Le conflit syrien, quel décompte ?

Adam Laroussi et Walid Nassef
La REVUE du CAIUM
Published in
25 min readFeb 18, 2021

La Syrie est devenue depuis 2011 le théâtre de l’une des guerres civiles les plus meurtrières de l’Histoire contemporaine. Des centaines de milliers de personnes auraient perdu la vie dans ce conflit et près de la moitié de la population aurait été déplacée en raison des massacres commis sur le territoire syrien. Retour sur 10 ans de violations de droits humains.

Un combattant de la faction rebelle Failaq al-Rahman affiliée à l’Armée Syrienne Libre (ASL) dans l’enclave d’Arbin, près de Damas, le 15 février 2018. Crédit : Abdulmonam Eassa / AFP / Getty

Afin de saisir toute la complexité de la guerre civile syrienne, il ne faudrait pas parler de “conflit syrien” au singulier mais bien de “conflits syriens” au pluriel. En effet, depuis 2011, les affrontements ont été multiformes et ont opposé différentes forces armées, formelles et informelles. Les alliances changeantes et opportunistes sur le terrain ont rendu le conflit difficilement intelligible par l’opinion publique. Pour mettre un peu d’ordre dans cette guerre civile particulièrement chaotique, nous pouvons répartir les forces politiques et militaires qui s’affrontent sur le territoire syrien, de manière non exhaustive et dans un souci de simplification, en quatre grands blocs.

D’une part se trouvent les troupes loyalistes, dont l’Armée Arabe Syrienne et les milices du régime, mais également les forces militaires russes, les brigades du Hezbollah libanais, les groupes armés pan-arabes, les milices chiites irakiennes et afghanes et les forces iraniennes des Gardiens de la Révolution.

D’autre part sont présentes les diverses forces de la révolution, dont l’Armée Nationale Syrienne (née de la fusion de l’organisation rebelle Ahrar al-Sham et de plusieurs factions de l’Armée Syrienne Libre sous la supervision de la Turquie) et l’organisation Hayat Tahrir al-Sham (née de la fusion de Jabhat al-Nosra, la branche syrienne d’Al Qaïda, et de certains groupes rebelles).

A cette équation s’ajoutent l’État Islamique en Irak et au Levant et certaines factions de la rébellion syrienne qui lui ont prêté allégeance comme Jund Al Aqsa et Jaish al Jihad.

Pour finir, il faut souligner la présence des groupes armés pro-kurdes affiliés au PKK, comme les forces armées des YPG et la coalition des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) soutenues par le coalition internationale contre l’Etat Islamique.

Toutefois, il nous faut garder en tête que ces blocs ne sont pas monolithiques et que certaines factions appartenant au même “camps” se sont affrontées entre elles au cours du conflit. A titre d’exemple, Jabhat al-Nosra s’est attaqué à des factions de l’Armée Syrienne Libre en 2014. [1] De même, Ahrar al-Sham et Hayat Tahrir Al-Sham se sont affrontés en 2017 pour le contrôle de l’enclave d’Idlib, au nord de la Syrie. [2]

Situation politique en Syrie le 24 février 2020. En rouge, le territoire contrôlé par l’Armée Arabe Syrienne et le régime. En jaune, le territoire administré par les Forces Démocratiques Syrienne (FDS/SDF) soutenus par la France et les Etats-Unis. En vert-de-gris, le territoire dominé l’organisation Hayat Tahrir Al Sham. En bleu clair, le territoire contrôlé par la Turquie et ses alliés de la rébellion regroupés sous la bannière de l’Armée Nationale Syrienne (ANS). En bleu foncé, le Golan syrien occupé illégalement par Israël depuis 1967. Crédits : Al Jazeera

Cette guerre, à la fois nationale et internationale, est compliquée par la diversité des acteurs étrangers, individuels, groupusculaires et étatiques s’y affrontant. Cette situation est d’autant plus complexe que des milliers de combattants internationaux sont partis gonfler les troupes de l’État Islamique, d’Al Qaïda, des brigades internationales kurdes, des milices du régime ou encore des différentes factions rebelles. De plus, aux forces militaires locales s’ajoutent des groupes armés extérieurs comme le Hezbollah libanais, et de nombreuses armées étrangères, notamment les Gardiens de la Révolution iraniens et les forces militaires russes, américaines, britanniques, françaises, turques et israéliennes.

Le Hezbollah est intervenu en Syrie dès 2013 afin de porter assistance au régime dans la reconquête de la ville syrienne de Qousseir, alors contrôlée par la rébellion, située à seulement 10 km de la frontière libanaise, et a également participé activement au siège de la ville de Homs, bastion symbolique de la révolution. [3]

Affiche du président syrien Bachar al-Assad et du président russe Vladimir Poutine dans la ville d’Alep en février 2018. Crédits : Hassan Ammar / Associated Press

Outre le Hezbollah, l’armée russe, à partir de septembre 2015, est officiellement intervenue en Syrie afin de sauver le régime syrien d’une chute probable dans les mois qui allaient suivre. Selon le spécialiste militaire Alexander Khramchikhin, alors qu’au début du conflit les forces armées syriennes disposaient d’environ 4700 chars, de 3000 pièces d’artillerie et de 4000 véhicules blindés, principalement de fabrication soviétique, la majeure partie de leur équipement ainsi qu’environ un tiers de leur aviation militaire et de leurs hélicoptères avaient été détruites ou étaient devenus inutilisables pendant la guerre.

