L’odyssée de CREA : un tour d’Europe à la rencontre des créateurs de contenus

Cap Digital
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5 min readSep 28, 2022

En mai 2022, Panodyssey, Cap Digital et sept partenaires lançaient le nouveau consortium européen dédié aux métiers de la créativité : la Creative Room European Alliance, aka le projet CREA. Six mois plus tard, c’est un grand tour d’Europe dédié à la créativité qui est annoncé. Retour sur ce lancement et sur les premières actions menées dans le cadre du projet CREA avec Alexandre Leforestier, CEO de Panodyssey.

Alexandre Leforestier, CEO & cofondateur de Panodyssey.

En quelques mots, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre solution, Panodyssey ?

Après plusieurs années dans le monde de la musique — notamment à la tête de la société d’écoute de musique en ligne Qobuz — j’ai voulu m’attaquer au sujet de l’écrit en ligne. A partir de 2017, j’ai rencontré près de 1 000 personnes issues du monde entier, de générations différentes et de divers métiers, pour présenter et tester mon idée de réseau social responsable dédié aux créateurs de contenus textuels. C’est à cette époque-là qu’est née Panodyssey, avec un nom tout droit inspiré du mot “Pan” — pour le Dieu gardien des troupeaux d’alpage dans la mythologie grecque ; ainsi que pour le satellite berger naturel de Saturne — et de l’intemporel Odyssée d’Homère. En me référant au monde de la musique que je connaissais bien et en m’entourant des bonnes personnes, j’ai très vite compris qu’il y avait quelque chose à faire pour les créateurs et artistes européens, loin des GAFAM.

Aujourd’hui, Panodyssey est un réseau social qui réunit plus de 1 000 auteurs et autrices autour de fondamentaux : pas de pollution numérique (pas de publicité ni de faux contenus), le respect de l’indépendance et de la propriété intellectuelle des auteurs, l’esprit créatif et collaboratif de la plateforme, la valorisation de contenus dans toute leur diversité (fiction et non-fiction, langues, professionnels et amateurs etc.) ou encore la personnalisation de l’expérience de lecture. Et début octobre, c’est une solution BtoB, Panodyssey Pro, qui fera son entrée sur le marché pour aider les organisations à publier et promouvoir leurs contenus éditoriaux.

Pourquoi avez-vous décidé de développer le projet directement à une échelle européenne ?

Quand nous avons lancé officiellement l’aventure Panodyssey en 2018, je savais bien qu’il serait extrêmement compliqué de trouver de l’argent à Paris. En France, on n’investit pas dans des plateformes de contenus, quelles que soient les verticales, encore moins après les “affaires Deezer et Dailymotion”, ce n’est pas en phase avec la doctrine actuelle des investisseurs français.

Ce que je me suis dit alors, c’est que le seul échelon qui pouvait être réceptif au projet, c’était l’Europe. Je bénéficiais par ailleurs d’un contexte favorable car j’arrivais à l’époque de la nouvelle mandature de la Commission Européenne qui exprimait l’envie de mener une politique très engagée sur les questions de contenus et de numérique (cf. ce qui a suivi avec le RGPD, le copyright, le Digital Services Act ou encore très récemment le European Media Freedom Act). Nous avons participé fin 2019 aux débats organisés par la Commission Européenne avec toutes les parties prenantes — les producteurs de contenus tous secteurs confondus et les GAFAM — et avons pu dans ce cadre présenter Panodyssey et nous faire remarquer malgré notre projet encore à l’état embryonnaire.

À partir de là, nous avons pu participer aux réflexions portées par Mariya Gabriel, Commissaire à l’innovation à la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse, et avancer ensemble sur les questions épineuses liées aux contenus, au numérique et à la propriété intellectuelle.

C’est de là qu’est né le projet CREA (Creative Room European Alliance) ? Pouvez-vous nous en dire plus sur ses moyens et ambitions ?

Exactement ! L’objectif du projet CREA, c’est de créer une brèche dans la vie numérique des européens et de les inviter à considérer une alternative aux TikTok, Instagram et consorts quand il s’agit de création de contenus écrits. Pour ce faire, nous avons réuni 9 partenaires européens (médias en ligne, agences de presse, partenaires culturels etc.) sous forme de consortium, et obtenu le soutien du programme Europe Créative de la Commission européenne en mai dernier pour la période 2022–2023.

Notre ambition commune, c’est de créer un nouveau modèle numérique européen plus responsable, notamment autour de la création et la diffusion de contenus numériques. Déployé dans un premier temps via le développement de Panodyssey comme réseau social au service des filières et des acteurs des ICC (Industries Créatives et Culturelles), le projet dans son ensemble entend bien se développer au-delà et réunir une communauté de 10 millions de créateurs et 100 millions d’internautes à horizon 2030, et je l’espère ajouter de nouveaux produits au fil de l’eau. Aujourd’hui, le consortium a grandi et nous sommes déjà plus de 16 partenaires. Développer Panodyssey n’est qu’une première brique, de nouveaux produits sont déjà en cours de réflexion.

Vous lancez ce soir à Madrid un tour d’Europe dédié aux créateurs de contenus : quels en sont les objectifs ?

Pour donner de l’écho à notre mission et mieux comprendre les problématiques des créateurs et acteurs culturels européens, nous avons en effet décidé de sortir la tête de nos écrans pour organiser un tour d’Europe dédié aux créateurs de contenus. Ce sera l’occasion pour nous de présenter CREA, de fédérer plus de monde autour du développement du projet (un CREA 2 est en cours de préparation) et de mettre en lumière des personnalités politiques, culturelles et créatives des pays hôtes. C’était d’ailleurs important pour nous d’organiser ce tour sur la scène culturelle et non sur la scène start-up. Nous souhaitions être au cœur du sujet pour en parler, avec les premiers concernés !

La programmation pour la fin d’année est d’ores et déjà en ligne, avec un lancement officiel du tour ce soir à l’Institut Cervantes de Madrid, où l’écrivain et directeur de l’institut Luis García Montero recevra sur scène des créatifs madrilènes issus du monde de l’écriture et de la musique, la Ministre de la Culture et des Sports espagnole María Azcona ou encore Lauriane Bertrand, membre du cabinet de Mariya Gabriel.

La suite du Tour se tiendra le 13 octobre en ouverture du Margó festival, salon international du livre et de la littérature, dans le somptueux Théâtre National de la Danse à Budapest, et le 19 octobre à Venise, Piazza San Marco.

Suivez le live sur Youtube (17h — Madrid)

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