Burn-out : ma trilogie devenue quête

EfferveScience
Burnout : rallumons la flamme !
7 min readJul 13, 2016

Le burn-out est un ennemi violent, le syndrome d’un dépassement de ses ressources, le symptôme d’une accélération croissante des attentes.

Au grand jeu du sur-investissement professionnel, j’ai déjà perdu 3 fois.

Une trilogie de burn-out, 3 défaites cuisantes, toujours plus rapides, toujours plus violentes.

3 vies cramées, et la conviction que je ne remonterai pas un burn-out de plus.

Burn-out : ma trilogie

Comme beaucoup de burn-outés je suis sur-investie, et perfectionniste.
C’est peut-être une des raisons pour lesquelles j’ai continué à foncer dans des murs, à retourner encore et encore dans l’enfer du burn-out.

Retrouve ma trilogie de burn-out sur mon blog EfferveScience.fr

Ces 3 burn-out je les raconte sur mon blog, épisode par épisode, de la surprise du premier à la fatalité du dernier.

Avec toujours ce message commun :

Le corps a ses raisons… qui gagnent toujours à la fin.

Car c’est là que réside la vraie violence du burn-out : la confrontation avec ses limites. Celles qu’on a choisi d’oublier, de défier, ou de ne pas écouter.

Après tout c’est la norme : toujours mieux, toujours plus vite, toujours plus loin. La petite fille modèle qui devient l’employée consciencieuse, qui vit à 100 à l’heure parce qu’elle ne veut pas renier ses passions.
Et puis j’étais jeune, je me reposerai quand je serai morte, non ?

Jusqu’au jour où tes limites s’imposent à toi, brutalement.

Stop. Game. Over.

Le moment où ton corps rappelle à ton cerveau qu’il existe est violent.
Il n’attendait que ça ! Imagine : ce pauvre corps qu’on croyait infaillible, ignoré si longtemps, qui gagne enfin le droit de s’exprimer, de hurler son trop-plein de stress !

Et là c’est festival ! Épuisement physique, insomnies, infections à répétition, dos bloqué, perte de poids, d’appétit, crampes, crises de larmes, parfois même le bonus dépression (mais pas systématiquement)… l’anéantissement !

Pas d’autre choix que de s’arrêter, et d’attendre que le corps ce répare, et c’est trèèèèès frustrant, parce que tu es cassée, vulnérable, et surtout parce que tu ne comprends PAS ce qui t’arrive !

Le pire, avec le premier burn-out, c’est que tu ne le vois pas venir !

J’étais stressée, fatiguée, un peu dépassée, mais comme tout le monde… et puis j’allais tenir à l’adrénaline, c’est bien ça le stress non ? NON !
En fait, j’avais tout faux, mais à l’époque déjà on ne parlait pas encore vraiment du burn-out, et surtout on commençait à peine à le comprendre.

C’est pour ça que depuis, je casse de l’idée reçue sur le burn-out !

Et comme je suis perfectionniste, j’ai fait 2 autres burn-out pour bien maîtriser mon sujet :-) !

La vérité sur le burn-out

Je vais faire un intermède pédagogeek !

Tu peux lire dans le détail mon expérience failesque si tu veux.

Je te parlerai de ma situation actuelle juste après, mais ce que j’aimerais te donner dans le cadre de cette tribune de sensibilisAction, ce sont les quelques infos utiles pour mieux t’armer face au burn-out !

En commençant par casser une idée reçue ! La fameuse pile qui se vide :

NON, le burn-out n’est pas une pile qui se vide ! (ça, c’est la fatigue)

Dans le burn-out pile va s’oxyder de l’intérieur, avec tout le stress qu’elle va accumuler, mais de l’extérieur elle aura l’air PLEINE !

Et là on ne parle plus d’adrénaline pour tenir le coup. L’adrénaline c’est pour un stress ponctuel, c’est un shooter, un booster.
En situation de burn-out ta pile va se remplir de cortisol, l’hormone du stress chronique, qui mets ton organisme en mode survie pour te permettre de tenir face au stress (ici en orange c’est du cortisol).
Sauf que le cortisol est nocif pour l’organisme. Il va abaisser tes défenses immunitaires, en te rendant sensible aux infections, et empêcher ton cerveau de fonctionner normalement. Et ton organisme, déjà agressé par le stress, va s’épuiser à produire puis éliminer tout ce cortisol. Jusqu’à ce que tes réserves soient complètement épuisées, et que tu t’écroules. HS. Cramé. Burn-out.

C’est très rapide, et très violent. Mode ON/OFF.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y a des signes annonciateurs !