De gauche à droite : Hassan Turkmani, ministre chargé des Affaires Militaires et Stratégiques, Dawoud Rajha, ministre de la Défense, et Assef Shawkat, beau-frère de Bachar al-Assad et vice-ministre de la Défense. Le 18 juillet 2012, ils sont tous les trois tués dans un attentat suicide commis par un de leurs gardes du corps lors d’une réunion au siège de la sécurité nationale syrienne à Damas. Crédits : Reuters

De plus, le 18 juillet 2012, un attentat suicide dans le quartier général de la sécurité nationale à Damas, revendiqué par le groupe rebelle Liwa al-Islam et par l’Armée Syrienne Libre, pulvérisa le haut-commandement des forces armées syriennes en tuant le beau-frère de Bachar al-Assad, Assef Shawkat, et le général Dawoud Rajha, respectivement vice-ministre et ministre de la Défense. [4] La situation n’a cessé de se détériorer pour le pouvoir et en 2015, le régime d’Assad avait perdu plus de la moitié de ses effectifs militaires totaux, ne contrôlait plus que 17% du territoire syrien, avait perdu les principaux gisements de pétrole du pays, n’avait plus accès à ses chaînes de production industrielle et ne survivait que grâce à l’aide extérieure de l’Iran, de la Russie et de la Chine. [5] L’intervention russe en Syrie, qui s’est traduite par une vaste opération de bombardements et d’opérations spéciales dans les zones qui échappaient alors au pouvoir central, a permis à Damas de retrouver le contrôle de près de 60% de son territoire en 2020.

Le chef militaire des YPG, Mazloum Abdi, à la tête de la coalition des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), est accusé de terrorisme par la Turquie et a été activement soutenu par la coalition internationale dans la guerre contre Daech. Crédits : Delil Souleiman / AFP / Getty

Par ailleurs, l’émergence de la coalition internationale contre l’État Islamique, menée principalement par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, s’est traduite par une grande campagne de frappes aériennes et d’opérations spéciales dans l’Est de la Syrie en soutien aux Forces Démocratiques Syriennes (FDS), sans le consentement de l’État syrien. [6]

En outre, la Turquie est intervenue à plusieurs reprises sur le territoire syrien sans l’accord de Damas, notamment contre l’État Islamique au nord du gouvernorat d’Alep en 2016 ainsi que contre les forces kurdes des YPG à Afrin en 2018 et dans la zone frontalière des villes de Tall Abyad et Ras al-Aïn en 2019. [7]

Enfin, Israël a violé à de multiples reprises l’intégrité territoriale de l’État syrien en bombardant les forces du régime, les combattants du Hezbollah et les troupes iraniennes des Gardiens de la Révolution. [8]

Les difficultés du décompte

Il n’est pas possible de déterminer avec certitude le nombre exact de morts de la guerre civile syrienne en raison des chiffres divergents proposés par les belligérants, les ONG et les médias.

En effet, si le comptage du nombre de morts lors de la guerre civile syrienne permet de mieux appréhender la nature de ce conflit, il permet également de mettre en évidence les responsabilités des acteurs dans cette guerre. A cet égard, les statistiques peuvent être utilisées à des fins de propagande par les protagonistes du conflit et peuvent donc être biaisées. Par ailleurs, la nature explosive du conflit et son lot de disparitions forcées, d’exécutions et de bombardement intempestifs n’ont pas permis aux ONG, aux médias et aux autorités administratives de recenser avec exactitude le nombre de décès exact de cette guerre destructrice.

Il est néanmoins possible de prendre en considération les estimations de différentes associations humanitaires et autorités politiques pour appréhender l’état de cette hécatombe.

Nombre d’enfants tués par les belligérants de 2011 à 2015. Crédits : Anadolu Agency / Syrian Network for Human Rights.

L’organisation humanitaire Amnesty International estime que le conflit syrien est responsable en tout de plus de 500 000 morts, civils et combattants confondus, depuis 2011 [9], tandis que l’ONG Human Rights Watch estime à 511 000 le nombre de morts causé par la guerre civile syrienne.[10] Par ailleurs, l’ONU avait estimé le 23 avril 2016 que la guerre civile syrienne aurait provoqué la mort de près de 400 000 personnes. [11]

Selon le Réseau Syrien pour les Droits de l’Homme, près de 226 779 civils auraient été tués entre 2011 et 2020, dont 199 938 par le régime, 6 859 par les forces russes, 5 023 par Daech, 4 152 par la rébellion, 3 039 par la coalition internationale et 1 236 par les forces kurdes.[12]

De son côté, l’organisme « Violations Documentation Center in Syria » soutient que près de 131 750 civils auraient tués lors du conflit jusqu’en juin 2020 dont 108 139 par le régime, 6 851 par les forces russes, 4 860 par Daech, 3 050 par la rébellion, 1 051 par les turcs, 2 765 par la coalition internationale et 576 par les forces kurdes. [13]

Nombre de civils tués par les belligérants de 2011 à 2017. Crédit : Syrian Network for Human Rights

L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) auraient authentifié la mort de 380 636 personnes dont 115 490 civils syriens mais estime que le nombre plausible serait en réalité plus élevé et atteindrait 585 000 morts, civils et combattants confondus. Toujours selon l’OSDH, la grande majorité des civils auraient été tués par le régime, 8 661 par les forces russes, 7 981 civils auraient été tués par les factions rebelles, 6 183 civils par Daech, 3 846 par la coalition internationale et 12 civils par Israël. [14]

Les disparitions forcées et la torture

L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme affirme également que 200 000 personnes auraient été détenues dans les prisons du régime syrien depuis 2011. A cet égard, cette organisation soutient que près de 88 000 civils auraient été tués dans les prisons du régime des suites de mauvais traitements, la torture y étant systématique.

