Le modèle d’incitation et de sécurité du réseau Chainlink : un cercle vertueux

19 Mai, 2022 Chainlink

Cet article est une traduction de l’article orignal que vous pouvez retrouver sur le site de Chainlink : https://blog.chain.link/understanding-the-security-impact-curve-and-future-fee-opportunity/

Aujourd’hui, Chainlink alimente plus de 900 réseaux oracle uniques qui sécurisent des dizaines de milliards de dollars de valeur dans l’écosystème des blockchains. Le staking représente une innovation majeure pour l’infrastructure Chainlink et aidera le réseau à mettre en place un cycle vertueux dans lequel l’amélioration de la sécurité du réseau et l’adoption des contrats intelligents seront étroitement liés et se renforceront mutuellement.

Pour comprendre le modèle économique à long terme de Chainlink, il est important de comprendre le fonctionnement économique des réseaux Oracle Chainlink aujourd’hui et comment le mécanisme de staking fera progresser la sécurité crypto-économique de l’ensemble de l’écosystème.

Cet article, basé sur la présentation de Sergey Nazarov, The Future of Chainlink, vise à décrire et passer en revue la façon dont ce nouveau modèle de sécurité et d’incitation permettra de créer une économie d’échelle durable.

Avant de commencer, il est important de définir trois termes clés :

• Le Staking : il s’agit d’un mécanisme qui consiste à inciter les participants du réseau à verrouiller (bloquer) une certaine quantité des jetons LINK dans le système afin d’encourager le “bon” comportement de chaque nœud du réseau tout en maximisant le coût d’une éventuelle attaque pour des acteurs malveillants. En contrepartie du blocage d’une partie de leur LINK, les participants recevront un rendement.
• La Courbe d’impact sur la sécurité : fait référence au degré d’amélioration de la sécurité globale du réseau pour les utilisateurs à mesure que le montant d’actifs bloqués dans le mécanisme de staking augmente et que les bonnes pratiques sont suivies par les opérateurs de noeuds.
• L’opportunité de revenus futurs : fait référence aux revenus potentiels générés par les nœuds oracle qui participeront au réseau Chainlink et dont l’objectif sera de maintenir un certain niveau de performance et une réputation positive pour attirer davantage de demandeurs et donc améliorer leurs opportunités de revenus futurs.

Pour en apprendre davantage sur la conception des incitations crypto- économiques du réseau Chainlink, vous pouvez consulter la section 9 du livre blanc Chainlink 2.0.

Le réseau Chainlink est déjà rentable

Plusieurs réseaux oracle Chainlink sont déjà rentables actuellement du point de vue des frais générés par les dApps (utilisateurs du réseau Chainlink). Il est important de noter que de nombreux réseaux blockchains continuent, encore aujourd’hui, de fonctionner grâce à l’utilisation d’incitations et de “récompenses” pour que les opérateurs de nœuds fassent correctement leur travail en matière de décentralisation et de sécurité. Dans ce contexte, la rentabilité de certains noeuds du réseau Chainlink, basée uniquement sur les frais d’utilisation du réseau, constitue une étape déterminante. Il est vraiment important de comprendre qu’à l’heure actuelle, certaines blockchains parmi les plus utilisées, reposent encore sur des récompenses pour chaque bloc pouvant aller de 60 à 70 %.

Grâce à l’efficacité du système de rapport hors-chaîne (OCR) développé par Chainlink, aux gains d’efficacité progressifs des blockchains sur lesquelles les réseaux oracle Chainlink fonctionnent et à la demande croissante des utilisateurs, certains réseaux oracle Chainlink sont donc devenus complètement auto-suffisants sur un plan économique (autrement dit, ils sont devenus “rentables”) et ne nécessitent plus aucune récompense supplémentaire pour fonctionner correctement.

Cela provient en grande partie du fait que de plus en plus de dApps consomment des services Chainlink, les opérateurs de nœuds Oracle génèrent donc de plus en plus de revenus et deviennent progressivement auto-suffisants. Encore une fois, il s’agit d’une étape clé dans le développement du réseau.