Les signes que burn-out is coming…

Autant mon premier burn-out a été subi et incompris, autant les deux autres, avec mon vécu et mes lectures, je les ai vus venir (même si je n’ai freiné ni assez fort ni assez tôt). Et s’il y a bien quelque chose à transmettre de ces expériences, c’est comment reconnaître que burn-out is coming assez tôt pour pouvoir s’arrêter et se préserver !

Marie-Cécile Paccard et Goulven Champenois, à l’origine de cette plateforme d’échange de témoignages, ont proposé un très bon outil pédagogeek, l’armée des 12 signes.
Au-delà de 3 cases cochées, mets sur pause et ralentis !

Je note qu’à chaque burn-out j’ai “amélioré” mon score, pour finir à 12/12 au dernier… mon perfectionnisme me perdra !

Pour continuer dans les références geeks je te propose une trilogie de signes caractéristiques issus de Game of Thrones :

  • Epuisement physique et psychologique > Penser à Théon, c’est la fatigue physique, la souffrance, l’impression d’être maltraité, torturé, écartelé au travail
  • Perte du sentiment d’accomplissement > C’est un peu Sam, tu sais pas trop ce que tu fais là, tu te sens pas à ta place, quoique que tu fasses tu te sens plutôt nul
  • Dépersonnalisation (perso j’aime bien parler de zombification ou Working Deads) > C’est quand tu perds la notion de tes sensations et de celles de l’autre, tu deviens méprisant ou violent… Le stade ultime ce serait Ramsey, autant te dire que pour ton intérêt et celui des autres ce serait sympa d’arrêter avant !

Pour nos deux visions la logique et la même : si tu te reconnais, STOOOP !

Arrête-toi et consulte (ne serait-ce que pour pouvoir te faire arrêter). Et dis-toi bien deux choses : ce n’est pas de ta faute, et tu n’es pas seul(e).

Le burn-out est un déséquilibre entre tes ressources et ton environnement et ses attentes. Tu as donné le maximum de tes ressources, il est temps de se pencher sur ton environnement et ses attentes, et elles ne dépendent pas que de toi (même si savoir poser des limites et dire non est une arme bien utile… que je ne maîtrise hélas pas !).

Mieux : il est temps de se pencher sur TES attentes !

C’est la dernière étape de la lutte contre le burn-out, la plus riche, la plus positive, et la plus importante !

Deviens ton maître du Je(u)

Tu ne peux pas frôler ou subir un burn-out et retourner travailler comme avant. Il va falloir que tu apprennes à te préserver pour ne pas rechuter.
Et c’est une formidable opportunité de réfléchir à ce qui compte pour toi, et fixer tes règle du je(u) !

C’est quelque chose que je n’ai absolument pas fait après mon premier burn-out, ce qui a fortement conditionné ma rechute. J’ai commencé à mettre en place des “soupapes d’évacuation de stress” sur la voie du second burn-out (à travers le sport, l’alimentation, le yoga), et encore plus entre le second et le troisième, et ça change tout.
(Oui j’ai quand même rechuté, la configuration était particulièrement dure sur ce 3ème burn-out, j’ai essayé de fuir mais je n’ai pas trouvé à temps, j’ai essayé d’alerter mais il manque encore d’initiatives comme celle-ci)

Il m’aura fallu 3 burn-out pour me rendre compte de l’opportunité “qu’offre” le burn-out : celle de repenser & repanser sa vie, trouver un nouvel équilibre, centré sur ses valeurs. Un chemin passionnant, où je retrouve plein de burn-outés…

Une nouvelle vie à mon rythme (enfin j’essaie, c’est dur de ralentir, mais mon corps ne me laisse plus le choix), et pleine de sens !

Et c’est ma vocAction de triple burn-outée : me concentrer sur moi, mes besoins, me construire une nouvelle vie, loin de l’entreprise, et partager ! Sensibiliser au burn-out avec des ressources ludiques et pédagogeeks !

Parce que je pense qu’il est essentiel d’alerter sur le burn-out AVANT d’être noyé dans le stress, avant même d’arriver sur le monde du travail (même s’il n’est jamais trop tard) !

Si tu veux aller plus loin tu peux télécharger gratuitement ton “Guide de survie pour geeks au bord de la crise de nerds” sur mon blog EfferveScience.

Et si tu penses que mon témoignage peut aider ou inspirer : partage-le !
Si tu as toi-même connu le burn-out : partage ton expérience !

C’est ça la force des témoignages : partager notre connaissance de l’ennemi pour mieux le combattre ! Construire une armée de Stress Fighters, et ensemble rallumer la flamme !

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