Redonner du sens à sa vie professionnelle

Aurélien Rigard a rejoint l’équipe Talent Acquisition en mars 2020. Il revient sur son parcours professionnel : de ses réflexions sur le sens au travail jusqu’à son arrivée parmi nous.

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Tu as raté la première partie ? Retrouve le récit d’Aurélien sur son onboarding en temps de crise !

Linkvalue — Sens au travail : redonner du sens à sa vie professionnelle
Sens au travail : redonner du sens à sa vie professionnelle — Photo by Dayne Topkin

Début 2020, je prends la décision de démissionner, conscient d’avoir mon avenir professionnel entre les mains… La durée de mon préavis m’amène vers une prise de poste effective au 16 mars.

2020 devait être mon année, elle sera sans doute celle du COVID-19. Mon tour attendra…

“Pourquoi ai-je quitté mon entreprise précédente ? Et pour quoi ?”

Après une première journée d’onboarding atypique en cette période de crise sanitaire suivie de l’annonce en direct du confinement, il est difficile pour moi de répondre instantanément à la seconde question. Mon cerveau donne une fin de non-recevoir à toute tentative de projection ce soir-là, et ce malgré l’excellente impression laissée par mes différents interlocuteurs tout au long de mon recrutement…

La réponse à la première question ne s’est cependant pas fait attendre tant elle était évidente : (re)prendre goût au travail.

Sous-entendu :

  • Apprendre au travail,
  • Pouvoir s’approprier le sens du poste et l’objectif global de l’entreprise,
  • Participer à la définition de ce qui doit être fait, et comment cela doit être fait,
  • Avoir le sentiment de s’engager dans un projet collectif, y trouver une utilité, de l’estime de soi,
  • Trouver suffisamment de place pour prendre des initiatives et rester entrepreneur de soi,
  • Obtenir de la reconnaissance pour le travail accompli.

Cet objectif professionnel n’a pas toujours été aussi clairement exprimé, il m’était même complètement étranger il y a encore 2 ans. Il m’a fallu mener un travail personnel profond, me poser la question de mes valeurs intrinsèques, remonter petit à petit jusqu’à la définition d’un objectif, et faire tendre mes choix vers cet objectif.

Ce dernier m’a d’ailleurs aidé à ne pas me laisser emporter par le confort apparent d’une situation professionnelle qui n’avait pourtant rien de confortable pour mon âme, mes aspirations et mon parcours de vie.

Mais qu’avais-je fait de toutes ces années écoulées ?

“On ne subit pas l’avenir, on le fait”

J’ai fêté mes 35 ans il y a quelques mois, dont presque 14 ans de vie professionnelle. Parfois, il m’est difficile de réaliser que j’ai déjà effectué la moitié du trajet, si j’ai la chance de correspondre toutefois aux statistiques d’espérance de vie de ma génération.

Le monde d’où je viens a disparu mais ses vieux modèles perdurent : fierté d’avoir un vrai bureau avec de la vraie clim’, un vrai ordinateur à moi, un vrai salaire absolument sous-négocié et bien trop rarement (re)négociable, mais regarde, Maman, j’ai un CDI.

Je me suis dit un nombre de fois incalculable “j’aimerais changer de job, de voie, mais j’ai peur de prendre ce risque”.

Puis je suis tombé sur ce Calendrier de Vie de Tim Urban, auteur du blog Wait but Why.

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Here’s a human life in months…

Certaines raisons peuvent nous pousser à sacrifier quelques cases, mais le plus grand risque n’a jamais été de quitter un job… Plutôt d’y rester !

Une case “réussie” ou “bien remplie” devrait être une case qui permet à la fois de profiter du moment présent ET de rendre encore plus épanouissante la case suivante.

Autrement dit :

  • Être à la fois dans le moment présent, savourer ce que l’on a, ce que l’on fait, et surtout qui l’on est…
  • ET préparer l’avenir, se développer, apprendre, planifier.

La réponse au “pour quoi ” commençait naturellement à pointer le bout de son nez, elle manquait encore de consistance… Elle attendra. Je connais déjà le “pourquoi”.

