Outils et pratiques : Les évolutions majeures du secteur professionnel du numérique

Avec une croissance annuelle de 12%, le secteur professionnel du numérique ne cesse de se réinventer.
Nous vous proposons un aperçu des évolutions et tendances qui redéfinissent ce domaine en perpétuelle mutation.

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L’Actualité Tech — Blog CBTW
17 min readDec 14, 2023

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Steps — By lindsayhenwood

Comment les métiers de la Tech évoluent-ils ?
Huit de nos experts reviennent sur les évolutions clés dans le paysage professionnel du numérique, qui laissent place à de nouvelles perspectives.
Leurs témoignages retracent l’évolution des outils et des pratiques, des premiers pas de l’agilité à l’avènement de l’intelligence artificielle.

Dans ton parcours quelles ont été les évolutions sur les outils et technologies utilisés ?

  • Clément (PO) : Il y a quelques années on utilisait essentiellement des boards physiques avec des post-it. Maintenant nous sommes passés à des outils numériques comme Jira, Notion, … Ces outils permettent d’assurer la partie distancielle et aussi d’être plus autonome sur certaines tâches, sans dépendre des équipes techniques.
  • Romain (PM) : Il y a 8 ans, j’utilisais uniquement Confluence et Jira. Et je les utilise toujours. Mais depuis Notion s’est ajouté comme un outil de documentation pour la phase de Discovery.
    Au quotidien, je me sers également énormément de Miro. Avec l’augmentation du télétravail, Miro est devenu le support de base collaboratif pour travailler à distance.
    Puis, il y a aussi des outils que je découvre au fur et à mesure, comme Hotjar ou Matomo. Ce ne sont pas des révolutions, mais ils sont devenus des must-have de n’importe quel projet.
    Et je dirai aussi l’utilisation du no code qui tend à se répandre de plus en plus. J’essaie de l’utiliser plus systématiquement dès lors que le besoin n’est pas trop complexe.
  • Melissa (UX/UI designer) : Pour ma part, j’ai commencé à faire mes maquettes de sites web sur Photoshop. Et aujourd’hui, je suis exclusivement sur Figma, qui est l’un de mes outils préférés.
    Sinon, j’utilise un navigateur, ARC, exclusif pour Mac, qui m’aide beaucoup dans mon travail. Et il y a aussi des outils comme Notion qui sont très utiles pour l’organisation.
    Aujourd’hui, tous ces outils sont aussi interconnectés, ce qui fluidifie grandement les échanges et amène de la flexibilité.
    À noter que l’évolution de ces outils fait l’objet d’un travail de veille continu, car ils évoluent chaque jour. Par exemple, pour mon outil de prédilection, Figma, il y a des mises à jour impactantes tous les 6 mois. Et cela représente des heures de formation et un apprentissage constant.
  • Nino (Dév Android) : Android est assez jeune, et il y a encore tous les ans de nouveaux changements. Notre framework évolue chaque année, et de fait nous aussi.
    Il y a notamment eu beaucoup d’évolutions sur les architectures types. Nous sommes passés de MVC, à MVP, puis MVVM. Ça a été la première architecture officialisée par Google et ça n’a pas bougé depuis. Je pense que nous avons trouvé une sorte de stabilité après plusieurs années de balbutiements.
    Et autour de ça, il y a plein d’outils qui ont été conçus : Comme Room, l’outil poussé par Google pour faire du SQL, plutôt que de continuer à le faire manuellement.
    En autres technologies, on peut aussi citer les technologies d’asynchronisme. Kotlin propose justement une technologie plus fraîche et contemporaine pour faire tout ce qui est asynchronisme, requête sur des bases de données et des serveurs.
    Et quelque chose qui a touché de plus loin le mobile, mais qui a changé notre façon de faire, c’est Docker et la conteneurisation. Je ne l’utilise que pour faire ma CI, pour automatiser la compilation de mes projets ou lancer des tests unitaires automatiquement. Mais je trouve que tout ce qui tourne autour de la conteneurisation et de l’automatisation a été énormément simplifié sur le mobile et dans le monde du développement en général.
  • Gaël (Dév Back) : Le code est beaucoup mieux structuré qu’à mes débuts. Il y avait beaucoup de débutants et peu d’organisation du code. Mais depuis plusieurs années tout est beaucoup plus carré et typé. Il y a vraiment une réflexion de design pattern derrière qui manquait jusque-là.
    Puis les langages évoluent aussi. Avant, le web comprenait beaucoup de PHP, et ensuite il y a eu une grosse transition vers JavaScript. Pour ma part, j’évolue donc au fil de l’eau.
  • Jeason (Dév Front) : Quand j’ai commencé en tant que Front, il y avait une course à la performance. Les technologies nous permettaient de faire de plus en plus de choses, et de même, les sites sont devenus de plus en plus complexes. Aujourd’hui, on observe plutôt un retour aux sources. Il y a toujours une course à la performance, mais pour faire le plus simple possible en termes d’UX et de vitesse de chargement.
    En début d’année, il y a aussi eu un revirement côté React. On redécouvre et réutilise davantage le HTML alors qu’on s’en était éloigné.
    Il y a un retour aux fondamentaux techniques qui nécessite de réapprendre énormément de choses. Il s’agit d’un revirement majeur, mais qui me semble être le revirement ultime.
  • Dimitri (Dév Fullstack) : Il y a eu beaucoup de changements. Pour ma part, je suis passé de PHP 5 à PHP 8 avec un framework robuste comme Laravel, et je suis aussi passé d’AngularJS à React.
    Tout évolue très vite, et il faut réussir à trouver le bon moment pour changer.
    Après je dirai qu’on a tout de même atteint une certaine forme de stabilité. Il y a des évolutions de versions, mais les frameworks principaux restent globalement les mêmes.
  • Baptiste (Data Ingé) : J’ai l’impression que les principales évolutions dans le monde du développement web se sont plutôt faites sur du Front avec l’arrivée d’un ensemble de frameworks.
    Dans mon domaine, j’ai surtout constaté la disparition des projets JavaScript au profit des projets TypeScript. Pour autant, il y a encore beaucoup de questions qui se posent, notamment sur l’architecture qui manque de normes et standards. Mon avis est que Typescript est amené à devenir la norme dans l’écosystème, mais pas forcément dans sa forme actuelle.