Représentation de tortures infligées aux prisonniers dans le centre 227 des services de renseignement militaires de Damas en 2014. Crédits : Najah Albukai

Le 8 février 2016, le chef de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, Paulo Pinheiro, estime que la politique du régime syrien à l’égard de ses détenus relèverait « de l’extermination » et serait assimilables à « un crime contre l’humanité ». [15] En janvier 2014, un rapport commandé par le Qatar et se basant sur le témoignage d’un déserteur de la police militaire syrienne surnommé « César » affirme que 11 000 prisonniers auraient été torturés et exécutés dans les geôles du régime d’Assad, en apportant à l’appuie 55 000 photos, authentifiées par trois anciens procureurs internationaux. [16]

Par ailleurs, Mme Rosemary DiCarlo, ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, a déclaré que la Commission d’enquête sur la Syrie de l’Organisation des Nations Unies estimait que 100 000 Syriens seraient portés disparu ou auraient été tué « en grande partie par le Gouvernement syrien depuis le début du conflit ». [17]

Modélisation d’une cellule conforme aux directives du Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT) à gauche et d’une cellule de détention des services de renseignements militaires de Damas à droite. Crédits : Human Rights Watch / SITU Studio / Forensic Architecture

Selon un rapport du Réseau syrien pour les droits de l’homme paru en 2019, sur un total 99 479 civils enlevés au cours de la guerre par les différents belligérants, près de 84 371 personnes seraient mortes dans les prisons du régime, tandis que 8 648 civils auraient été arrêtés par Daech et seraient portées disparues. [18]

Amnesty International estime qu’en moyenne, 300 détenus perdraient la vie par mois dans les geôles syriennes depuis le début de la guerre civile. A cet égard, la prison de Seidnaya, aux environs de Damas, est le centre de détention impliqué dans le plus grand nombre de décès. L’ONG pense qu’entre 5 000 et 13 000 personnes y auraient été exécutées entre septembre 2011 et décembre 2015.

Vidéo de sensibilisation d’Amnesty International au sort des détenus de la prison de Saidnaya. Crédits : Amnesty International

Dès 2012, elle recensait également 31 méthodes de torture et d’autres formes de mauvais traitements utilisées par les forces de sécurité et les milices du régime.

Parmi ces méthodes figurent notamment les passages à tabac, les bastonnades, la détention dans l’obscurité, l’exposition au froid, la privation de sommeil et de nourriture, les simulacres d’exécution, les décharges électriques, les simulacres de noyades, l’écorchement, les brûlures à l’eau bouillante, à la cigarette, à l’essence ou à l’acide, l’écartèlement, l’arrachage des ongles, l’émasculation, la nudité prolongée et le viol.

Si le détenu n’est pas mort de ces sévices, ses aveux extorqués sous la torture sont utilisés contre lui lors de procès expéditifs au sein même de la prison. Selon Amnesty International, « les victimes gardent les yeux bandés », ne sont pas informées de la sentence et « ne savent pas quand ni comment elles vont mourir, jusqu’à ce que la corde leur soit passée autour du cou ».

L’ONG explique que les condamnés seraient exécutés par pendaison par groupes de 20 à 50 personnes dans des salles de mise à mort aménagées. Par ailleurs, l’organisme humanitaire rapporte que certains condamnés « ne meurent pas parce qu’ils sont légers. Surtout les jeunes, car leur poids ne suffit pas pour les tuer ». Les bourreaux « tirent alors leurs corps vers le bas pour leur casser le cou ». Les corps seraient ensuite enterrés dans des fosses communes. [19]

Nombre de personnes tué sous la torture par les belligérants de 2011 à 2019. Crédits : Syrian Network for Documentation and Human Rights

En tout, Amnesty International estime que 75 000 syriens seraient morts en détention dans les geôles du régime tandis que l’ONG Human Rights Watch estime plutôt ce nombre à 90 000. [20]

L’impact des bombardements

Alors que les bombardements aux barils d’explosifs effectués par l’aviation syrienne étaient devenus systématiques depuis 2012, Amnesty International rapportait le 5 mai 2015 que le pilonnage aux barils de TNT largués par hélicoptère serait responsable d’environ 11 000 morts parmi les civils depuis le début de la guerre. [21]

L’OSDH affirme que les bombardements du régime auraient, quant à eux, causé la mort d’au moins 26 280 civils, dont 16 588 hommes, 5 926 enfants et 3 766 femmes. [22]

Explosion d’une bombe dans un quartier résidentiel de la ville de Darat Izza aux environs d’Alep le 4 octobre 2016. Crédits : Mahmuh Faysal / Agence Anadolu / Getty Images

Par ailleurs, toujours selon Amnesty International, la coalition internationale serait, quant à elle, responsable de la mort de près de 1 600 civils lors de la reconquête de Raqqa face à l’Etat Islamique [23].

Toutefois, la coalition internationale n’a reconnu sa responsabilité que dans la mort de 1 302 civils dans la zone irako-syrienne depuis le début de son intervention. [24] En outre, la coalition reconnaît avoir tué près de 100 membres des forces russes, essentiellement des mercenaires de la compagnie militaire Wagner, lors de la bataille de Koucham entre le 7 et le 8 février 2018, lorsque ceux-ci tentèrent de prendre cette ville de l’Est syrien, alors sous contrôle des Forces Démocratiques Syriennes. [25]

L’oblitération des forces militaires

En janvier 2020, L’Observatoire syrien des droits de l’homme affirmait qu’entre 130 000 et 170 000 combattants loyalistes seraient morts lors du conflit. Parmi eux figurent 66 620 soldats et policiers syriens, 2 000 combattants du Hezbollah et 51 594 miliciens locaux loyalistes, 8 245 combattants étrangers pro-régime, dont des Afghans, des Irakiens et des Iraniens ainsi que 264 soldats et mercenaires russes. L’OSDH explique également que 169 membres du régime auraient été tués par la coalition internationale. Enfin, l’organisme déclare également qu’Israël aurait tué 497 combattants loyalistes dont 63 soldats syriens, 35 miliciens, 228 membres du Hezbollah et 171 iraniens.

