Numérique responsable : Comment concilier engagement écologique et métier dans la Tech ?

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L’Actualité Tech — Blog CBTW
16 min readMay 25, 2023

Vincent, Jérôme et Jean-Baptiste sont trois collaborateurs Tech au sein de Positive Thinking Company. En plus de leur fonction, ils sont également membres du comité RSE de l’entreprise.
Dans cet article, ils reviennent sur l’origine de leur engagement écologique et les ressources qui les ont accompagnées, sur l’écologie en général et le GreenIT en particulier.
Ils abordent également la manière dont leurs valeurs se confrontent à la réalité du terrain. Et ils partagent de bonnes pratiques et conseils pour un numérique plus responsable.

GreenIT — Par Sarah Dorweiler

Quel poste occupes-tu ?

Vincent : Je suis développeur Java/ Kotlin depuis environ 5 ans. Je suis actuellement en mission pour un client du secteur retail.
Je fais principalement du développement back. Et je monte également en compétences sur des sujets liés à l’infrastructure et au devOps. Ce qui me permet notamment d’observer les gaspillages d’argent et d’énergie qui peuvent être faits dans ce domaine.

Jérôme : Je suis actuellement Product Owner. Auparavant, j’ai été développeur PHP/Symfony dans le secteur des médias et de la mobilité.
Mais j’avais fait le tour côté développement. Sur ce poste, on attend de plus en plus une hyperspécialisation dans le traitement des tâches, et j’étais moins motivé à me concentrer uniquement sur certaines features. J’apprécie davantage le travail en équipe avec l’ensemble des parties prenantes, et le fait de prendre part aux échanges dès le début d’un projet pour parvenir au développement de la meilleure application possible.

Jean-Baptiste : Je suis Product Designer. J’accompagne un produit de sa conception, jusqu’à sa livraison et sa maintenance, avec un volet UX et UI. Le tout se fait en collaboration avec un PM/PO, des développeurs et en contact assez avancé avec le client et les utilisateurs en parallèle.
C’est un poste multicasquettes qui me permet d’intervenir sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit.

Quel a été le déclic qui t’a fait prendre conscience des enjeux environnementaux ?

Vincent : Plus jeune, je passais des soirées à jouer à des jeux vidéo tout en écoutant des vidéos sur Youtube en parallèle.
Je suis alors tombé par hasard sur une vidéo qui présentait les besoins pour produire autant de calories sous forme de légume que de viande. Et j’ai vu les chiffres : Il faut 27 fois plus de terrain, 47 fois plus d’électricité et 100 fois plus d’eau pour produire autant de calories de bœuf que d’aubergine.
J’ai commencé à consulter d’autres vidéos, et cela m’a convaincu de devenir végétarien, puis végétalien.
À partir de ce moment-là, je me suis aussi intéressé à tous les chiffres sur le sujet du gaspillage énergétique en général.
Je travaillais en tant que développeur dans le secteur de la mobilité à l’époque et j’ai pris conscience de tous les serveurs qui tournaient pour rien. Par exemple, pour une simple page web, représentant un service non critique et consultée en interne par un maximum de 5 personnes en simultané, il y avait 4 serveurs de 16Go de RAM qui tournaient en permanence. Cela représentait du gaspillage énergétique et aussi un coût élevé.
Et c’est en vantant le gain financier potentiel, qu’il a été possible d’apporter une optimisation. Souvent l’aspect économique est plus attrayant que l’aspect écologique.

Jérôme : J’avais déjà une sensibilité aux enjeux écologiques dans le domaine personnel. Mais pour moi cela était décorrélé du domaine professionnel. Et quand j’ai découvert les applications possibles dans mon métier, je me suis passionné par le sujet.
J’ai commencé à m’intéresser au Green IT, grâce à un salon : Paris Web, durant lequel j’ai rencontré Frédéric Bordage à l’occasion d’un atelier. C’était en 2019, j’étais encore développeur web à l’époque, et suite à cela je me suis beaucoup intéressé au sujet.
Par la suite, j’ai pu participer à deux formations sur l’écoconception, à une conférence interne donnée par Raphaël Lemaire et à une Fresque du Climat puis du Numérique.
Plusieurs collaborateurs étaient également intéressés par le GreenIT et nous avons pu nous nourrir mutuellement à travers des discussions, mais aussi des projets communs de R&D. Et tout au long de ce cheminement, j’ai toujours eu à cœur de partager mes découvertes avec mes pairs, à travers des articles :

J’ai également rejoint le comité RSE de mon entreprise. Dans ce cadre, nous avons été accompagnés par la société Greenflex pour piloter notre démarche. Cela m’a aussi permis de m’ouvrir à d’autres sujets liés à l’écologie et à l’accessibilité.