Comment ton métier a-t-il évolué ?

  • Clément (PO) : On nous demande désormais de réfléchir davantage en termes d’objectifs à atteindre, plutôt que de tâches à réaliser. Cela afin de permettre à tous de se concentrer sur les mêmes éléments.
    Le PO est aussi maintenant devenu un porte-parole du client auprès de l’équipe Tech, et inversement. On fait effectivement de moins en moins de réunions tous ensemble et c’est le PO qui entretient le lien.
  • Romain (PM) : Avant on était plutôt une sorte de chef de projet lié à un produit ou à une activité. Aujourd’hui, j’ai vraiment un rôle de Product Manager et je peux m’exprimer plus facilement. Pour autant la maturité de mon équipe ne me permet pas d’être PM à 100% et de ne me consacrer qu’à la phase de Discovery. Je suis toujours un peu obligé de faire de la chefferie de projet.
    Le fond du sujet sur le rôle du Product Manager vient plus de la perception qui en est faite et de la maturité des entreprises à accueillir ce rôle.
  • Melissa (UX/UI Designer) : Il y a une tendance à la surspécialisation. Plus les outils se perfectionnent, plus le métier se perfectionne également. Les deux sont corrélés. Il y a donc des designers qui vont s’orienter sur un côté beaucoup plus technique, comme le Design System, et d’autres qui vont aller vers l’aspect créatif, comme la DA ou le Product design.
  • Nino (Dév Android) : J’ai l’impression d’utiliser toujours le même IDE, les mêmes simulateurs, de vrais téléphones pour travailler et toujours sur GitHub ou GitLab. Donc au-delà de l’Android pur, il n’y a pas eu de rupture ou de grands changements dans mon métier.
    Par contre, il peut être intéressant de noter un intérêt moindre autour des tablettes. Aujourd’hui on est plus sur du mobile first, en mode portrait. Il n’y a plus vraiment d’UX pensé pour les tablettes, alors qu’il y a quelques années, il y avait quand même une attention plus élevée.
  • Gaël (Dév Back) : Je dirai, bien que ça dépende des entreprises, le salarié est quand même plus remis au centre. Il est moins vu comme une marchandise et davantage mis en avant et chouchouté, surtout dans les ESN.
  • Jeason (Dév Front) : J’ai l’impression qu’on arrive à un point où le métier de développeur Front est de plus en plus défini. Avant il y avait plus de fullstack, dans le sens où il fallait s’occuper d’un peu tout. Mais plus les technologies avancent et se spécialisent, plus les gens se spécialisent eux aussi. Du coup quelqu’un qui était très polyvalent dans son métier, se concentre maintenant davantage sur une ou quelques spécialités. Finalement cela est très lié aux outils.
  • Dimitri (Dév Fullstack) : Je ne sais pas si c’est valable pour tout le monde, mais pour ma part je suis passé de simple développeur qui générait des lignes de code et résolvait des problèmes dans mon coin, à une gestion de projet et de relation client, avec une vision plus globale.
  • Baptiste (Data Ingé) : J’ai gagné en séniorité, donc mes missions ont évolué. De fait, je code moins qu’avant. Mais c’est plus une évolution de ce qu’on attend de moi en fonction de mon expérience.
    Sinon, probablement que nous avons accès à de plus en plus de data, mais c’est une évolution qui traverse l’ensemble du monde de la Tech.

