Guerre au Tigré: les yeux fermés du monde face au désastre humanitaire

Vivien Geoffray
La REVUE du CAIUM
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12 min readNov 17, 2022
Activists gather outside the United Nations to protest the Tigray conflict CREDIT: Spencer Platt/Getty Images

Le 24 Août 2022, la trêve qui avait été signée entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens comprenant le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a été rompue suite à une reprise des combats. Aucun accord de paix n’a pu être signé entre les deux parties. Dès le début des discussions, le refus d’Abiy Ahmed d’accorder les prérequis du TPLF en faveur d’une reprise des services tels que l’accès à l’eau potable ou à l’électricité a crispé les discussions, rendant impossible tout accord de paix (Ferras. 2022). Ainsi, la trêve a davantage représenté une occasion pour les deux camps de se réorganiser qu’une opportunité de véritablement travailler à trouver un terrain d’entente.

La reprise des combats représente un échec pour le premier ministre éthiopien qui avait gagné en 2019 le prix Nobel de la paix pour avoir mis fin à un conflit datant de plus de 20 ans avec l’Érythrée. En plus d’entacher l’image du pays sur la scène internationale, ce conflit a des conséquences d’une gravité rarement atteinte en Éthiopie et pose de nombreux défis pour les années à venir dans la région.

Explication de la Guerre

Fondements du conflit

Depuis 1991, l’ethnie tigréenne, représentant 6% de la population éthiopienne, occupe une place importante dans la politique éthiopienne. Celle-ci a notamment mis en place en 1995 une nouvelle constitution fondée sur la notion de fédéralisme éthnique. Ainsi, chaque groupe éthnique administre une région par la mise en place d’un Parlement (Planel, S. 2007). Cependant, la décentralisation du pouvoir en Éthiopie reste modérée, puisque l’État possède encore un contrôle fort sur ses régions. Cela est permis grâce à une structure quasi-autoritaire accordant un poids politique important à l’ethnie tigréenne. De nombreux postes de pouvoir au gouvernement et au sein de l’armée sont ainsi accaparés par les Tigréens (Le Gouriellec, S. 2022).

Dès son arrivée au pouvoir en 2018, Abiy Ahmed instigue une refonte du système politique éthiopien. Premier Oromo (ethnie majoritaire: 35% des éthiopiens) à accéder au poste de premier ministre, il avait dans un premier temps la mission de stopper les frondes des populations Oromos causant près d’un millier de morts entre 2015 et 2016 (Boko. 2018). Ces révoltes étaient nourries par le sentiment d’injustice envers l’accaparement des pouvoirs politiques par l’ethnie tigréenne. La restructuration du système étatique éthiopien a causé l’évincement de nombreux tigréens à des postes de pouvoir ce qui a engendré un fort mécontentement de l’ethnie tigréenne (Planel, S. 2007). L’organisation d’élections fédérales au Tigrée le 9 septembre 2020 contre la décision du gouvernement central de décaler celle-ci à cause de la situation sanitaire liée au Covid-19 accentue des tensions déjà bien installées entre le gouvernement et le FLTP. Cela est vécu comme un acte de révolte par le gouvernement central qui envoie des troupes militaires au Tigré. Le 4 novembre, des attaques sont lancées contre des bases de l’armée éthiopienne sur le sol tigréen, constituant officiellement l’élément déclencheur du conflit (Ferras. 2022).

Parti prenante du conflit

On distingue clairement deux camps. On retrouve du côté tigréen de nombreux groupes rebelles emmenés par le Front de libération du peuple du Tigrée. Ces groupes sont ordonnés en guérilla mobiles plus efficaces pour se battre dans la région tigréenne. Ainsi, c’est notamment grâce à cette organisation en petites factions que le TPLF et les autres groupes armés tigréens ont acquis plusieurs victoires militaires.