Jean-Baptiste : Il n’y a pas eu de point de départ précis mais plutôt un ensemble de synchronicités. J’ai toujours été intéressé par les sujets environnementaux, mais sans en voir le côté systémique. C’est au moment de la naissance de ma fille, que je suis tombé sur énormément de contenus autour du climat, de l’énergie, etc. J’ai beaucoup appris et j’ai commencé à intégrer les boucles d’interdépendances et de rétroaction entre l’ensemble des sujets. Ce qui a été accompagné par beaucoup d’anxiété.
À l’époque, j’étais directeur artistique dans le domaine de l’immobilier tertiaire. Et cela a créé une forte dissonance entre mon travail et ma prise de conscience et mon engagement.
Je souhaitais continuer mon travail, qui me plaît énormément, mais en étant plus aligné avec mes valeurs.

J’ai réussi à concilier mes convictions, avec l’engagement des collaborateurs et le design numérique au sein de Positive Thinking Company.
Mais j’ai également intégré au fil de lectures et discussions que le numérique avait aussi un impact. J’ai donc commencé à creuser puis pousser le sujet d’écoconception et de design responsable.

Quelles ressources recommandes-tu pour s’informer sur le sujet ?

Vincent :

  • No Boilerplate : À travers des vidéos et podcasts, l’auteur explique comment produire du code optimisé et responsable.
  • Il existe un comparatif énergétique clair des langages qui permet de prendre des décisions sur le langage à utiliser. On y observe une corrélation entre rapidité et faible consommation énergétique.
  • Je suis aussi connecté sur plusieurs subreddits spécialisés sur le sujet GreenIT.
  • Enfin j’expérimente également beaucoup par moi-même. Par exemple, avant j’avais un NAS pour la gestion de mes fichiers. Je l’ai depuis remplacé par une carte Raspberry Pi, dont je monitore la consommation électrique. Mes systèmes de sauvegarde, aussi bien en local que distants, consomment un total de 2W constant, soit un total de 4€ annuel comparé à 60€ auparavant.

Jérôme :
Je recommende vivement :

Jean-Baptiste :
Il y a toute une galaxie d’acteurs talentueux et compétents qui s’expriment sur le sujet ! Et il faut aussi les soutenir.

Penses-tu qu’il soit possible de concilier ton métier dans la Tech avec ton engagement écologique ?

Vincent : C’est possible, mais il faut d’abord convaincre les décideurs. Un changement de mentalité est nécessaire dans tout ce qui est architecture, mais aussi expression et cadrage du besoin.
Car souvent les propositions qui interviennent après la réalisation du projet ne sont plus prioritaires.
Je suis aussi souvent seul à pousser les sujets. Bien que d’autres personnes de l’équipe soient d’accord, elles ne vont pas proposer des initiatives d’elles-mêmes.

Jérôme : En tant que développeur, j’ai le sentiment qu’on a finalement peu d’impact, car on est plus sur de l’optimisation, et plus en aval du process. Et bien que cela reste important d’avoir un site optimisé, rapide et efficace, cela ne représente qu’environ 20% de l’impact d’un projet numérique.
En revanche, côté PM et PO, il y a potentiellement plus d’influence car on est intégré sur la réflexion en amont avec l’ensemble des parties prenantes.
Il est donc possible de faire des propositions qui vont dans le sens de la sobriété. Mais souvent cela se heurte à des problématiques de politique d’entreprise et de vision stratégique. Il y a donc un équilibre à trouver entre sobriété, écoconception et réalité économique.
Et cela vaut pour tous les secteurs. Les prescripteurs et les équipes métiers sont souvent friands d’outils aux multiples fonctionnalités, sans forcément se rendre compte des impacts.
Et contrairement à la création de produits physiques, il est effectivement plus difficile de se rendre compte de l’impact et de la pollution du numérique. Il est donc important de sensibiliser les décideurs.