Comment le staking résout le problème des rendements décroissants des nœuds individuels

Étant donné que de nombreux opérateurs de nœuds Chainlink sont construits sur une infrastructure robuste et qu’ils respectent déjà les meilleures pratiques de sécurité, certains commencent à atteindre des niveaux d’efficacité que l’on appelle à “rendements décroissants”. Autrement dit, leurs gains marginaux en termes de revenus supplémentaires ne permettent pas de couvrir les coûts qui seraient nécessaires pour renforcer encore davantage la sécurité de leur noeud.

D’un point de vue purement économique — chaque noeud étant avant tout un acteur économique qui cherche à générer un revenu le plus haut possible — la question est donc de savoir pour chacun d’entre eux quelle est l’amélioration, en terme de sécurité, la plus impactante qu’ils puissent déployer et qui nécessite le plus faible coût de mise en place ? Au fur et à mesure que les opérateurs de nœuds montent sur “la courbe d’impact en terme de sécurité” (voir l’image ci-dessus)— c’est-à-dire qu’ils mettre en place une signature sécurisée, de multiples sources de données, des nœuds de replis, une surveillance détaillée de leur activité, etc— ils finissent par atteindre un rendement décroissant. À chaque amélioration, l’effort économique (coût) nécessaire pour améliorer un peu plus la sécurité se rapproche du gain économique futur qu’ils pourront en tirer.

Cependant, plus les frais générés par les dApps augmente (ce qui dépend du niveau d’utilisation des services Chainlink par l’écosystème) plus l’opportunité de revenus futurs devrait également augmenter. Actuellement, les meilleures opportunités de revenus futurs sont liés à leur capacité à être les meilleurs opérateurs de nœuds dans certaines catégories de calcul, telles que la validation et la livraison des données, la génération de nombres aléatoires et l’automatisation décentralisée.

À mesure que leurs revenus augmentent, les opérateurs de noeuds mettront en place certaines nouvelles dépenses pour améliorer encore davantage leur niveau de sécurité et de décentralisation. Cela passe de l’amélioration de la qualité de leur signature cryptographique, en passant pas l’amélioration du nombre de fournisseurs de données, à la mise en place de certaines solutions de repli en cas de défaillance, etc. Mais au fil du temps, de plus en plus de nœuds devraient respecter ces minimums de sécurité et l’avantage compétitif que les premiers ont acquis par rapport à d’autres noeuds (moins “matures”) diminuera avec le temps.

La question devient alors : quels sont les autres moyens qui peuvent permettre aux réseaux d’oracle et aux nœuds de générer des revenus plus élevés au fur et à mesure que leur niveau de sécurité et de décentralisation s’améliorent ? Comment les nœuds peuvent-ils acquérir une partie encore plus grande d’opportunités de revenus futurs ? Autrement dit, comment se distinguer pour attirer encore davantage de dApps qui pourraient avoir besoin de leur services alors qu’ils ont déjà atteint un certain stade de sécurité ?

La réponse à cela, qui est décrite dans le livre blanc Chainlink 2.0, est construite autour de 2 dynamiques.

La première dynamique repose sur la réputation du nœud et la valeur accordée à cette réputation. La réputation des nœuds est liée à l’historique des performances de faible latence, de précision et de respect des accords de service (SLA) que les nœuds ont atteints. Pour un noeud, une bonne réputation signifie qu’il est en mesure de fournir des données très fiables et précises à n’importe quel moment, y compris en période de congestion sur les blockchains. Plus un nœud est efficace — ce qui est mesuré par son niveau de disponibilité, sa résistance aux situations les plus compliquées (exemple : congestion du réseau), la qualité des informations et des calculs qu’il fournit — plus il sera en mesure d’améliorer sa réputation et plus il pourra attirer de nouvelles opportunités de revenus. La réputation d’un noeud joue donc un rôle extrêmement important en terme de différenciation et d’avantage compétitif pour les acteurs du réseau Chainlink.