Quelles ont été les évolutions des méthodes de travail dans la Tech ?

L’agilité

  • Melissa (UX/ UI designer) : Il y a eu l’apparition au fur et à mesure de la méthode agile, qui est, à mon sens, encore peu ou mal exploitée. On presse parfois les développeurs et designers sous prétexte d’être dans un cercle itératif, mais ce n’est pas toujours productif.
    Dans tous les cas, il y a une accélération de la manière de travailler via les outils, qui permettent de plus en plus d’automatisation et la fluidification de certaines tâches.
  • Nino (Dév Android) : Je trouve qu’il y a eu une démocratisation de l’agilité. Et je pense que c’est ce qui fonctionne le plus dans le métier. J’ai l’impression que beaucoup de monde pratique ces méthodes, bien sûr adaptées à leurs habitudes et problématiques propres.
  • Gaël (Dév Back) : Je citerai les méthodologies agiles et Scrum. Avant c’était plutôt les prémices, mais maintenant il n’y a plus une seule mission ou équipe qui n’utilisent pas ces méthodologies. Par contre, avec des limites aussi. Je pense qu’il faut s’adapter et ne pas rester bloqué sur un modèle.
    J’ai aussi l’impression que plus ça va, moins les équipes de développeurs sont en contact avec le client final. Il y a le rôle du PO qui est de plus en plus présent dans les équipes et qui fait tampon. Cela nous soulage de certaines réunions et nous permet de nous concentrer sur la plus-value technique.
  • Jeason (Dév Front) : Auparavant, il était compliqué de trouver une équipe vraiment agile. Aujourd’hui, c’est plus dans les mœurs et la pratique devient plus fluide.
  • Baptiste (Data Ingé) : Pour ma part, quand j’ai débuté les méthodes agiles existaient déjà. Mais je ne pense pas qu’il y ait une méthode de travail qui soit la meilleure. C’est surtout qu’il y a une intensité et un dogmatisme plus ou moins forts selon les équipes.

Le télétravail et flexibilité du travail

  • Clément (PO) : Le distanciel s’est imposé. On peut maintenant travailler de n’importe où, et donc on ne se retrouve plus nécessairement sur un même lieu physique.
  • Romain (PM) : Les pratiques de télétravail et les modes hybrides sont devenus la norme. On travaille désormais totalement de manière dématérialisée.
    Les conditions de travail en général sont donc beaucoup plus assouplies, ce qui est aussi le cas sur la flexibilité des horaires.
  • Melissa (UX/UI Designer) : Le télétravail apporte beaucoup et change la manière de voir les choses et de s’organiser au quotidien.
  • Nino (Dév Android) : Le travail à distance est très naturel pour moi.
    Je pense que la localisation importe peu et j’apprécie le télétravail. Je ne vois parfois même pas forcément de différence, car on est déjà tellement habitué à travailler avec des outils de travail à distance comme Notion, Slack ou Teams.
  • Gaël (Dév Back) : Je dirai qu’il y a une évolution globale liée au télétravail. Il commençait déjà à se mettre en place avant la période Covid, mais maintenant c’est devenu quelque chose d’assez décisif. Il y a beaucoup de professionnels dans la Tech qui ne seraient plus intéressés par un poste sans télétravail.