Quant à l’armée éthiopienne, elle est soutenue par les ethnies des régions Amhara et Afar qui bordent le Tigré. De plus, l’Erythrée, voisine géographique du Tigré au nord, apporte son soutien militaire au gouvernement éthiopien. D’après Fisseha Tikele chercheur pour Amnesty International, les actions des alliés du gouvernement éthiopien sont animées par un esprit de vengeance envers les Tigréens et leurs actions politiques passées (France Info. 2022). L’alliance avec l’Érythrée peut-être expliquée par les griefs, encore très présents dans les mémoires, contre le gouvernement tigréen ayant dirigé l’armée éthiopienne durant le conflit contre l’Érythrée entre 1998 et 2000. Cependant Abiy Ahmed a longtemps nié cette alliance, définissant le conflit comme “une affaire nationale” (France 24. 2021). En effet, l’internationalisation de la guerre aurait pu justifier une intervention internationale, ce que ne souhaite pas le premier ministre éthiopien (Patrick Ferras. 2022).

Situation militaire à l’heure actuelle

Officiellement, le conflit s’est terminé après la prise de la capitale tigréenne par l’armée éthiopienne le 28 novembre 2020. Cependant, après cette date, le TPLF a changé de stratégie afin de s’organiser en guérilla, c’est-à-dire en plus petit groupe mobile permettant un gain de terrain plus rapide (Le Gouriellec, S. 2022). Le TPLF s’est aussi renforcé en s’alliant avec l’ethnie des Oromos créant un front commun pour combattre le gouvernement éthiopien. Cela a notamment permis la reprise de Mekele -capitale du Tigrée- et l’avancée des forces tigréennes que ce soit au nord contre l’Érythrée ou au sud en se rapprochant de plus en plus de la capitale Addis-Abeba. En un an, entre décembre 2020 et décembre 2021, les forces tigréennes ont repris un territoire s’étalant sur près de 300 kilomètres. Cela leur a permis de récupérer du matériel militaire gouvernemental essentiel à leur avancée (Sofie Annys.2021). Il est assez difficile de décrire aujourd’hui la situation exacte des combats entre les deux blocs qui semble s’être stabilisée avec un avantage pour le gouvernement éthiopien grâce à des nouveaux équipements militaires fournis par l’Arabie saoudite et la Turquie (Paszkowiak. 2021). Aucun chiffre officiel n’est à ce jour publié en raison de la coupure de la région avec le reste du monde. L’ambassadrice américaine auprès de l’ONU a affirmé, quant à elle, la mort de plus d’un demi-million de personnes depuis le début du conflit.

Situation humanitaire désastreuse

Une guerre de plus en plus sale

Le conflit, comme on l’a mentionné, possède un important aspect éthnique. Ainsi, on assiste en Éthiopie à ce que l’on pourrait caractériser de nettoyage éthnique dans la région du Tigrée (Amnesty International. 2022). De nombreux témoignages de tigréens réfugiés au Soudan parlent d’un génocide contre la population civile tigréenne notamment par l’éthnie amhara. Ces témoignages font état de massacres, de viols de masse contre les femmes et les filles tigréennes. La participation des civils au combat aggrave encore plus le coût humain du conflit, notamment en faisant participer des adolescents aux raids militaires dans les deux camps (Arte. 2022).

Des crimes de guerre sont aussi recensés du côté tigréen. Selon trois experts de l’ONU, le TPF à aussi commis de graves violations des droits de l’homme dont certains s’apparentent à des crimes de guerre. On peut prendre l’exemple de viols perpétrés contre des femmes Amharas et des réfugiés érythréens (ONU Info. 2022).