De gauche à droite, le néerlandais Sjoerd Heeger, le français Olivier Le Clainche et l’espagnol Samuel Prada Leon, tous les trois tués en Syrie en février 2018 alors qu’ils combattaient au sein des brigades internationales des YPG. Crédits : AFP / YPG Press Office

Par ailleurs, l’OSDH soutient qu’auraient également trouvé la mort durant le conflit 26 758 jihadistes de Hayat Tahrir Al-Sham, 53 799 membres des autres factions de la rébellion syrienne, 12 658 membres des Forces Démocratiques Syriennes, 930 combattants étrangers ayant rejoint les forces kurdes (dont certains étaient originaires de France, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, d’Italie et de Turquie) et 111 soldats turcs. [26]

L’OSDH avance le chiffre de 139 000 rebelles tués en mai 2020 dont 6 210 auraient été tués par les forces russes. Parmi eux, 65 726 étaient des combattants étrangers selon l’Observatoire tandis qu’un rapport anonyme attribué aux autorités syriennes affirme que près de 54 000 combattants de 87 nationalités auraient rejoint la Syrie pour aider la rébellion. Parmi eux, 3 872 combattants saoudiens, 3 691 tchétchènes et 2 904 libanais auraient été tués lors du conflit. [27]

Nombre de morts du conflit syrien de 2011 à 2018. Crédits : Syrian Observatory for Human Rights

Par ailleurs, selon le politologue Ziad Majed, 400 personnes, en majorité des rebelles syriens, auraient été exécutés par Daech en 2013. [28] Selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, l’organisation terroriste aurait également exécuté au moins 2 154 personnes en Syrie entre juin 2014 et avril 2015, dont 1 362 civils. Parmi eux, 930 civils étaient issus de la tribu des Al Cheitaat, une tribu arabe sunnite de la région de Deir Ez-Zor qui avait refusé de prêter allégeance à Daech. [29]

Par ailleurs, l’OSDH affirme que plus de 3 200 civils et combattants auraient été détenus dans les prisons de l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Sur la même période, le groupe terroriste aurait également exécuté 881 soldats du régime syrien, 216 membres des forces kurdes, de la rébellion syrienne ou de Jabhat al-Nosra et 143 personnes issues de ses propres rangs. [30] L’OSDH estime néanmoins que le bilan réel serait plus élevé en raison de la disparition de plusieurs centaines de personnes dans les geôles de Daech. En outre, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme affirme que près de 37 707 membres de Daech auraient été tués lors du conflit, dont 140 allemands, 300 à 500 français et 160 russes. [31]

La difficile recherche de la vérité

Dix années après les premières étincelles de la guerre en Syrie, force est de constater que le décompte des morts est politisé jusqu’aux plus hautes sphères des institutions. Il a créé un clivage diplomatique, allant jusqu’à diviser en premier lieu chercheurs, diplomates et politiciens, et en second lieu les populations, tant locales qu’internationales.

Des civils manifestent contre le régime de Bachar al-Assad dans la banlieue d’Idlib, au nord de la Syrie, le 26 février 2012. Crédits : AP Photo/Rodrigo Abd

Dès le début de la crise, la cacophonie était palpable, l’Organisation des Nations unies ne trouvant pas de définition à la situation sur le terrain. Est-ce que la Syrie vit des mouvements populaires protestataires pacifiques ou des actes de violences et vandalismes? Est-ce que l’État exerce sa fonction régalienne ou châtie-t-il sa population? Dans tous les cas, les institutions politiques internationales doivent-elles tenir compte des déclarations officielles du pays ou se fier aux témoignages de la population civile? Les organisations de défense de droits de l’homme doivent-elles intercéder directement auprès de leurs sources civiles sur place pour collecter les informations ou passer par les voies officielles du régime ? Ces questions étaient très pertinentes dès l’annonce des premières manifestations du « printemps arabe » fin 2010.

En Syrie, le pouvoir central n’a jamais réellement perdu le contrôle des grands centres administratifs du pays pour permettre l’émergence de nouvelles structures politiques. En outre, dans les régions tombées sous le contrôle de la rébellion, il était utopique d’espérer la mise en place d’un système démocratique pluraliste en raison des affrontements factionnels, de l’absence d’unité politique et de l’ingérence d’Al Qaïda et de Daech dans le conflit.

Un portrait de Bachar al-Assad brûlé par les rebelles dans le centre-ville de Selehattin, près d’Alep, le 23 juillet 2012. Crédits : AFP / Bulent Kilic

Si, toutefois, certains acteurs non gouvernementaux jouissent de la confiance des institutions internationales et de leurs relais médiatiques, la militarisation du conflit et le maintien du président Bachar al-Assad au pouvoir ont généré des frustrations politiques, qui ont pu altérer la crédibilité des données diffusées. Dans ce contexte, toute assertion, des parties prenantes et de leurs soutiens, demande à être traitée avec circonspection et remise en question pour atteindre une authenticité académique reflétant véritablement les faits sur le terrain.

A cet égard, deux difficultés sont relevées.

