Tu peux être qui tu veux

C’est toi qui choisis

Camille Rabier
Camille Rabier
5 min readAug 17, 2018

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Et plouf ! (Écho et Narcisse, J. W. Waterhouse, 1903)

Dans la vie, cela arrive qu’on fasse des conneries. De grosses conneries. A presque 30 ans, je me suis surprise faire du mal et d’en faire un total déni. La situation était complexe et symptomatique par rapport à mes états d’âme du moment.

Un des protagonistes, profondément blessé, s’est montré très suspicieux quant à ma personnalité. Il jugeait mon comportement très borderline et s’est demandé si je n’étais pas pervers narcissique.

Cela m’a fait grandement réfléchir, je ne m’étais jamais vraiment posée la question. Narcissique certainement mais vouloir faire du mal aux autres, y prendre du plaisir, je m’y reconnais beaucoup moins.

Peinée et interrogative, je sonde mon entourage. J’avais envie d’être fixée avant d’aller me faire diagnostiquer par un.e spécialiste.

Parallèlement et malheureusement, plus je creusais sur le PN et plus je cochais de cases. Cela m’a énormément troublée, j’ai commencé à ne plus avoir confiance en mes propres intuitions et émotions.

Je remettais tout en question “si je lui présente les choses de cette façon, il va penser que je le manipule, et si je lui raconte ce que je suis en train de me dire dans ma tête, il va vouloir me rassurer et donc ça veut dire qu’il a peut-être été manipulé”. Un vrai casse-tête et c’est à l’infini.

Je vous livre le feed-back d’un ami :

C’est plutôt clair

Le narcissisme n’est pas un trouble que je refoule. J’en parle assez souvent, principalement dans le but de mieux comprendre les règles sociétales et de savoir qui je suis là dedans.

Et puis, un ami m’a alarmé sur cette quête existentielle :

- “Qui tu es, ce ne sont pas les autres qui vont te le dire”

Chacun a son spectre, chacun voit les choses de son propre objectif avec ses peurs et ses attentes. Je peux être vue comme fragile pour les uns, forte pour d’autres, quelqu’un de sympa ou au contraire, une personne à éviter. En fait, tout est vrai et faux à la fois.

Finalement, ce que je comprends dans sa phrase, c’est que ce qui compte véritablement c’est comment moi je me vois. Comment on se voit soi-même.

Et pour une raison encore inexpliquée, c’est que j’avais obsessionnellement besoin de voir chez l’autre pour savoir qui j’étais.

- “Tu peux être pervers narcissique si tu le souhaites, tu peux totalement être autre chose, c’est toi qui décide.”

Cela m’a beaucoup rassurée. Savoir que je suis créatrice, que je peux suivre ma propre voie et qu’il est possible de se détacher du regard de l’autre.

Au final, quel est le problème du trouble narcissique ?

Il y a une étonnante contradiction dans notre société où il est mal vu de faire preuve d’égoïsme mais où il est recommandé de se prendre en considération en premier.

C’est comme s’il existait un narcissisme correct (= admis par la société) à la condition que tu cultives pour autant ton empathie. Sinon tu es une mauvaise personne.

Ce culte d’être “une bonne personne”. Une injonction morbide qui nous coupe de nos aspirations, de nos émotions. Sans pour autant que ces aspirations fassent du mal, écrasent. Nous sommes très forts pour culpabiliser : “il faut, tu dois, attention ne fais pas”.

J’ai envie de dire oui à l’expérience, oui au droit de se tromper, oui au droit d’échouer, d’être imparfait. Oui au droit de se relever.

Ça sera toujours un peu confus. Si tu gagnes confiance, si tu rends visible, tu seras de nouveau au centre des conversations de personnes qui seront mal à l’aise avec ça. Malaise chez elles parce que ça les ramène à leur propre vide quelque part.

Haaaan ! Elle est trop ceci, elle est trop cela”.

Est ce vraiment grave ? Faut-il encore s’excuser d’être là, d’être soi ?

J’ai capturé cet extrait du Making Of de la série “13 Reasons why”. Si vous ne l’avez pas vu, la série à succès traite de troubles de comportement et des situations à risque auprès des étudiants aux Etats-Unis. Ce making of revient sur ces sujets appuyés par l’oeil expert d’une psychologue.

Ses mots sont vraiment puissants. J’ai repris la séquence tellement c’est sensé et sensible :

Tu mérites d’être traité.e avec respect et d’être aimé.e, simplement parce que tu respires.

Je crois qu’on aspire tous à se reconnecter à cet amour inconditionnel. Amour dont on nous a privé à un moment donné de notre vie, dans notre enfance, à travers des actes de violences physiques et/ou psychologiques.

Qui que tu sois, quel que soit tes difficultés, ta santé mentale, ton statut social, ton parcours… Tu mérites l’amour. Et tu te le mérites envers toi même.

J’ai décidé d’être souveraine

Se reconnecter à l’amour inconditionnel mérite quelques facilités, car il est entravé :

  • Arrêter de chercher la validation des autres (dur dur)
  • Expérimenter le lâcher prise sans le chercher (héhé)
  • Adopter une attitude positive sur soi
  • De cultiver des relations saines avec des valeurs basées sur la transparence et l’empathie
  • Se rendre compte qu’il est possible de prendre des décisions radicales pour soi, comme réaliser ses rêves
  • S’autoriser à recevoir, à ressentir l’amour inconditionnel
  • S’autoriser à faire des erreurs (sinon tout ce qui est dit plus haut serait des injonctions)

Je m’appuie également sur des valeurs explicites de communautés comme celles du Burning Man : https://www.goingnowhere.org/fr/whatisnowhere/principles

En fait, pour conclure cet article. Nous savons ce qui est bon pour nous quand c’est calme et aligné à l’intérieur. Les nœuds dans le corps, les stimulis extérieurs ne sont que des invitations à voir que quelque chose n’est pas bon pour nous dans le but, tout simplement, de se reconnecter à cet amour inconditionnel.

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