La culture d’entreprise se vit avant même de se définir

17 mars 2020, 9h30 - jour d’onboarding national

Quand nous arrivons à dépasser la peur, nous accédons à une partie de nous qui ne peut s’empêcher d’y voir de l’espoir. La nuit précédente a certes été courte et agitée, mais la prise de recul, salvatrice.

Passé le cap de l’introspection, il était temps pour moi de me concentrer sur l’instant présent et de débroussailler mon nouveau terrain de jeu pour compléter la cartographie de ce nouvel environnement, le monde extérieur attendra.

Joy Schlienger m’accompagne dans mon premier jour et encadre ma première semaine. Elle occupe comme tu le sais déjà la fonction de Happy Office Manager, une fonction décriée dans mes précédentes entreprises au fonctionnement pyramidal. Comble de l’ironie, le périmètre couvert par Joy occupe à la louche 2,5 ETP (sigle cher à mes anciens responsables) dans l’une de ces structures victimes de l’inertie ou des multiples pertes de temps liés à d’incessants allers-retours. Elle n’est pas seulement l’incarnation d’un intitulé de poste à la mode, mais une ressource clé chez Linkvalue, au même titre que ses pairs dans l’entreprise.

Je me retrouve très rapidement à échanger avec mon “buddy” : c’est Anne-Sophie Leclerc, (aka detective Pikachu), un petit bout de femme plein d’énergie, présente à mes côtés bien plus qu’il ne le faudrait… Je t’autorise d’ailleurs à me quitter quelques minutes pour aller lire son article au sujet du recrutement, il est bluffant. Mais reviens vite stp. Elle forme un binôme très complémentaire avec Boramy. Développeur web, si tu ne les connais pas encore, ça ne saurait tarder.

Je découvre petit à petit le quotidien, le cadre de vie et les enfants (souvent malgré eux 😅) de nombreux Partners au travers les multiples visios qui me sont programmées. Tout est fluide (en dehors des “Tu peux répéter ?” “Ça a coupé j’ai des problèmes de réseau.” “On t’entend pas t’es en mute.” “Est-ce que tu vois bien mon écran ?”), on partage librement, les échanges sont naturels, authentiques. La bienveillance est clairement au rendez-vous.

Les Partners, à tous les niveaux, comprennent non seulement le travail particulier qui leur est assigné, mais aussi l’histoire plus large du fonctionnement de l’entreprise, ses évolutions, les défis auxquels elle est confrontée. Je reste d’ailleurs impressionné par leur accessibilité, la qualité de leur travail et le rythme de leurs réalisations.

La communication est claire et continue au sujet d’un contexte pourtant si délicat à gérer. ‍Concrètement, cela donne : “Voici exactement où nous en sommes et voici les efforts que nous allons devoir faire ensemble, cela ne doit pas nous empêcher d’essayer d’atteindre nos objectifs car nous croyons en ce que nous faisons, nous savons pourquoi nous le faisons.” J’intègre les discussions au sujet des mesures de chômage partiel qui vont forcément impacter l’activité, on me donne la parole, me demande mon avis. La considération est la même pour tout le monde.

Je découvre également le fonctionnement d’une société coconstruite, qui permet de favoriser la cohésion d’équipe, mais aussi et surtout de donner plus d’autonomie à tous en proposant un cadre actionnable pour prendre des initiatives ou des décisions, et harmoniser les comportements.

Cette organisation, plus communément appelée “entreprise libérée”, pose régulièrement la question de ce qui empêche les gens de se responsabiliser et s’auto-gérer. Au lieu de limites floues qui permettent de reprocher tout et n’importe quoi à n’importe qui, l’entreprise délimite clairement les territoires de responsabilité en laissant aux gens exercer leur expertise dans la planification et l’exécution.

C’est en ça qu’elle semble parfois si perturbante en rapport avec le poids gigantesque que mes précédentes organisations ont pesé sur mes épaules.