Il existe un second facteur qui jouera un rôle clé dans la réputation d’un noeud. Il s’agit de la quantité de LINK qui seront bloqués en staking.

Sur le principe, ce moyen est similaire à l’intérêt du staking sur les blockchains : certaines blockchains ont des opérateurs de noeuds qui gèrent une plus grande partie des montants déposés en staking et reçoivent donc une plus grande partie des transactions. C’est exactement le même principe pour le réseau Chainlink. Les nœuds qui seront en mesure d’attirer la plus grand quantité de valeur en staking deviendront éligibles a un plus grand nombre de transactions, ce qui se traduira par des revenus supplémentaires.

Pour faire partie des “meilleurs” noeud du réseau, ces derniers devront donc : respecter le maximum de garanties de sécurité et de fiabilité en respectant l’ensemble des bests practices Chainlink, développer au fil du temps une excellente réputation et attirer un maximum de capital bloqué en staking (en caution du travail qu’ils fournissent).

Ce fonctionnement permet de mettre en place un cercle vertueux entre revenus générés et sécurité crypto-économique puisque, plus les opérateurs investissent et fournissent un travail de qualité, plus ils pourront staker et mettre en caution un montant important de LINK (grâce aux participants du réseau qui leurs feront confiance), plus ils attireront de dApps et plus ils pourront générer de revenus.

Si le principe parait simple, il s’agit évidemment d’un problème très complexe à résoudre dans le fond car le fonctionnement du staking sur un réseau oracle est différent du staking sur un réseau blockchain. Par rapport aux blockchains, les oracles permettent de fournir une puissance de calcul unique et décentralisée et nécessitent donc un staking “unique”.

Plus un réseau oracle sera composé d’opérateurs de noeuds dont la réputation sera de haute qualité concernant leur niveau de sécurité et de décentralisation, plus le montant de la caution en staking sera important, plus ce réseau sera utilisé pour un grand nombre de transactions et plus le niveau de revenus générés sera élevé. C’est exactement pour cette raison que nous parlons de cercle vertueux.

Ces éléments seront déterminants dans la capacité de chaque réseau oracle à se distinguer les uns des autres. In fine, seulement les meilleurs réseaux sur le plan de la sécurité et de la décentralisation survivront ce qui renforcera la capacité de résilience et la pérennité du réseau Chainlink.

Le niveau de staking sera également déterminé par la capacité de chaque réseau à générer un rendement pour les participeront qui bloqueront une certaine quantité de LINK sur le réseau.

Comme nous l’avons vu, le fonctionnement de ce modèle dépend donc de nombreux facteurs, notamment le montant des frais d’utilisation du réseau, le nombre de dApps, le nombre d’utilisateurs qui ont recours à ces dApps, l’adoption des contrats intelligents hybrides et l’adoption d’applications à confiance minimisée.

Il faut bien noter que la taille du marché que représente les contrats intelligents hybrides en est encore à ses balbutiements. Or, certains réseaux oracle Chainlink fonctionnent déjà de manière auto-suffisante ce qui est une excellente nouvelle pour la pérennité globale du réseau et son futur développement. Et étant donnée la quantité d’applications à confiance minimisée qui sont sur le point de migrer vers des contrats intelligents hybrides dans les années à venir, tout laisse à penser que le rôle de Chainlink sera de plus en plus déterminant.

Pour en savoir plus sur les principes fondamentaux de l’économie Chainlink, consultez le livre blanc Chainlink 2.0, Next Steps in the Evolution of Decentralized Oracle Networks . Cet article est basé sur la présentation de Sergey Nazarov, The Future of Chainlink , qui a été publiée le 1er janvier 2022.

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Cet article est une traduction de l’article orignal que vous pouvez retrouver sur le site de Chainlink : https://blog.chain.link/understanding-the-security-impact-curve-and-future-fee-opportunity/