La première consiste en la capacité des services de sécurité à pirater les communications et à les enregistrer pour utiliser les informations divulguées contre la personne interviewée. Dans certains pays, le simple fait d’échanger avec une personnalité étrangère, sur un dossier particulier de sécurité nationale, constitue un élément de culpabilité, comme ce fut le cas pour l’affaire opposant le Royaume du Maroc à Omar Radi. [32] Une rencontre de personne à personne permet donc de ratisser les angles morts, de relever des questions imprévisibles et, parfois, dans les cas sensibles, communiquer par écrit et détruire la feuille de réponse sur le champ. Les logiciels d’espionnage sont utilisés par les agences de renseignement et constituent donc des obstacles aux communications par internet.

Deuxième difficulté, il est impossible de vérifier sur place les témoignages. Lorsqu’un militant ou intervenant atteste ou témoigne d’une situation donnée, il est évidemment souhaitable de se rendre sur place pour corroborer les faits, juxtaposer les allégations et jauger le pourquoi du comment. Or la confusion des statuts de victimes rend d’autant plus complexe cette situation.

Les dirigeants rebelles du Conseil National Syrien à Istanbul en 2013. De gauche à droite : Abdel Basset Sayda, Burhan Ghalioun et Muhammet Faruq Tayfur. L’opposant Burhan Ghalioun a déclaré en 2011 que si le conseil parvenait à prendre le pouvoir, les liens militaires de la Syrie avec l’Iran, le Hezbollah et le Hamas seraient coupés. Proche de la Turquie, de la France, des Etats-Unis et du Qatar, le conseil n’est pas parvenu à unifier la rébellion sur le terrain. Crédits : AFP

Comme relaté ci-haut, le conflit syrien est un conflit internationalisé et tous les belligérants possèdent des relais locaux et à l’étranger. Depuis le début des hostilités dans le pays, on peut inventorier au moins une dizaine de pays impliqués dans cette guerre civile.

Le financement des organisations est exploité par certains États étrangers à leur propre fin pour faire avancer leur agenda sur le terrain et soutenir les belligérants en fonction de leurs intérêts régionaux. Dès les premières protestations, les chiffres des blessés, des tués et des prisonniers variaient selon les médias.

Si l’État syrien dissimule volontairement les statistiques de ses victimes civiles directes et indirectes, de ses prisonniers politiques et d’opinion, il utilise la même stratégie concernant ses pertes en termes d’effectifs militaires. Il s’agit en effet d’un tabou au sein de l’administration publique syrienne en raison de l’impact qu’il peut avoir sur le moral de ses troupes. Les initiatives du côté gouvernemental de recension restent limitées, les seules annonces de victimes se limitent à des annonces de militaires tués pendant leur offensive face aux rebelles, de civils ayant péri dans des attentats terroristes ou de victimes civiles liées aux pilonnages au mortier par la rébellion de quartiers contrôlés par le régime.

De l’autre bord, on dénombre plusieurs organismes à but non lucratif, basés hors de la Syrie, dont certains sont soutenus par des agences de renseignement ou sous influence de chancelleries impliquées dans le conflit.

Les données de l’Agence France-Presse sont régulièrement utilisées par les médias quant il s’agit de couvrir le conflit syrien. Cet organisme, anciennement connu sous le nom d’agence Havas, fait partie, avec Reuters, Associated Press et United Press International, des quatre grandes agences dominant le secteur de l’information brute.

L’essor de Reuter et de Havas a coïncidé avec l’expansion des deux grandes puissances européennes au XIXe siècle que sont la Grande-Bretagne et la France, tandis que les agences United Press International et Associated Press se sont développées avec l’émergence de la puissance américaine après 1945. Or, près de 80 % des informations qui circulent dans le monde aujourd’hui émanent de ces agences transnationales. [33]

Le PDG de l’Agence France-Presse Emmanuel Hogg et le président français François Hollande, le 19 janvier 2015 au palais Brongniart à Paris lors des célébrations des 70 ans de l’AFP. Crédits : AFP

Bien qu’en vertu de la loi française du 10 janvier 1957, l’Agence France-Presse est un « organisme autonome doté de la personnalité civile et dont le fonctionnement est assuré suivant les règles commerciales » ne pouvant « en aucune circonstance tenir compte d’influences ou de considérations de nature à compromettre l’exactitude ou l’objectivité de l’information » et ne pouvant pas non plus « passer sous le contrôle de droit ou de fait d’un groupement idéologique, politique ou économique » un tiers du budget de l’agence est assuré par l’État « en compensation de la mission d’intérêt général assurée par l’Agence ».

Toutefois, sa mission d’intérêt général a été remise en cause à plusieurs reprises par la Commission de l’Union Européenne qui a menacé en 2013 et en 2014 de sanctionner la France pour violation du droit européen sur les aides publiques. En outre, pour justifier la mission d’intérêt général de l’agence et obtenir ainsi des aides de l’État, le patron de l’agence, Emmanuel Hoog, a déclaré en 2017 dans une interview aux Échos que l’AFP était « un actif stratégique du “soft power“ français ». [34]

A cet égard, nous pouvons légitimement nous questionner sur la neutralité de l’AFP au regard de ses sources de financement et des déclarations d’un de ses représentants.