Jean-Baptiste : Je me pose encore la question. Mais je dirai tout de même que oui.
Aujourd’hui on fait partie d’une société, et il serait difficile de s’en retirer. Et dans tous les cas, on ne peut pas faire une négation totale de ce qu’on a été et de ce qu’on a construit au sein de cette société.
Donc oui la conciliation est parfois difficile, car elle remet en question énormément de choses, en termes de carrière, de réussite et de projet de vie. Donc des sujets assez profonds.
Ma posture est que, bien que je ne sois pas un exemple, car je suis encore en cheminement avec mon lot d’incohérences, j’essaie de mettre des choses en place. Que ce soit dans ma vie personnelle, sur mon mode de consommation dont le soutien des acteurs locaux et nationaux, sur l’usage des biens, mon alimentation, etc.
Et dans le domaine professionnel, je pense qu’il y aussi des choses à faire. On peut créer des projets numériques qui peuvent être utiles. Je travaille par exemple en bénévolat pour l’association Paris en compagnie, qui propose un produit numérique qui permet aux personnes âgées et isolées de pouvoir renouer du contact social. Je suis donc persuadé que je peux être utile et contribuer à des projets positifs.

Il y a aussi des réflexions intéressantes sur Tech et bifurcation. J’ai assisté à des conférences intéressantes sur des designers qui avaient emprunté de nouvelles voies : Une personne avait abandonné le domaine du design pour se lancer dans la production de farine. Une autre avait adopté un rythme à mi-temps, pour continuer son métier d’UX Designer, et se consacrer à la teinture de laine pendant l’autre moitié de son temps de travail.
Et une dernière avait créé une coopérative de designers. Il s’agit d’une structure montée à plusieurs, qui leur garantit une sécurité administrative et financière, mais qui leur permet aussi d’être autonomes sur le choix de leurs clients et leur manière de gérer les projets.
Personnellement, cela me questionne énormément sur l’équilibre à trouver entre besoin de confort et existence soutenable.

Et je trouve qu’il y a globalement un manque de récits positifs autour des trajectoires professionnelles vers la sobriété et la transformation. On a un modèle d’accomplissement lié au développement économique, dans lequel le confort est vecteur de bonheur. Il faudrait partager davantage sur des alternatives enviables, qui soient aussi des réussites intermédiaires, sans être dans un changement extrême. Il y a de nouveaux role model à aller chercher et mettre en avant.

Quelles actions responsables peuvent être appliquées dans ton métier ?

Vincent :

  • J’ai poussé pour que nos serveurs s’éteignent à partir de 19h, jusqu’à 7h. Ce qui représente également une économie mensuelle de 3 000€. On peut également envisager d’éteindre certaines applications ou services le week-end. Par exemple pour des applications à destination interne, uniquement utilisées en semaine.
    Je me renseigne d’ailleurs sur une technologie Start on demand, proposée par Kubernetes. Elle permet d’éteindre des serveurs sur une période définie, mais en les rallumant lorsqu’un appel est fait par un utilisateur.
    Le service est donc disponible mais ne répond pas forcément instantanément, et dès qu’il n’y a plus d’activité pendant un certain laps de temps, les serveurs s’éteignent. Cela peut également permettre de garder les serveurs éteints et de les rallumer uniquement pour l’exécution d’une requête automatique planifiée, avant de s’éteindre à nouveau.
  • On peut aussi noter l’utilisation d’un langage compilé comme RUST, qui est un langage rapide, sécurisé et avec une faible consommation d’énergie.
    J’ai déjà donné des formations et initiations au RUST à certaines connaissances, et je souhaiterais justement devenir formateur auprès de mes collaborateurs en interne.
  • Il y a aussi plein de solutions déjà existantes pour mesurer son impact et identifier les optimisations réalisables, notamment avec le monitoring de Kubernetes ou Google Cloud Platform.
  • Un autre point est de ne pas utiliser la vidéo lors des réunions en visio. Cela utilise beaucoup de bande passante. Par exemple, une visio de 25 personnes équivaut à 25 x 25 flux, soit 625 flux vidéo. Sachant qu’un flux vidéo est environ 100 fois plus énergivore qu’un flux audio, il y a donc 10 000 fois plus de données échangées !

Jérôme :

  • ‘Est-ce une fonctionnalité pertinente ? Va-t-elle être utilisée ?’ Il faudrait se poser ces questions au début de chaque projet. Même si se questionner peut remettre en cause la politique et le business model de l’entreprise et qu’il s’agit parfois de sujets sensibles.
  • Et en plus de ce questionnement et de l’évangélisation, en tant que PO on peut a minima optimiser et essayer de mettre en place les bonnes pratiques d’accessibilité, de performance et de design épuré avec un parcours utilisateurs simple et clair.

