  • IntĂ©grer une autre entreprise : s’adapter Ă  un nouvel environnement.
  • Commencer un side project : s’essayer Ă  une autre activitĂ© en complĂ©ment.
  • Se lancer : se consacrer Ă  temps plein Ă  son projet.

Quelques remarques :

Rien n’est figé. Le schéma ci-dessus n’est qu’un exemple et les étapes qui en découlent peuvent très bien intervenir dans un ordre différent. Le plus important c’est de continuer à progresser.

Ceci étant dit, la mobilité interne n’a rien de naturelle pour les juristes d’entreprises. Pourtant, des ponts évidents existent avec d’autres fonctions clés. Au delà de l’appréhension du cadre réglementaire, un juriste peut se démarquer par son écriture ciselée, une gestion fine du risque ou encore sa capacité à transmettre simplement des idées complexes. Il n’est donc pas illusoire de s’intéresser sérieusement à la communication, aux ressources humaines, aux finances ou aux relations extérieures par exemple.

Quant au changement d’entreprise, c’est l’occasion de se frotter à un secteur d’activité distinct, de côtoyer d’autres personnes et de se mettre en danger utilement. Bref, aucune raison de ne pas le faire. Cela ré-ouvre aussi la possibilité des évolutions horizontales et verticales.

Le side project requiert de se ménager du temps où l’on respire pour redevenir créatif et travailler sur un sujet qui nous passionne. Le mieux, c’est de commencer par quelque chose de simple. Pour ma part, j’avais commencé par une petite newsletter envoyer à toutes les directions juridiques pour leur parler sur un ton différent de leur métier, leurs aspirations. Parallèlement, un site a été lancé avec du contenu informatif régulièrement publié sur les réseaux sociaux. Enfin, c’est un podcast qui s’est greffé au projet. Progressivement, le side project s’est fait remarquer, élargissant le champ des possibles.

Ces étapes se déroulent dans une entreprise fonctionnant sur un modèle classique. De plus, elles s’adaptent à une carrière telle que nous pouvons l’entendre traditionnellement. Mais lorsque ce schéma dit “classique” ne nous rend plus heureux, il est peut être temps de passer à autre chose et d’en sortir ?

Ce post est le premier d’une série qui retrace l’histoire de Bunka : un chatbot éducatif qui a mûri en quelques mois. Prenant le contre-pied de certaines récits à succès, il me semblait important de tout raconter : le processus de décision pour se lancer, le choix de notre projet, ce qui marche ou pas.

🖋️ A propos de Bunka

Bunka est un agent conversationnel qui s’adresse à ceux qui ne se lassent jamais d’apprendre. A travers de courtes conversations abordant des sujets de culture générale, il les rend accessibles à tous via Messenger.

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