De gauche à droite : Les opposants syriens Haytham Manna, Khalaf Dahowd et Rami Abdel Rahmane après leur entrevue avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague à Londres, le 21 novembre 2011. Crédits : REUTERS / Luke MacGregor

Par ailleurs, l’agence britannique Reuters, dont le siège se trouve à Londres, reprend systématiquement les données diffusées par l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme dont le siège social se trouve également au Royaume-Uni. Son dirigeant, Rami Abdel Rahmane, dont le véritable nom est Oussama Ali Souleiman, a été reçu en novembre 2011 par le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, aux côtés d’autres opposants syriens. Son Observatoire est devenu, depuis le début de la guerre civile syrienne, la principale source d’information des médias occidentaux en Syrie depuis les restrictions visant les journalistes étrangers imposées par le régime. [35]

Cela étant, Rami Abdel Rahmane a déclaré en 2020 qu’il était compliqué « d’obtenir des informations […] car tout le monde tente de faire de la désinformation » et il a pu lui arriver « d’avoir un souci de crédibilité avec certaines de [ses] sources ». [36]

Néanmoins, Neil Sammonds, chercheur au Moyen-Orient pour Amnesty International, explique qu’en « règle générale, les informations [diffusées par l’OSDH] sur les meurtres de civils sont très bonnes, certainement parmi les meilleures, y compris les détails sur les conditions dans lesquelles les gens sont censés avoir été tués ». [37] Toutefois, il est à souligner que l’Union européenne finance les activités de l’OSDH depuis 2013. [38]

Wladimir Glasman, aussi connu sous le nom de plume d’Ignace Leverrier, est un ancien diplomate français. Spécialiste du monde arabe, il a été en poste en Algérie entre 1992 et 1994, en Arabie saoudite entre 1994 et 1996 puis en Syrie entre 2001 et 2008. Décédé en 2015, il était l’auteur du blog « Un œil sur la Syrie » et proche de l’opposition syrienne. Crédits : RFI

De plus, Wladimir Glasman, ancien diplomate spécialiste de la Syrie aussi connu sous le nom de plume d’Ignace Leverrier, affirmait que l’Observatoire aurait été implicitement favorisé à sa création en 2006 par le régime syrien pour concurrencer une autre organisation, le CSDH, soupçonné d’être proche des réseaux de la Confrérie des Frères Musulmans, afin de priver ces derniers du monopole de la dénonciation des atteintes aux droits de l’homme en Syrie. L’observatoire serait finalement tombé en disgrâce aux yeux du régime lorsqu’il aurait dénoncé la répression du pouvoir syrien en mars 2011. Damas et ses relais l’auraient alors également accusé d’être proche des Frères Musulmans et de bénéficier de financements des services de renseignements britanniques.

Alain Chouet, ancien officier français de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), et Fabrice Balanche, spécialiste de la géographie politique de la Syrie, du Liban et du Proche-Orient, avaient estimé quant à eux que l’OSDH aurait bénéficié de « fonds saoudiens et qataris » dès le début de la guerre afin de devenir la « caisse de résonance de l’opposition syrienne » [39].

Alain Chouet, ancien chef du Service de Renseignement de Sécurité (SRS) de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), les services de renseignement français, le 29 janvier 2010. Crédits : Flickr / (CC) / Sénat

Enfin, Wladimir Glassman remet, quant à lui, en cause la fiabilité des informations diffusées par le régime syrien. Selon lui, l’agence de presse SANA, le centre d’information officiel du régime syrien, serait « chargée de diffuser auprès des médias syriens et à l’étranger le point de vue du pouvoir » en « passant sous silence tout ce qui est de nature à gêner les responsables, qu’il s’agisse d’échecs ou de faits délictueux […] » et « quand cela arrange le régime » elle n’hésiterait pas « à se livrer à de la désinformation ». [40]

Le 6 mars 2012, l’agence a été placée sur la liste noire des sanctions internationales par les États-Unis, ce qui a contraint son hébergeur texan SoftLayer à clôturer son site internet. [41]

Un homme et une femme pleurent la mort de leurs proches après une attaque à l’arme chimique dans la Ghouta, aux environs de Damas, le 21 août 2013. Crédits : Ammar Al-Arbini / Shaam News Network / AFP

Parmi les faits qui lui sont reprochés par certains médias, dont la BBC, figure sa tentative de désinformation visant à camoufler l’attaque chimique du 21 août 2013 ayant frappé la zone agricole de la Ghouta, à proximité de Damas. Une équipe d’inspecteurs de l’ONU avait été dépêchée sur place et avait confirmé que du gaz sarin avait été utilisé contre des populations civiles alors que l’agence SANA niait alors l’usage d’arsenaux prohibés dans la région et déclarait que « les informations sur l’utilisation d’armes chimiques dans la Ghouta » étaient « totalement fausses ». [42]

Si la mission de l’ONU n’a pas désigné l’auteur de cette attaque, les inspecteurs ont trouvé des éléments permettant de déterminer les trajectoires des roquettes contenant l’agent neurotoxique en examinant la zone d’impact. Les trajectoire convergeraient vers un site qui serait, selon Human Rights Watch, la base militaire du mont Qassioun contrôlé par la 104e brigade de la garde républicaine syrienne. Le 24 août, le régime syrien admettait finalement l’existence d’une attaque à l’arme chimique dans la zone, mais sans toutefois reconnaître sa responsabilité, accusant officiellement les rebelles d’en être à l’origine. [43]

Tandis que les morts s’accumulent, que les différents belligérants se lancent la pierre et que les États étrangers s’ingèrent sans vergogne dans le conflit pour servir leurs propres agendas, la population syrienne se trouve victime d’un double affront : elle souffre et sa souffrance est exploitée par les belligérants pour assouvir leurs ambitions politiques.

A cet égard, si les chiffres ne mentent pas, il nous faut garder à l’esprit que c’est nous qui les faisons parler.

