À la croisée des chemins : Galilea Ayala Contreras

L’engagement culturel pour briser l’isolement

Yasmine Teofilo
La REVUE du CAIUM
4 min readNov 25, 2022

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Candy Galilea Ayala Contreras, candidate à la maitrise en psychoéducation à l’Université de Montréal.

Q uelques mois avant le début de la pandémie, Galilea s’apprêtait à entamer un nouveau chapitre à Montréal. Inspirée par les histoires que son amie lui racontait de son échange à l’Université de Laval, l’étudiante, alors au baccalauréat en psychologie au Mexique, rêvait de continuer son parcours dans une ville étrangère. L’origine latine commune au français et à l’espagnol a été un facteur déterminant dans son choix d’université : avant de rejoindre les bancs d’école québécois, l’étudiante a dû suivre un cours intensif de six mois pour obtenir le niveau de langue française nécessaire pour poursuivre ses études.

Une arrivée pas comme les autres

Comme bien d’autres étudiants internationaux, Galilea a été confrontée aux défis du processus d’immigration au Canada. Les accrocs bureaucratiques ayant retardé son arrivée de plusieurs semaines, Galilea a atterri à Montréal à peine deux semaines avant le début des cours, en septembre 2019.

« Je ne connaissais personne. J’étais seule à l’université, avec la barrière de la langue en plus. Les premiers mois, je passais tout mon temps dans le bureau de ma directrice de recherche pour m’habituer aux cours en français. »

L’intégration de la jeune étudiante n’a pas été facile. Quelques mois seulement après être arrivée à Montréal, le confinement occasionné la pandémie avait été instauré.

Galilea me raconte son expérience avec beaucoup d’affliction. Dépourvue d’un cercle social et étant toujours en période d’adaptation aux études dans une langue étrangère, les effets de l’isolement du confinement ont eu un impact considérable sur sa vie. Galilea déplorait avoir quitté son pays, sa famille en ces temps incertains.

« Je m’inquiétais pour mes parents, pour leur santé. J’étais seule et je ne pouvais pas les voir. En plus, je devais continuer de performer pour garder la bourse d’étude qui me permettait d’étudier à l’Université de Montréal. »

L’union fait la force

Lorsque questionnée sur la représentativité de la communauté latino-américaine à l’UdeM, Galilea me répond qu’il y a encore du pain sur la planche. À titre indicatif, le nombre d’étudiants étrangers provenant d’Amérique du Sud s’élevait à 193 sur un total de 5229 à l’automne 2018. Par ailleurs, ces étudiants sont souvent répartis dans plusieurs facultés différentes, ce qui rend la création de réseaux encore plus difficile.

C’est d’ailleurs cet isolement de sa communauté dans les mois suivant son arrivée à Montréal qui a inspiré le choix de l’étudiante de s’impliquer au sein de l’Association des étudiants latino-américains de l’Université de Montréal (AELAUM).

« J’ai rejoint l’Association des latinos pour qu’aucun autre étudiant latino ne se retrouve dans la même situation que moi. »

Faire partie d’un tel groupe permet non seulement de rassembler les étudiants à des fins d’échange et d’entre-aide, mais leur donne également une voix pour promouvoir leurs intérêts parmi la communauté udemienne.

Ce réseau fait lieu de communauté culturelle pour les étudiants voulant redécouvrir leurs racines et s’entourer d’individus qui vivent des situations similaires. Depuis sa création, l’AELAUM organise divers événements ouverts à la communauté latina tels que des repas collectifs et des activités culturelles.

Pour Galilea, il est extrêmement important de garder des liens avec sa culture et de les partager. Son héritage est une façon pour elle de rayonner parmi ses pairs et lui permet d’aborder son champ d’études avec un esprit critique et nuancé. En effet, ayant grandit dans des conditions socio-économiques difficiles, elle y apporte un point de vue sociétal et communautaire qui influence grandement la psychologie humaine. À plusieurs reprises, Galilea me répète qu’elle veut conserver sa couleur et la partager avec l’UdeM.

El Día de Muertos

Source: BBC News Mundo

Le Jour des morts est une célébration dont Galilea parle avec une profonde nostalgie.

Selon les croyances mexicaines, les défunts retournent sur terre pour visiter leurs familles en cette journée sacrée. Le 2 novembre, la communauté commémore les morts en leur dédiant des autels personnalisés et en décorant leurs tombes de leurs photos, mets préférés et objets personnels pour indiquer aux morts le chemin de la maison.

Au Mexique, Galilea avait l’habitude de visiter les défunts au cimetière, avec son père. Malgré la distance qui la sépare de sa terre natale, l’étudiante est déterminée à assurer la pérennité des célébrations de la Journée des morts à Montréal par l’entremise de son association. Cette année, l’AELAUM organise pour la première fois un évènement culturel ouvert à toute la communauté étudiante. Le 25 novembre, les étudiants de l’UdeM pourront prendre part à divers ateliers de fabrication d’autels, à la projection de vidéos sur les célébrations du Jour des morts et des concours.

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Yasmine Teofilo
La REVUE du CAIUM

Finissante au baccalauréat en Études Internationales, spécialisation droit et gouvernance.