La relation avec le client a-t-elle pris une nouvelle dynamique ?

Plus de confiance

  • Clément (PO) : Maintenant que l’agilité est davantage connue et appliquée dans les entreprises, il y a plus de confiance sur la manière de collaborer. Les clients arrivent aussi davantage avec une problématique, et nous laissent la possibilité d’y répondre collectivement. La relation est donc plus saine et favorise les interactions. Le client est aussi davantage impliqué tout au long du processus.
  • Nino (Dév Android) : De mon expérience, je crois qu’on nous fait plus confiance. Peut-être aussi du fait qu’on communique mieux et qu’on vulgarise mieux notre travail. Mais dans tous les cas, nous sommes plus écoutés et entendus. Et cela notamment sur les délais, sans devoir se justifier ou négocier. Cela permet une collaboration plus transparente et plus ouverte.

Une évolution au cas par cas

  • Romain (PM) : Je dirai qu’il n’y a pas eu de véritable changement, mais plutôt une acculturation progressive.
  • Jeason (Dév Front) : J’ai vécu de bonnes périodes, en pensant que les choses s’amélioraient. Puis, après, j’ai à nouveau trouvé des problématiques comme la verticalité en changeant de mission. Donc finalement, je dirai que cela dépend des clients et des entreprises.
  • Dimitri (Dév Fullstack) : Pour moi cela dépend plus des clients et des projets. La relation oscille généralement entre totale confiance, ou relation hybride de confiance/ méfiance.
  • Melissa (UX/UI Designer) : On manque encore de communication et d’évangélisation sur le métier d’UX/UI. Après bien sûr, cela dépend des clients. Certains ont des systèmes assez matures qui permettent d’intégrer les aspects théoriques et pratiques de notre métier.
    Mais il y a peu d’entreprises qui ont cette maturité nécessaire pour suivre un vrai profil UI/ UX et lui proposer un environnement de travail productif.

La posture Tech

  • Baptiste (Data Ingé) : C’est plutôt mon attitude par rapport aux clients qui a évolué. Avec le temps, j’ai pris confiance dans mon travail, et j’ai donc plus de facilité à avancer mes idées. C’est donc aussi plus facile de convaincre.

Les compétences professionnelles attendues ont-elles évolué ?

  • Clément (PO) : Comme le PO est souvent le premier contact avec le client, il doit être pédagogue sur le fonctionnement de l’équipe et de l’agilité.
  • Melissa (UX/UI Designer) : Nos métiers sont en constante évolution. On commence avec un outil, une méthode, et on évolue avec d’autres. Donc les compétences nécessaires sont acquises et évoluent au fil du temps.
    Mais les trois qualités principales restent toujours l’organisation, l’empathie et la rigueur.
  • Nino (Dév Android) : Je pense qu’on attend plus de proactivité de la part des juniors, qu’ils soient indépendants pour poser leurs questions aux bonnes personnes. Et aussi de savoir mieux communiquer sur son travail et son avancement. Au final, beaucoup de soft skills. Car même s’il y a toujours un niveau technique à avoir, il n’est pas plus élevé qu’auparavant.
  • Gaël (Dév Back) : J’ai l’impression que les niveaux de sortie d’école sont un peu plus élevés. Avant, il y avait beaucoup d’autodidactes. Maintenant les écoles se sont mises à jour sur les dernières technos et je pense que c’est ce qu’attendent les entreprises. Du coup, on attend directement des développeurs sortis de formation qu’ils soient opérationnels. Alors qu’avant on attendait des personnes qu’elles soient capables d’apprendre et de s’adapter.
  • Jeason (Dév Front) : Quand j’ai commencé, React était encore assez récent et en cours d’évolution. Donc ce qu’on me demandait, c’était de bien comprendre ce que je faisais, et m’adapter lorsqu’il y avait des évolutions. Aujourd’hui, même si les évolutions continuent, il y a plus de stabilité. Du coup on demande plus d’expertise aux nouveaux et moins d’adaptation.
  • Dimitri (Dév Fullstack) : Je dirais qu’on attend les mêmes compétences, mais à un niveau plus poussé pour un développeur junior aujourd’hui qu’à l’époque. Il y a aussi beaucoup plus d’interactions avec les commerciaux, les clients et la gestion de projet.
  • Baptiste (Data Ingé) : Il me semble que la pénurie de développeurs est plus ou moins en train de se résorber avec l’inflation du nombre d’écoles et de bootcamps, bien que de qualité assez variable. Toutefois les entreprises ne prennent pas assez de juniors et il est peut-être plus compliqué de trouver un premier travail. Je dirai qu’il faut miser sur de l’alternance.

