Revue de Mémoire: Antoine Mounier

Article Hors-série

Vivien Geoffray
La REVUE du CAIUM
4 min readApr 15, 2023

--

Bonjour à toutes et à tous, les rédacteurs en chef du CAIUM présentent un nouveau format d’article hors série!

Afin de mettre à l’honneur des travaux de mémoire écrits par des doctorants et des candidats à la maîtrise de l’Udem et d’autres universités souvent peu lus par la communauté étudiante du fait de leur complexité, nous avons décidé de publier des revues de certains travaux qui nous intéressent personnellement afin de les rendre plus accessibles.

La publication de ces revues se fera en adéquation avec une entrevue de l’auteur publiée sur notre balado ‘Curriculum’ disponible sur Spotify.

De plus, si vous nous lisez et que vous êtes en maîtrise ou au doctorat, n’hésitez pas à nous envoyer vos travaux si vous souhaitez collaborer avec le CAIUM à l’adresse suivante: redaction.caium@gmail.com

Pour commencer ce format hors série, j’ai décidé de m’intéresser au mémoire de Maîtrise d’Antoine Mounier s’intitulant: Le contrôle parlementaire des affaires européennes: quelle influence sur les attitudes envers l’UE ? disponible ici:

https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/25629/Mounier_Antoine_2021_memoire.pdf?sequence=2&isAllowed=y

Créateur : olrat | Crédits : Getty Images

Dans un premier temps, il était impossible pour l’auteur de parler des attitudes envers l’Union européenne sans définir la nature et le fonctionnement de celle-ci. Entre réseau de partage de la souveraineté et l’utilisation du terme État-nation, l’auteur tranche sans vraiment trancher: l’UE se distingue des organisations internationales classiques tout en ne cochant pas toutes les caractéristiques pour prétendre agir comme un État-nation. Cette entrée en matière nous rappelle la singularité du fonctionnement de l’Union européenne, ce qui rend son analyse d’autant plus périlleuse. La question de souveraineté va être au cœur de ce mémoire constituant de fait une des plus grandes problématiques quant au contrôle parlementaire européen.

Ce sujet de recherche est particulièrement intéressant quand on connaît le contexte actuel entourant le parlement européen aujourd’hui. En effet, le parlement européen fait face à un scandale de corruption sans précédent révélé après l’arrestation de la vice-présidente Eva Kaili et de la mise en examen de plusieurs eurodéputés. Cela va avoir un impact majeur sur l’image du parlement européen mais aussi sur les attitudes des citoyens européens et notamment leur confiance envers l’institution ayant pour rôle de les représenter. Ainsi, la remise en doute du rôle de représentation du parlement européen peut amener à un accroissement de l’asymétrie des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif déjà très marqué au sein de l’UE. Cela fait écho au terme de déficit démocratique soulevé par l’auteur. Ainsi, la question du contrôle des parlements nationaux dans les affaires européennes s’inscrit dans ce questionnement quant aux influences émises directement sur le parlement européen. En effet, ce mémoire permet grâce à une approche quantitative, de calculer le poids des parlements nationaux des pays membres en tant que facteurs pouvant avoir un grand impact sur les politiques discutés au sein du parlement européen mais aussi sur la formation des attitudes des citoyens européens envers l’UE. Cette recherche pose alors les bases d’une meilleure compréhension du rôle que pourraient jouer les parlements nationaux dans la formation des attitudes envers l’UE.

Cependant, un nombre extrêmement important de facteurs complexifie la tâche et ne permet pas de donner une réponse claire et uniforme. En tout cas, il serait inexact pour moi de tenter d’expliquer ces résultats dans un travail de vulgarisation. L’auteur saura sûrement mieux expliquer ses conclusions dans notre Podcast en lien avec cet Hors-Série. On peut quand même s’appuyer sur le niveau de confiance des citoyens européens pour commencer à avoir des éléments de réponse. La stabilisation de l’euro-scepticisme en Europe pourrait nous faire croire à une amélioration de la confiance et de l’implication des citoyens européens dans les processus démocratiques prônés par le parlement. Or, la stabilisation de l’euro-scepticisme est en partie dûe au virage politique pris par des partis d’extrême droite partout en Europe afin de réformer l’Union Européenne au lien d’en sortir. Ces choix politiques ont été pris majoritairement en réponse à des politiques mises en place par l’exécutif de l’UE et non pas par le législatif. On peut prendre l’exemple du plan de relance européen poussant notamment le parti d’extrême droite au pouvoir en Italie à ne pas s’écarter d’une politique européenne leur permettant d’accéder à d’importantes aides économiques.

De plus, Antoine Mounier s’appuie sur la participation aux élections européennes pour calculer les attitudes réelles envers l’institution démocratique que représente le parlement européen ce qui permet d’écarter de nombreux facteurs extérieurs pouvant fausser les résultats comme le contexte politique national des pays européens. Enfin, l’auteur aborde de nombreux autres facteurs individuels et permet une étude beaucoup plus approfondie du sujet.

Je vous invite très prochainement à écouter l’épisode consacré à son mémoire sur notre Podcast afin qu’il nous parle plus en détail de son sujet et de ses résultats. Il pourra enfin apporter une approche un peu plus récente prenant en compte le contexte actuel qui n’a pu être étudié par son mémoire.

--

--

Vivien Geoffray
La REVUE du CAIUM

Étudiant en troisième année au baccalauréat d’Étude Internationale à l’Université de Montréal.