Crise humanitaire

Le pillage de 80% des récoltes dans la région et l’abattage de 90% du bétail a participé à l’apparition très tôt durant le conflit d’une famine de masse, affectant selon l’ONU 9,4 millions de personnes des deux camps et de différentes ethnies (ONU Info. 2022). Cela est illustré par la situation des Afars qui sont en grande partie obligés de migrer pour fuir la famine (Arte. 2022). Cette situation est aggravée dans la région du Tigrée par la privation des services de base tels que l’accès à l’eau ou à l’électricité et le bombardement des infrastructures de santé créant une situation humanitaire sans précédent dans la région. La coupure avec le reste du monde depuis la reprise des combats en août 2022 n’a pas permis la poursuite d’une aide humanitaire efficace après les livraisons en avril 2022 de denrées alimentaires par le Programme alimentaire mondiale (PAM) (Le Monde. 2022). Ainsi dans un rapport datant de 2022, l’ONU énonce qu’il y a des motifs raisonnables de croire que le gouvernement fédéral commet « le crime de guerre consistant à utiliser la famine comme méthode de guerre ». Les premières victimes de la guerre en Éthiopie sont alors les civils qui deviennent directement visés par un nettoyage éthnique ainsi que par une situation humanitaire désastreuse qui s’étend de plus en plus.

Crise des réfugiés

La guerre éthiopienne a eu pour conséquence le déplacement de millions d’éthiopiens pour fuir la guerre ou la famine (Arte. 2021). Un grand nombre de tigréens ont trouvé refuge au Soudan à quelques kilomètres de la frontière avec l’Éthiopie. Ainsi, des camps de réfugiés sont montés par l’ONU pour faire face aux vagues d’arrivée des Tigréens. On retrouve dans ces camps des tigréens de toutes classes sociales (Voir vidéo). Ces populations ont dû fuir en laissant tous leurs biens sur place. Beaucoup de familles ont été séparées. Le haut commissaire des réfugiés (HCR) adopte une approche à long terme dans la mesure où l’ONU estime que les réfugiés tigréens ne pourront pas rentrer dans un futur proche. L’installation des tigréens pose alors de nombreuses problématiques (Arte. 2021). En effet, le déplacement de ressources jusqu’aux frontières soudanaises reste un défi logistique majeur notamment dû au fait que les réfugiés ne veulent pas s’éloigner de la frontière pour retourner le plus vite possible en Éthiopie. On observe alors des conditions extrêmement difficiles dans ces camps qui sont souvent surpeuplés.

Un conflit inexistant sur le plan international

Une implication Internationale quasi inexistante

La réponse internationale à la guerre éthiopienne a été très tardive. En effet, pendant les prémisses du conflit, les nombreux acteurs internationaux ont cru le prix Nobel de la paix qui caractérisait le conflit comme une mission de maintien de paix à l’échelle nationale. Ainsi, avec le blocage des communications dans la région, l’information sur les exactions en Éthiopie et la participation de l’Érythrée transformant complètement la nature du conflit ont été transmises très tardivement aux acteurs internationaux (Le Monde. 2021) .

Il faut aussi remettre en doute l’inefficacité de la diplomatie internationale incapable de peser de manière à règler le conflit. Les États-Unis sont la seule grande puissance par l’intermédiaire de l’ambassadeur Jeffrey D. Feltman à avoir tenté d’influer sur la guerre en éthiopie en mettant notamment en place des sanctions économiques par le biais du FMI .

Les autres grandes puissances restent relativement muettes face au conflit. L’Europe, quant à elle, pourrait avoir un rôle important en se servant comme levier de son apport économique important dans l’Union Africaine (Mazoue. 2022). Cependant, l’UE et la France semblent accaparées par la guerre en Ukraine, plus proche géographiquement et plus significative au niveau national.

“À problème africain, solution africaine”? (Patrick Ferras), l’Union Africaine est décriée pour son inefficacité et son incapacité à peser sur les différents acteurs de la guerre en Éthiopie alors que le dossier est devenu un enjeu continental avec la participation de l’Érythrée qui menace de déstabiliser une grande partie de la région (Le Gouriellec, S. 2022).

De plus, la dénonciation de l’ONU des exactions sur le sol éthiopien et l’envoi des spécialistes sur le terrain pour faire des rapport sur la situation actuelle semble très peu efficace. Les demandes du secrétaire général des Nations-Unies Antonio Gutierrez pour l’arrêt des combats et l’ouverture d’un couloir humanitaire ne sont pas entendues par les parties en conflit. De surcroît, toute intervention militaire semble aujourd’hui hors de propos puisque les 5 membres permanents du Conseil de sécurité feront probablement barrage (Mazoue. 2022).

