Expérimentation perso : gestion des tâches ménagères dans une famille de 4 personnes

Réflexions sur la charge mentale

Camille Rabier
Camille Rabier
4 min readMar 6, 2018

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Chante Rooooossignol chante, mon douuuuux rossignooool (G.M. Crespi, The Scullery Maid, 1710)

Après 2 années laborieuses d’entrepreneuriat et alors que je vivais à Paris, je suis retournée vivre dans le 93, ville de ma naissance. J’expliquerai dans un prochain article comment je me suis organisée, où je vis et ce que j’y fais. Ici on parle de tout autre chose.

Par mesure d’anonymat, les prénoms ont été changés, mais ceci est ma vraie histoire.

La corvée du ménage : un problème non résolu de longue date

Je prends la parole aujourd’hui car dans ma famille, on essaye de résoudre le problème de répartition des tâches ménagères.
Vaste programme.

Ignorées, taboues, les tâches ménagères font l’objet de crises ponctuelles au sein de ma famille depuis de nombreuses années.

Par mon expérience d’organisation tirée de mes routines matinales et de mon entreprise, j’aimerais leur proposer des solutions.

Je ne ferai pas état des solutions à proprement parler ici, car dans la méthode, les solutions doivent émaner d’un brainstorming collectif. Or, le brainstorming n’a pas encore eu lieu.

Je parlerai plutôt de l’intérêt d’entreprendre une démarche pragmatique pour résoudre cette peine, dans le but de convaincre ma maman (en fait).

Contexte : nous sommes 4 personnes

  • ma maman Evelyne, 50 ans, aujourd’hui indépendante
  • mon beau-père Jacques, 50 ans, indépendant également, qui nous a rejoint il y a plus de 10 ans
  • ma sœur Cindie, 16 ans, lycéenne
  • moi, 28 ans, indépendante

Ceci n’est pas un épisode de Confessions intimes.

En quoi il est important de dresser ces portraits ?

Il est nécessaire de mettre en évidence le fait que nous sommes une famille re-composée. C’est-à-dire que ma mère, ma sœur et moi avons connu une routine familiale différente entre l’avant et après le divorce de nos parents.

Ce changement de routines sous-entends énormément de choses.

➡ Quand ils vivaient encore ensemble, mon père rentrait très tard le soir et je ne l’ai jamais vu participer aux tâches ménagères. Je constatais ma mère encore à 22h à ranger le linge, car elle travaillait elle aussi.

Ce premier tableau fait état de deux choses : Ma mère a toujours détesté le ménage et de, mon regard de petite fille, les tâches ménagères sont une corvée que les maris faignants laissent à leurs femmes.

Je me suis alors promis de ne jamais faire le ménage de ma vie. Et de n’être jamais soumise à aucune homme. Féministe à 5 ans.

➡ 2005 : j’ai 16 ans, ma sœur en a 4. Ma mère se décharge du ménage. Après 25 ans de vie commune avec mon père, elle a voulu se re-centrer sur elle-même. Ça a été très difficile mais on a réussi à passer un accord entre elle et moi : je suis payée 5 euros de l’heure pour tout ranger et nettoyer dans notre nouvel appartement.

Je déteste toujours autant le ménage mais au moins je peux payer mes cours d’équitation avec.

➡ Ma sœur a aujourd’hui mon âge de l’époque. Elle voit le ménage comme un fardeau et ne comprend pas la maniaquerie de notre maman.

➡ Mon beau père, entrepreneur, participe aux tâches ménagères en fonction de ses disponibilités. Il a, de mon ressenti, toujours eu à cœur de rendre la vie de ma mère meilleure.

Le deuxième tableau met de nouveaux interlocuteurs en avant, mais le ménage reste encore problématique.

Pourquoi ?

Parce que les tâches ne sont pas clairement définies.

Parce que les attentes de ma mère sont trop élevées et incomprises par les autres.

Parce que chacun a son propre système de valeurs, son propre rapport à l’hygiène et qu’il n’est pas possible de standardiser les gens.

Parce que chacun a des disponibilités différentes.

Parce qu’intégrer une nouvelle habitude prend du temps et qu’il faut des méthodes pour passer à l’action.

Je suis convaincue qu’un système de règles et de routines votées par tous peut améliorer de 60% la qualité du ménage au sein de notre famille.

Je suis convaincue aussi que, le contrôle qualité ne s’appuie pas obligatoirement sur la personne la plus impliquée.

Nous avons à notre disposition des outils, des ressources informatisées dont on peut se servir.

Le premier argument que me sort ma mère quand je lui parle d’un brainstoming : “on va pas régler ça comme une entreprise, c’est too much ! Il suffit juste que les gens soient un peu empathiques et m’aident…”

Argument n°1 : Il faut expérimenter dans la vie, sinon on reste dans notre schéma infernal.

Argument n°2 : tout le monde sait quand elle a besoin d’aide, elle soupire, elle se plains de douleurs et ensuite elle râle. Elle ne sait pas demander de l’aide, elle culpabilise simplement les autres. C’est difficile d’aider quelqu’un dans ces conditions. Cela génère de la honte, de la frustration. Et si finalement, quelqu’un l’aide, le schéma se répétera toujours. Ce n’est pas de l’aide dont elle a besoin, c’est d’une répartition intuitive des tâches ménagères.
Que chacun fasse sa tâche à un moment prévu, sans que quelqu’un n’intervienne, râle ou demande quoi que se soit.

Que tout se fasse naturellement.

Et si on lui faisait changer d’avis ? Clap your hands x1, x2, x10 pour lui montrer qu’elle a tord !

Je continue dans l’idée de me faire booster. Si tu veux m’encourager, tu peux me faire un don sur ma page Tipeee !

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