Pour approfondir

[1] Liz Sly, 2 novembre 2014, « U.S.-backed Syria rebels routed by fighters linked to al-Qaeda », Washington Post

https://www.washingtonpost.com/world/us-backed-syria-rebels-routed-by-fighters-linked-to-al-qaeda/2014/11/02/7a8b1351-8fb7-4f7e-a477-66ec0a0aaf34_story.html

[2] Caroline Hayek, 27 janvier 2017, « En Syrie, une trêve aux accents de guerre intestine rebelle », L’Orient-le Jour

https://www.lorientlejour.com/article/1031702/en-syrie-une-treve-aux-accents-de-guerre-intestine-rebelle.html

[3] Al Arabiya, 21 avril 2013, « Activists: Syrian regime provides Hezbollah aerial shield in Qusayr »

https://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2013/04/21/Activists-Syrian-regime-provides-Hezbollah-aerial-shield-in-Qusayr-.html

[4] Damien Mcelroy, 18 juillet 2012, « Assad’s brother-in-law and top Syrian officials killed in Damascus suicide bomb», The Telegraph

https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/9408321/Assads-brother-in-law-and-top-Syrian-officials-killed-in-Damascus-suicide-bomb.html

[5] Vladimir Dergachev , Andrey Vinokurov et Elizaveta Maetnaya, le 1er octobre 2015, « Кто воюет в Сирии », Газета.Ru (Gazeta.Ru)

https://www.gazeta.ru/politics/2015/09/30_a_7788269.shtml

[6] Le Parisien, 14 octobre 2014, « Lutte contre Daech : la coalition des 22 réunie à Washington en quête d’une stratégie »

https://www.leparisien.fr/international/coalition-contre-daech-les-22-reunis-a-washington-en-quete-d-une-strategie-14-10-2014-4212131.php

[7] RFI, 10 octobre 2019, « Ce qu’il faut savoir de l’offensive turque contre les forces kurdes en Syrie »

https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/2min/20191010-il-faut-savoir-offensive-turque-forces-kurdes-syrie

[8] France 24, 1er juillet 2019, « Des frappes israéliennes en Syrie font 15 morts, dont six civils »

https://www.france24.com/fr/20190701-frappes-israel-morts-civils-syrie-combattant-pro-regime-assad

[9] Amnesty International, 2018, « Dossier : 7 ans de conflit syrien »

https://www.amnesty.fr/dossiers/7-ans-de-conflit-syrien#:~:text=Plus%20de%20500%20000%20personnes,de%20violation%20de%20droits%20humains

[10] Human Rights Watch, 2019, « Syria : Events of 2018 », World Report 2019

https://www.hrw.org/world-report/2019/country-chapters/syria

[11] CNN, 9 avril 2020, « Syrian Civil War Fast Facts »

https://edition.cnn.com/2013/08/27/world/meast/syria-civil-war-fast-facts/index.html

Al Jazeera, 23 avril 2016, « Syria death toll: UN envoy estimates 400,000 killed »

https://www.aljazeera.com/news/2016/4/23/syria-death-toll-un-envoy-estimates-400000-killed

[12] Syrian Network for Human Rights, 1er décembre 2020, « Civilian Death Toll »

https://sn4hr.org/blog/2020/12/01/civilian-death-toll/

[13] Violations Documentation Center in Syria, juin 2020, « Monthly Statistical Report on Casualties in Syria — June 2020 »

https://vdc-sy.net/monthly-statistical-report-on-casualties-in-syria-june-2020/

[14] The Syrian Observatory for Human Rights, 4 janvier 2020, « Nearly 585,000 people have been killed since the beginning of the Syrian Revolution »

https://www.syriahr.com/en/152189/

[15] Europe1, 08 février 2016, « Syrie : les enquêteurs de l’ONU accusent Damas d’”extermination” de détenus »

https://www.europe1.fr/international/syrie-les-enqueteurs-de-lonu-accusent-damas-dextermination-de-detenus-2664837

[16] Le Point, 21 janvier 2014, « Syrie : un rapport impute à Damas des massacres à grande échelle »

https://www.lepoint.fr/monde/syrie-un-rapport-impute-a-damas-des-massacres-a-grande-echelle-21-01-2014-1782504_24.php

[17] ONU, 7 août 2019, « Conseil de sécurité : des délégations appellent la Syrie à libérer les personnes en détention arbitraire », Couverture des réunions & communiqués de presse

https://www.un.org/press/fr/2019/cs13913.doc.htm

[18] Syrian Network for Human Rights, 1er décembre 2020, « Record of enforced disappearances »

https://sn4hr.org/blog/2020/12/01/record-of-enforced-disappearances1/

[19] Libération, 7 février 2017, « Au rapport. La prison de Saidnaya, centre d’extermination du régime syrien »

https://www.liberation.fr/planete/2017/02/07/la-prison-de-saidnaya-centre-d-extermination-du-regime-syrien_1546640/

[20] L’Express, 18 aout 2016, « Syrie: près de 18 000 morts dans les geôles du régime, selon Amnesty »

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-amnesty-denonce-les-conditions-de-detention-inhumaines-et-la-torture_1822291.html

Gilles Halais, 14 mars 2012, « Amnesty dénonce les 31 méthodes de torture encouragées par le régime syrien »

https://www.francetvinfo.fr/monde/amnesty-denonce-les-31-methodes-de-torture-encouragees-par-le-regime-syrien_1611865.html

[21] Amnesty International, 5 mai 2015, « Le « cercle de l’enfer » syrien : à Alep, les barils d’explosifs répandent la terreur et le sang, forçant les civils à vivre sous terre »

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/05/syrias-circle-of-hell-barrel-bombs-in-aleppo/

[22] The Syrian Observatory for Human Rights, 4 janvier 2020, « Nearly 585,000 people have been killed since the beginning of the Syrian Revolution »

https://www.syriahr.com/en/152189/

[23] Amnesty International, 25 avril 2019, « Syria: Unprecedented investigation reveals US-led Coalition killed more than 1,600 civilians in Raqqa ‘death trap’ »

https://www.amnesty.org/en/latest/news/2019/04/syria-unprecedented-investigation-reveals-us-led-coalition-killed-more-than-1600-civilians-in-raqqa-death-trap/