L’image des Tech est-elle différente aujourd’hui auprès du grand public ?

Des métiers encore peu connus

  • Clément (PO) : Le terme de Product Owner reste encore peu connu du grand public. Le terme chef de projet parle davantage. Mais je pense qu’il n’y a pas d’évolution sur l’image que les gens en ont, car ça reste un métier assez Tech.
  • Melissa (UX/UI Designer) : Je pense que pour les gens en général ce métier n’existe pas et qu’il est méconnu en dehors du milieu Tech. Je n’ai encore jamais rencontré quelqu’un qui connaissait mon métier. Au contraire, j’ai dû me perfectionner dans l’explication de celui-ci.
  • Jeason (Dév Front) : J’ai l’impression que dans le milieu de la Tech, les gens commencent à bien connaître mon métier et à comprendre de quoi je suis capable. Mais dans la population externe, les gens ont encore du mal. Après, je ne connais pas moi-même tous les métiers, donc je n’ai pas d’attente là-dessus.
  • Dimitri (Dev Fullstack) : Il y a peut-être plus de compréhension du métier de développeur au fil du temps, mais seulement dans les grandes lignes. Ça reste quand même un monde un peu à part, parfois associé à de la magie.

Une image plus valorisée

  • Nino (Dév Android) : Avant, quand je disais développeur Android, je devais préciser pour smartphone. Maintenant, si je dis le terme je pense qu’on me comprend.
    Je pense aussi qu’il y a une rupture de l’image du geek boutonneux et à lunettes. Je crois qu’on a une image un peu plus positive, et voire même enviable, par rapport à nos salaires et conditions de travail.
  • Gael (Dev Back) : Je dirais que c’est une continuité. Mais en tout cas on commence quand même plus à dissocier développeur de réparateur informatique.
  • Baptiste (Data Ingé) : Il faut souligner que les geeks et les nerds sont plus à la mode. Je pense que c’est à rapprocher de l’image des Tech aujourd’hui.
    Après, le métier de développeur a toujours beaucoup interrogé. C’est donc moins stigmatisé, et il y a un peu plus de conscience de ce qu’est le rôle d’ingénieur, mais ça reste un métier obscur qui manque de compréhension.

Quelles sont les évolutions récentes dans le milieu de la Tech ?

L’environnement de travail

  • Clément (PO) : Une évolution que je vois, c’est qu’il n’y a plus que les aspects techniques et financiers qui rentrent en considération dans le choix d’un poste. La qualité du suivi, les possibilités évolution, la culture d’entreprise, l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle prennent plus d’importance.
  • Melissa (UX/UI Designer) : Les conditions de travail dépendent encore énormément de l’entreprise, du type de management et des process mis en place. Il n’y a pas d’harmonisation à l’ensemble du secteur. C’est donc toujours très délicat de changer de poste et de mission. Mais l’environnement Tech évolue tout de même de manière positive sur ces sujets de manière générale.