Linkvalue relâche les carcans de la pyramide en nous incitant à faire confiance à toute personne présente dans l’organisation. S’il y a un problème ou un sujet à traiter, il est possible de se mettre dessus, seul ou à plusieurs, et d’avancer vers la solution sans chercher le consensus classique, (où tout le monde fait des concessions pour que chacun-e soit “satisfait”, mais où le résultat est finalement inadapté au problème que l’on cherchait à résoudre…). La prise de décision est diffuse, tout le monde peut décider. Certaines personnes décideront plus que d’autres, mais au moins tout le monde peut être responsabilisé.

Je ne me suis d’ailleurs jamais senti aussi autonome, tout en étant soutenu et encadré, et le tout, à distance. Cette première semaine est un vrai bol d’air. Pour la confiance en moi, on repassera, elle n’est pas encore totalement acquise…

La semaine suivante, je me décide à prendre le pouls à l’extérieur et contacte de nombreuses personnes.

Finalement, tout comme moi, des millions de travailleurs se sont transformés, du jour au lendemain, en télétravailleurs. La pandémie du Covid-19 a accompli ce qu’une grosse décennie d’évolution en douceur n’a pas réussi à faire : imposer une transformation des habitudes de travail dans l’urgence. Le télétravail forcé, à temps plein, dans une situation d’incertitude extrême, n’est pas la même chose que le télétravail choisi, partiel, dans une situation normale.

Dans ces conditions, il libère autant qu’il prive. La solitude qui découle du confinement et du travail à domicile touche plusieurs anciens collègues. Certains se morfondent chez eux en souhaitant une reprise rapide, d’autres sont perdus ou complètement démotivés en l’absence de directives claires de leur hiérarchie, et envisagent de quitter leur entreprise dès le retour à la normale.

Tu as peut-être aussi entendu parler des “coronavirés”, ces nombreux travailleurs en CDI en période d’essai, CDD ou intérim, mais aussi des freelances, des personnes en alternance ou des stagiaires, qui ont vu leur contrat interrompu ces derniers jours…

Je ne suis pas là pour débattre de ces sujets mais le constat est douloureux : clamer des valeurs quand tout se passe bien, ce n’est pas très difficile en soi. Mais quand les choses se compliquent, c’est là au final que l’on peut vraiment savoir si les valeurs affichées existent et constater comment on est traité et considéré par son management.

Me concernant, j’ai de la chance, et les réponses à la question “pour quoi” s’enchaînent et se succèdent comme des évidences.

Jour “je ne sais plus, et c’est pas grave

Le lundi de Pâques 2020 a marqué le début de la cinquième semaine de confinement en France, et par la même occasion la cinquième allocution du chef de l’Etat. Au moment d’écrire ces dernières lignes, je suis allongé dans le jardin. Le ciel au-dessus de moi est bleu ; pas une traînée blanche, pas l’ombre d’un nuage… Cette situation va encore se prolonger, c’était inévitable.

Je n’ai jusque-là rien vécu de négatif ou d’extraordinaire, surtout en cette période difficile pour celles et ceux qui se mettent au service, donnent absolument tout, se mettent eux-mêmes en danger physique et moral, sans aucun intérêt personnel, juste pour les autres, pour sauver des vies humaines. Oui, j’ai de la chance, mes proches sont en bonne santé, mes conditions de confinés sont bonnes.

Aujourd’hui, je gère… Enfin à peu près… Je m’efforce d’accepter mon impuissance face à la situation globale. Je ne dis pas que je suis au maximum de la sérénité mais j’ai au moins le (super) pouvoir d’essayer de gérer mes émotions, parmi lesquelles mes peurs.

Je reste cependant pris en étau entre différents ressentis contradictoires :

  • L’envie d’être très rapidement utile à ma nouvelle entreprise et la nécessité (voire l’obligation) de vivre le temps différemment,
  • L’impression de connaître certains de mes nouveaux collègues depuis plusieurs mois, alors que je viens tout juste de boucler le premier.

Tout simplement peut-être parce que, chez Linkvalue, on y trouve ce qu’on y apporte.

Et que l’on m’a déjà tellement apporté que j’aimerais d’ores et déjà pouvoir le rendre.

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Aurélien RIGARD
L’Actualité Tech — Blog CBTW

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