[24] Amnesty International, 31 mai 2019, « US coalition admission of 1,300 civilian deaths in Iraq and Syria »

https://www.amnesty.org/en/latest/news/2019/05/us-coalition-admission-of-1300-civilian-deaths-in-iraq-and-syria/

[25] Stepan Kravchenko, Henry Meyer et Margaret Talev, 13 février 2018, « U.S. Strikes Killed Scores of Russia Fighters in Syria, Sources Say », Bloomberg

https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-02-13/u-s-strikes-said-to-kill-scores-of-russian-fighters-in-syria

[26] The Syrian Observatory for Human Rights, 4 janvier 2020, « Nearly 585,000 people have been killed since the beginning of the Syrian Revolution »

https://www.syriahr.com/en/152189/

[27] Mohanad Hashim, 3 septembre 2014, « Iraq and Syria: Who are the foreign fighters? », BBC

https://www.bbc.com/news/world-middle-east-29043331

[28] Catherine Gouëset, 9 janvier 2014, « Djihadistes, islamistes, rebelles… La guerre dans la guerre en Syrie », L’Express,

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/djihadistes-islamistes-rebelles-la-guerre-dans-la-guerre-en-syrie_1312723.html

[29] Al Arabiya, 28 décembre 2014, « Anti-ISIS Syria tribesmen among 2,000 ‘executed’ »

https://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2014/12/28/Key-Syria-tribe-members-among-2-000-executed-by-ISIS-

[30] The Syrian Observatory for Human Rights, 4 janvier 2020, « Nearly 585,000 people have been killed since the beginning of the Syrian Revolution »

https://www.syriahr.com/en/152189/

[31] France 24, 16 décembre 2017, « Islamic State: What happened to all the foreign fighters? »,

https://www.france24.com/en/20171216-islamic-state-what-happened-all-foreign-fighters

[32] Un rapport d’Amnesty International a affirmé le 22 juin 2020 que le téléphone d’Omar Radi, un journaliste et militant des droits humains marocain, avait été espionné par les autorités marocaines via le logiciel Pegasus produit par la firme israélienne NSO. Visé par plusieurs procédures judiciaires, il est arrêté par le pouvoir le 29 juillet 2020 pour « atteinte à la sûreté extérieure et intérieure de l’État ».

[33] Tristan Florenne, octobre 1981, « L’impossible neutralité de l’information », Le Monde Diplomatique

https://www.monde-diplomatique.fr/1981/10/FLORENNE/36367

[34] Fabien Leboucq, 13 novembre 2017, « Quelle emprise a l’Etat français sur l’Agence France-presse (nominations, statuts etc) ? ou : À quel point est-ce que l’AFP est publique ? », Libération

https://www.liberation.fr/checknews/2017/11/13/quelle-emprise-a-l-etat-francais-sur-l-agence-france-presse-nominations-statuts-etc-ou-a-quel-point-_1652521

[35] Amnesty International, document « Feu sur les messagers — Les journalistes pris pour cible par toutes les parties en Syrie », Mai 2013.

[36] Tristan de Bourbon, 7 février 2020, « Je tiens le décompte des victimes en Syrie avec rigueur », La Croix

https://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/Je-tiens-decompte-victimes-Syrie-rigueur-2020-02-07-1201076891

[37] New York Times, 9 avril 2013. « A Very Busy Man Behind the Syrian Civil War’s Casualty Count »

https://www.nytimes.com/2013/04/10/world/middleeast/the-man-behind-the-casualty-figures-in-syria.html?pagewanted=all&_r=0

Benjamin Barthe, 15 mars 2013, « Le comptable de l’hécatombe syrienne », Le Monde

https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/03/15/oussama-suleiman-le-comptable-de-l-hecatombe-syrienne_1848522_3218.html

[38] Ignace Leverrier, 19 décembre 2014, « La crédibilité perdue de Rami Abdel-Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme » Le Monde

https://www.lemonde.fr/blog/syrie/2014/12/19/la-credibilite-perdue-de-rami-abdel-rahman-directeur-de-losdh/

Emma Donada, 15 mars 2018, « L’Observatoire syrien des droits de l’Homme est-il une source fiable ? », Libération

https://www.liberation.fr/checknews/2018/03/15/l-observatoire-syrien-des-droits-de-l-homme-est-il-une-source-fiable_1653354

[39] Ignace Leverrier, 25 février 2012 « Dans la Syrie de Bachar Al Assad, la désinformation est aussi une affaire de famille » Le Monde

https://www.lemonde.fr/blog/syrie/2012/02/25/dans-la-syrie-de-bachar-al-assad-la-desinformation-est-aussi-une-affaire-de-famille/

[40] Le Monde, 6 mars 2012, « Pour Damas, Washington “confisque” la liberté de presse »

https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/03/06/pour-damas-washington-confisque-la-liberte-de-presse_1652534_3218.html

[41] Libération, 21 aout 2013, « Massacre à l’arme chimique en Syrie selon l’opposition »

https://www.liberation.fr/planete/2013/08/21/nouvelles-accusations-d-usage-d-armes-chimiques-les-autorites-syriennes-dementent_926019

[42] BBC, 24 septembre 2013, « Syria chemical attack: What we know »

https://www.bbc.com/news/world-middle-east-23927399

[43] Catherine Gouëset, 12 septembre 2013, « Armes chimiques en Syrie: sur quoi se base la Russie pour accuser les rebelles? » L’Express

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/armes-chimiques-en-syrie-sur-quoi-se-base-la-russie-pour-accuser-les-rebelles_1281129.html

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