L’intelligence artificielle

  • Gaël (Dév Back) : Deux grosses innovations ont été les blockchains et l’IA.
    La blockchain est plutôt retombée. Mais l’IA est bien présente.
    Aujourd’hui, dans mon IDE, j’utilise une extension OpenAI qui permet de générer automatiquement des fonctions, des bouts de code, … Des fois, il faut ajuster, mais je pense que j’ai pu multiplier par deux ma vitesse de travail. Après il peut y avoir des erreurs, donc il faut recadrer et quand même savoir ce que l’on veut derrière. Mais même parfois l’IA pense à des approches auxquelles je n’aurai pas pensé.
    Je pense que ça va être de plus en plus utile. Et aussi pour le grand public.
  • Jeason (Dév Front) : Avec l’IA je n’ai plus besoin d’écrire autant de code qu’avant. Je peux m’en servir pour coder des choses répétitives qui ne nécessitent pas trop de réflexion. Et il y a aussi des outils, comme CodeGen, qui codent à ta place. Cela permet de se concentrer sur d’autres tâches plus spécialisées et avec plus de valeur ajoutée.
  • Dimitri (Dév Fullstack) : Je pense directement à l’IA, même si je ne sais pas trop jusqu’où ça peut aller. J’ai essayé de m’en servir dans mon poste, mais pour l’instant je ne trouve pas cela pertinent.
  • Nino (Dév Android) : Côté IA, je ne l’utilise pas trop. J’ai été déçu de quelques questions que j’ai posées à ChatGPT, sur des sujets plus ou moins techniques et complexes en Android. Parfois le code ne compilait même pas, donc ne fonctionnait pas de base, ou des fois il y avait des bugs assez difficiles à dénicher ou du code non optimisé.
    Il y a encore du travail… Mais c’est très prometteur. J’ai quand même été impressionné de voir tout ce qu’il pouvait produire. À voir dans les prochaines années comment cela évolue.
    Par contre, il y a une autre partie autour de l’IA qui est très intéressante, c’est la génération de code, notamment sur les tests unitaires.
  • Baptiste (Data Ingé) : Il y a toujours des tendances. Nous avons eu la réalité virtuelle et augmentée, les cryptomonnaies et aujourd’hui c’est l’IA.
    Je pense que la logique économique de ces solutions Tech est de faire le buzz avec un produit d’appel, comme ChatGPT par exemple. Mais le vrai usage va être celui qui va être fait avec l’implémentation de ces solutions dans d’autres outils.
    Donc je pense que l’IA va surtout avoir un impact dans notre vie une fois qu’elle sera implémentée dans des secteurs ou couplées à d’autres technologies. Et là ça risque de révolutionner des secteurs comme la médecine ou le domaine de la prédictibilité.
    Après je pense aussi que l’évolution technique répond avant tout à un besoin. Et que c’est le besoin qui guide l’évolution. Même s’il peut y avoir une dissonance entre certains d’entre eux et leur priorisation.

Un mot sur le futur de la Tech ?

L’impact environnemental

  • Clément (PO) : Pour moi il y a deux sujets qui vont devoir être à prendre en compte à l’avenir.
    Premièrement le dérèglement climatique, qui va impacter nos méthodes de travail et sûrement impacter notre manière de produire et les quantités produites. Et cela également dans le monde numérique. Une plus grande réflexion sur l’utilité et la valeur ajoutée des produits sera nécessaire.
    Et deuxièmement, c’est l’IA. Ce qui reste un paradoxe, car c’est aussi une solution très énergivore. Donc il va falloir jauger les impacts VS l’utilité apportée et trouver un juste milieu.
  • Romain (PM) : Même quand les valeurs environnementales font partie de nos préoccupations, au niveau numérique, il peut être plus compliqué de réussir à raisonner sur la bonne réalisation d’un produit. Il faut que la volonté soit suivie d’actes pour faire les bons choix sur les fonctionnalités importantes et mettre de côté tout ce qui est accessoire.

L’environnement de travail

  • Melissa (UX/UI Designer) : Je pense que le monde du travail va certainement changer. Plusieurs pays sont en train de considérer ou de faire appliquer la semaine de travail de 4 jours, comme l’entreprise LDLC en France. Ce qui semble bien fonctionner.
    S’il y a 3 ans, on m’avait dit que je passerai la semaine en télétravail, à mener des ateliers à distance, à préparer ma préproduction assistée par ordinateur et avec des outils de conception comme Figma, j’aurai eu du mal à y croire ! Donc je suis curieuse et je me demande ce qu’il en sera ne serait-ce que dans cinq ans.
    Sachant que l’IA va de plus en plus faire partie de notre quotidien. On le voit dans le domaine automobile, dans celui de la santé… Et bien sûr dans la Tech. Je pense que l’IA ne nous remplacera pas, mais que ceux qui sauront l’utiliser en tireront parti et c’est donc important de prendre le train en marche.
    Mais en ce qui concerne le futur je suis confiante.

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