J’aimerais bien pouvoir faire plus, mais pour le moment je ne sens pas encore un fort intérêt chez l’ensemble des clients sur les sujets d’écoconception.
Je remarque toutefois que nous sommes de plus en plus nombreux à nous emparer du sujet. Et aujourd’hui les solutions existent ! On a la chance en France d’avoir des réflexions avancées sur le GreenIT, avec notamment deux référentiels portés par l’État comprenant un outil d’audit. On a accès à des bases solides, des outils et des associations impliquées. Nous ne sommes donc pas des idéalistes isolés, il existe une démarche structurée avec des ressources pour pouvoir agir.

  • Il faudrait aussi que l’écologie soit prise en compte dans l’ensemble des rapports annuels, en y intégrant des KPIs mesurables, et de même dans les projets.
  • Et il peut aussi être possible de créer ou d’intégrer dans son entreprise un groupe RSE ou climat avec du temps et du budget dédié, pour avancer sur ces sujets en interne.

Jean-Baptiste :

  • Premièrement, j’ai acté le fait qu’il y a des secteurs pour lesquels je ne souhaite pas travailler, tels que l’industrie fossile et le retail de type grande distribution et fast fashion. Car je ne souhaite pas mettre mes compétences à leur contribution. J’aimerais être utile et travailler pour des entreprises plus vertueuses. Même si actuellement ce n’est pas toujours le cas sur l’ensemble des projets.
  • Et au quotidien, j’ai une approche proactive auprès des clients. J’essaie de poser le sujet de l’écoconception sur la table, avec plus ou moins de succès. Je les questionne sur leur niveau de maturité, puis je propose de penser les produits différemment, de limiter les fonctionnalités et d’être plus économe.
    J’essaie justement d’allier cela à l’économie, en ayant une démarche écoconçue qui se concentre sur la fonctionnalité centrale du produit. C’est souvent complexe, car cela peut aller à l’encontre d’objectifs de croissance. Ça demande donc un alignement à tous les niveaux : Stratégie entreprise, développement commercial, management intermédiaire, etc.
    Mais il faut rester pédagogue. On peut aussi s’appuyer sur des chiffres, des études de cas de produits numériques écoconçus qui réussissent à faire mieux avec moins.
    C’est important d’évoquer le sujet et de proposer des pistes. Mais si ça bloque, vaut mieux ne pas s’entêter et retenter sur le projet suivant. Et peut-être que le fait d’avoir ouvert la discussion aura des conséquences a posteriori.

Quels freins rencontres-tu dans leur mise en place ?

Vincent : L’argent est souvent le seul argument entendable. C’est donc une difficulté, car si on n’a pas d’argument chiffré en termes d’économie, ce n’est souvent pas suffisant pour convaincre. L’argent est le seul moteur, et encore si la solution fonctionne bien, on ne voit pas nécessairement l’intérêt de la modifier. Les progrès sont donc poussifs.
Et à mon niveau, je n’ai pas d’autre levier que la persuasion, alors qu’il y a aussi des personnes carrément réfractaires. Mais comme je n’ai pas de pouvoir hiérarchique, les refus ne sont même pas nécessairement argumentés.
Les interlocuteurs en face sont aussi souvent des Business, et nous n’avons pas forcément les mêmes préoccupations.
Cela peut être frustrant, et créer un déséquilibre entre son travail quotidien et son engagement personnel. C’est pourquoi j’ai envie de me tourner vers des projets plus alignés avec mes valeurs.

Jérôme : Il faut vraiment que ces convictions soient portées par la direction pour pouvoir être déclinées en actions concrètes et à impact.
En tant que développeur, on intervient parfois un peu tard dans le process pour vraiment avoir du poids sur les décisions techniques prises en amont. Il est donc difficile d’imposer un choix. Il faut d’abord convaincre les autres personnes de l’équipe, dont le responsable du projet et éventuellement remonter plus haut dans la hiérarchie. Ça demande un important travail d’évangélisation, que tout ne le monde n’est pas prêt à mener à autant de niveaux.
Et lorsque j’ai eu l’occasion de faire des propositions, j’ai aussi rencontré peu d’interlocuteurs prêts pour cette remise en question. L’intérêt premier est davantage financier, avec des services qui doivent être rentables.
Mais souvent, il y a tout de même des personnes, des développeurs et designers, sensibilisés et qui mettent en place des choses de leur côté. Donc c’est peut-être plus simple en étant travailleur indépendant. Mais pour l’instant il manque globalement un pouvoir d’influence sur les décideurs, et une réelle volonté de s’emparer du sujet de leur part.