Un manque cruel de médiatisation

La guerre en Éthiopie est définie comme une “guerre sans image” (France Info. 2022) où l’information reste bloquée par le pouvoir central notamment grâce à l’interdiction d’accès du pays aux journalistes et aux humanitaires. Abiy Ahmed a notamment refusé les offres de médiatisations de l’ONU et de l’Union Africaine. Ainsi, les crimes de guerre commis en Éthiopie ne sont pas un enjeu majeur de débat dans les organisations internationales ainsi que dans les médias de masse en occident.

Cela serait morbide de comparer deux conflits, cependant force est de constater que la guerre en Ukraine a effacé le conflit éthiopien. Cet effacement se fait d’abord à l’égard des médias mais aussi dans l’intérêt des puissances occidentales, dont l’attention se porte sur le dossier ukrainien (Mazoue. 2022). Cela a des conséquences très néfastes puisque le manque de médiatisation du conflit éthiopien est une cause du manque de pression internationale que subit le gouvernement éthiopien pour arrêter les crimes de guerre sur son territoire. Le manque de médiatisation entraîne un désintérêt international pour le conflit ce qui ne permet pas la création d’un sentiment d’urgence dans l’opinion publique en vue d’émettre des pressions assez conséquentes sur les instances internationales.

Déstabilisation régionale

Pour terminer, la guerre en Éthiopie peut être lourde de conséquences au niveau régional. Elle a nourri l’accroissement des tensions avec le Soudan, déjà importantes avant le conflit (Brendon. 2021). Ces tensions étaient notamment dues à la construction du barrage éthiopien sur le Nil créant une menace à la sécurité du Soudan. Aucun accord n’avait été trouvé lors des discussions entre les deux pays. Le tournant autoritaire que prend le pouvoir d’Addis Abeba (Planel. 2007) ne risque pas d’arranger le ton des discussions qui pourront rester bloquées encore longtemps. De nouveaux contentieux liés à la question des réfugiés tigréens qui se servent de la frontière avec le Soudan comme d’arrière cour pour se réorganiser participent à une réelle montée des tensions entre les deux pays.

De plus, les difficultés du gouvernement éthiopien à prendre le dessus sur les forces tigréennes font réfléchir l’Érythrée qui pourrait rompre l’accord de paix de 2018. D’autres pays comme la Somalie pourraient être touchés par la guerre en Éthiopie (Rubin. 2022). En effet, de nombreux soldats somaliens entraînés en Érythrée dans le but de combattre l’avancée des groupes terroristes d’​Al-Shabaab en Somalie ont été redirigés vers le front tigréens pour combattre le TPLF. Cela engendre un appauvrissement des forces somaliennes en vue de stabiliser la situation dans leur propre pays. Enfin, la crise humanitaire éthiopienne va créer une vague de réfugiés qui pourrait atteindre la méditerranée et qui risque de développer de nouveaux enjeux sécuritaires pour un grande nombre de pays voisins (Rubin. 2022).

Conclusion

La guerre éthiopienne semble impossible à gagner pour les deux parties qui ont essuyé de grandes pertes. La prolongation du conflit ne pourrait qu’aggraver les conséquences déjà désastreuses sur le pays. Les violences et les crimes de guerre commis durant le conflit ont induit une division de la population et des ethnies jamais atteinte auparavant ce qui rendra difficile — même en cas de résolution du conflit par le dialogue — une mise en place politique stable. Il faudra aussi relever l’économie du pays pourtant performante avant le conflit. Celle-ci a subi de plein fouet l’effet de la guerre, se traduisant par une forte inflation, une dépréciation monétaire ainsi qu’une réserve de monnaie au plus bas. Ainsi, l’enjeu à court terme est de stopper la guerre pour pouvoir se tourner vers la reconstruction du pays qui s’annonce encore plus compliquée.