Jean-Baptiste : Il y a un gros sujet de pédagogie côté client, qui n’est pas toujours évident. L’impact écologique du numérique reste souvent un sujet un peu périphérique. Et il y a souvent de nombreux acteurs qui entrent en jeux et qui doivent être alignés pour avancer.
D’autant plus que ces sujets nécessitent de repenser la vision stratégique de l’entreprise. Car c’est considérer qu’on arrive potentiellement à un choix critique sur la croissance de l’entreprise en termes de taille ou de revenus.
Et c’est difficile de se remettre en question, d’autant plus dans un contexte ultra concurrentiel.
La problématique ne vient donc souvent pas des personnes ou des métiers, mais directement des modèles.

Quels conseils peux-tu donner aux acteurs Tech pour tendre vers un numérique plus responsable ?

Vincent :

  • Il y a des entreprises qui sont vraiment intéressées et impliquées sur le sujet. Même si l’argument premier reste parfois aussi l’argent, ces entreprises comprennent qu’à long terme le coût de l’IT est moindre en appliquant directement les bonnes pratiques.
    Et si des équipes IT arrivent à mettre en place des démarches responsables, il est donc possible de le faire et d’étendre davantage ces pratiques.
  • Il est donc important de partager entre pairs et d’étendre son cercle d’influence. Il faut pousser pour montrer que ça marche et inciter les autres à faire de même, jusqu’à ce que cela devienne la norme.

Jérôme :

  • Je conseille à tous les acteurs de se lancer dans une Fresque du Numérique. Il s’agit d’un serious game de 3h qui permet d’être sensibilisé aux enjeux environnementaux et aux impacts du numérique. Cette fresque permet aussi de faire émerger des idées d’actions pratiques à mettre en place ensuite.
  • Il est aussi important de trouver des relais en interne et d’ouvrir des discussions sur le sujet.
  • Mais pour convaincre, il peut parfois être judicieux de ne pas mettre l’écologie frontalement en avant, et d’avancer avec des arguments parallèles. Écoconcevoir un site permet, par exemple, d’accroître ses performances, en ayant un site léger et plus rapide. On peut donc appuyer sur les gains de performance. Et un site simple et performant nécessite également des coûts moindres en hébergement et donc permet de réaliser des économies.
    Ces arguments qui s’appuient sur des enjeux business peuvent être facilement entendus, et permettre de concevoir un site plus sobre malgré tout.

Jean-Baptiste :

  • En premier lieu, je considère primordial de s’informer !
  • En dehors des ressources partagées ou existantes, je recommande aussi de faire des fresques, du climat et du numérique, qui permettent de comprendre les liens et conséquences entre les éléments. Même en ayant déjà conscience de ces enjeux, la dimension collective de ces ateliers apporte des moments stimulants.
  • Il est aussi important de faire son bilan carbone et de se rendre compte de l’impact de ses choix. On ne peut pas forcément tout changer d’un seul coup, et actionner tous les leviers d’action en même temps.
    Mais il est nécessaire d’identifier les domaines dans lesquels on peut contribuer à diminuer son impact, et de les adresser au fur et à mesure. Et aussi de refaire des bilans ou le compte de ses actions pour suivre leur évolution et leur durabilité.
    Après les petits gestes sont absolument nécessaires mais ne suffiront pas. Mais ils permettent déjà d’être aligné et en cohérence avec ses engagements.
  • Et après ces premières étapes d’information, de bilan et de mise en place de mesures individuelles, il y a d’autres leviers comme les engagements collectifs, associatifs et collectifs.
  • Et aussi, pour élargir l’impact de sa prise de conscience, il est primordial d’en parler. Sans forcément évangéliser, mais cela permet à la fois de sentir que l’on n’est pas seul, même si on n’en est pas tous au même point, et qu’il y a tout de même une prise de conscience collective et une envie collective d’aller vers du mieux. Cela permet aussi de se décharger en partie de son anxiété. Sur ce sujet, je recommande d’ailleurs le livre de Pablo Sevigne sur l’entraide.

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