Pour approfondir

Sofie Annys , Tim Vanden Bempt , Emnet Negash, Lars De Sloover , Robin Ghekiere, Kiara Haegeman , Daan Temmerman, Jan Nyssen. 2021. TIGRAY: ATLAS OF THE HUMANITARIAN SITUATION. file:///Users/viviengeoffray/Downloads/Tigray-Atlasofthehumanitariansituationv22.pdf

Planel, S. (2007). Du centralisme à l’ethno-fédéralisme. La décentralisation conservatrice de l’Éthiopie. Afrique contemporaine, 221, 87–105. https://doi.org/10.3917/afco.221.0087

Hermann Boko. 2018. Abiy Ahmed fait souffler un vent de changement en Éthiopie. https://www.france24.com/fr/20180729-ethiopie-abiy-ahmed-vent-changement-economie-oromo-erythree

Patrick Ferras. 2022. Éthiopie : une guerre civile qui ne trouve pas d’issue. https://www.iris-france.org/169539-ethiopie-une-guerre-civile-qui-ne-trouve-pas-dissue/#_ftn1

France Info. 2022. Cinq choses à savoir sur la guerre oubliée au Tigré, dans le nord de l’Ethiopie. https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/ethiopie/cinq-choses-a-savoir-sur-la-guerre-oubliee-au-tigre-dans-le-nord-de-lethiopie_5362657.html

Aude Mazoue. 2022. Guerre au Tigré : “L’Union africaine a la possibilité d’agir”. https://www.france24.com/fr/afrique/20221018-guerre-au-tigr%C3%A9-l-union-africaine-a-la-possibilit%C3%A9-d-agir

Le Monde. 2021. La guerre d’un Nobel de la paix. https://www.youtube.com/watch?v=GOzw489TxpY

Arte. 2022. Éthiopie: Le front Afar. https://www.youtube.com/watch?v=B9rhmH7ghKU

Arte. 2021. Soudan : guerre du Tigré, sur l’autre rive. https://www.youtube.com/watch?v=QYXpbZwdio8

ONU Info. 2022. Ethiopie : l’ONU soupçonne des crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Tigré

https://news.un.org/fr/story/2022/09/1127621

Le Gouriellec, S. (2022). Éthiopie : dynamiques de la guerre civile. Politique étrangère, , 97–107. https://doi.org/10.3917/pe.221.0097

Novel Brendon. 2021. La guerre en Éthiopie menace de déstabiliser toute la région https://theconversation.com/la-guerre-en-ethiopie-menace-de-destabiliser-toute-la-region-171901

Michael Rubin. 2022. Eritrea and Somalia’s Behavior in the Tigray Conflict Is Worse Than First Reported. https://www.aei.org/op-eds/eritrea-and-somalias-behavior-in-the-tigray-conflict-is-worse-than-first-reported/

Le Monde. 2022. Ethiopie : un convoi d’aide humanitaire, le premier en trois mois, va entrer au Tigré. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/04/01/ethiopie-un-convoi-d-aide-humanitaire-le-premier-en-trois-mois-va-entrer-au-tigre_6120176_3212.html

Maxime Paszkowiak. 2021. Offensive tigréenne : Addis aligne ses drones turcs Bayraktar TB2. https://www.africaintelligence.fr/afrique-est-et-corne/2021/11/15/offensive-tigreenne--addis-aligne-ses-drones-turcs-bayraktar-tb2,109704392-art

Amnesty International. 2022. NETTOYAGE ETHNIQUE EN ÉTHIOPIE : « NOUS VOUS EFFACERONS DE CETTE TERRE » https://www.amnesty.fr/conflits-armes-et-populations/actualites/ethiopie-nettoyage-ethnique-tigre-occidental

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Vivien Geoffray
La REVUE du CAIUM

Étudiant en troisième année au baccalauréat d’Étude Internationale à l’Université de Montréal.